Ce dernier opus de la saga culte de
Riad SATTOUF présente aux lecteurs la dernière partie de son histoire personnelle et montre les événements familiaux et professionnels survenus de 1994 à 2011
Les protagonistes ont évolué. Malgré des conditions de vie spartiates, l'étudiant Riad commence ses études post lycée avec engouement et se livre enfin tout entier à sa passion pour le dessin. Cependant son orientation en école d'animation, dans un premier temps, ne le satisfait pas pleinement.
S'en suivront des années de tâtonnement et d'essais dans le monde de l'édition qui l'amèneront enfin vers la bande dessinée et le succès sera alors au rendez-vous.
Du côté familial, les grands-parents ont bien vieilli et sont fragilisés par la maladie et la dégénérescence cognitive. Sa mère ne se remet toujours pas de la disparition de son plus jeune fils Fadi, enlevé par son ex-mari syrien et elle est souvent la proie d'escrocs qui profitent de sa peine.
L'auteur montre également comment cet événement, ses conséquences sur l'ensemble de la famille, son tiraillement entre deux cultures et sa culpabilité plus ou moins inconsciente ont créé des traumatismes profonds nécessitant une psychothérapie de plusieurs années.
Dans ce récit toujours un peu caustique mais toujours sincère, il n'occulte ni les difficultés ni le mal être de chacun.
Ce dernier tome renseigne également les lecteurs sur les différentes étapes de la carrière du dessinateur désormais renommé, sans oublier d'évoquer les années de galère et même de misère.
Heureusement, le retour de Fadi ponctue la série de manière optimiste et rassure les lecteurs.
Cette série emblématique du monde de la BD qui a nécessité 8 ans d'écriture m'a vraiment embarquée. Elle est indispensable à découvrir !