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L'Arabe du futur : Une jeunesse ... tome 4 sur 6
EAN : 9782370731258
288 pages
Allary Editions (27/09/2018)
4.54/5   2281 notes
Résumé :
Ce quatrième tome du succès mondial L'Arabe du futur couvre les années 1987-1992.
Âgé de neuf ans au début de ce volume, le petit Riad devient adolescent. Une adolescence d'autant plus compliquée qu'il est tiraillé entre ses deux cultures – française et syrienne – et que ses parents ne s'entendent plus. Son père est parti seul travailler en Arabie saoudite et se tourne de plus en plus vers la religion... Sa mère est rentrée en Bretagne avec les enfants, elle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (158) Voir plus Ajouter une critique
4,54

sur 2281 notes
"Avec L'arabe du futur 4, je me suis libéré de mon secret de famille." Riad Sattouf.

Dans les premiers tomes, Riad avait une certaine fascination pour son père, dans ce dernier tome, il n'en a plus...
L'intolérance, la racisme, la violence sous le prisme de l'humour et un catharsis pour un petit garçon qui découvre la vie quotidienne, en Syrie!

"Mon père ne me manquait pas, mais je pensais souvent à lui. Que faisait-il en Arabie Saoudite?"

C'est une autobiographie de l'enfance de Riad Sattouf. Il imagine son père râler, là bas, sans argent ( "Je suis docteur à la Sorbonne" et faire la manche, pour survivre.)
Et si son père se faisait couper la main ou décapiter, pour vol ou pour meurtre ?

Mais surprise! Son père est revenu, sans prévenir, en exhibant une fausse montre en diamants ( cadeau d'un membre de la famille Saoudienne?)

Et ce père encombrant, qui glorifie Saddam Hussein, veut farcir la tête de son fils, de thèses racistes, sur les Juifs et sur la grandeur de la Nation Islamique...

Pire, il embarque la petite famille, pour un retour en Syrie, dans un petit village près de Homs. Et c'est la désillusion complète, face aux mensonges et agissements de ce père adoré...

Riad ne comprend pas la langue arabe, ni la prière, ni l'obligation du pèlerinage à la Mecque...

Ce père qui lui recommande de ne pas se marier avec une Française, ( Riad a 11 ans, et sa maman est bretonne!) mais avec une Syrienne...
- Elles te suivront PARTOUT, sans jamais plaindre. Elles t'obéiront. PARTOUT"...

A l'école, Riad se fait voler son sandwich, par Maher, un petit arabe qui le menace avec un morceau de verre effilé... Et la maîtresse n'ose pas intervenir !

La maman de Riad veut demander le divorce, alors le père va... Mektoub: c'est le destin!
"Ma vie est liée au dessin." Interview de Riad Sattouf, Le Figaro.fr

L'Arabe du futur est traduit dans 15 langues (700 000 exemplaires vendus ) mais les pays arabes ne veulent pas du tome 3 et 4...
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A vos bouliers, calculettes ou tableurs : Riad est né en 1978, ce récit est autobiographique, quel(s) âge(s) a-t-il entre 1987 et 1992 ?

Réponse en lettres à cette question en chiffres : il est pré-ado, puis ado.

Il a donc tous les problèmes qui vont avec – questionnements sur la sexualité, physique ingrat, boutons, brimades des autres collégiens (pas facile de s'appeler Sattouf, en France...). Et d'autres en prime : Syrie, Arabie Saoudite, ou France ? Papa ou maman ? Ces deux-là se bouffent le nez non-stop et l'ambiance quand ils sont (rarement) ensemble ou échangent par téléphone est très conflictuelle. Donc traumatisante pour Riad et ses deux petits frères.
Pour ne rien arranger, la santé mentale du père semble se dégrader : un cocktail explosif de paranoïa, mythomanie, mégalomanie, manipulation, intégrisme, racisme (les Juifs sont partout, les 'négros' (sic) vont envahir la France), négationnisme, machisme... Bref, il fait peur, mais il aime ses fils, on dirait.

Je n'ai pas relu les trois premiers volets de la série avant de découvrir celui-ci. Parce que je suis tombée dessus par hasard au moment de sa parution, que je n'avais donc pas anticipé, et que j'étais vraiment impatiente de m'y plonger.
En revanche, avant de rédiger ce billet, j'ai relu mes avis sur les premiers opus. Conclusion sur le troisième : « Mariage mixte et choc des cultures, difficultés conjugales, petits et gros problèmes du quotidien d'un enfant, vie au Moyen-Orient dans les années 80 (pauvreté, pénurie, corruption...), religions. Riad Sattouf démontre encore son talent pour rendre compte des observations et sentiments d'un enfant, sans mièvrerie, avec la candeur et la brutalité de cet âge. C'est instructif, parfois émouvant et souvent drôle. Toujours très juste, en tout cas. »

Je signe et persiste pour ce quatrième volet, mais le ton de l'album change. C'est moins léger, moins drôle, et cette lecture m'a même souvent rendue triste à pleurer : à l'adolescence, on prend la vie avec moins d'insouciance, et le ciel s'obscurcit pour Riad avec les terribles querelles parentales.

Fin en cliffhanger.
Vivement la suite, pour savoir si...
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"Al-maktoub", "Al-qadr"[القدر] ou les (très) sales tours du Destin...

Le père du petit Riad (désormais ado) vire gros bourrin ; avec ses représentations à trois balles, on le sent mûr pour rejoindre les rangs des "Frérots" [Frères musulmans] ou des futurs "daëchiens" [à cervelle-format-pois-chiche-sonnant-bien-creux-dans-leur-triste-calebasse]...

Bref, Riad souffre en silence.

Et le lecteur, lui, compatit.

L'auteur ne fait pas de cadeau à son daron et n'enjolive point la "connerification" (peu glorieuse et très sournoisement progressive) du mental paternel...
Le Père vire à Le Pen... (version salafiste)
La faute à un trop long séjour en Arabie Saoudite (où Mme Sattouf - avec infiniment de bon sens - refuse de l'accompagner...).

C'est clair désormais :
"L'Arabe du futur" sera Riad.
"L'Arabe qui déconne" sera son père.
Et leurs chemins semblent devoir - sans doute irrémédiablement - se séparer...
Et tout le monde ("Un Pôpa, une Môman et leurs trois z-enfants" comme disent les ceusses de "La-manif-pour-Tous") souffre comme un chien.

La maladie de la mère.
L'incroyable gentillesse du grand-père maternel (Charles, qui ressemble à Jacques Chirac) : Riad casse la vue en stéréo - en verre - où l'aïeul avait dix ans... Le grand-père oublie de le gronder.
La fin de l'enfance.
Les humiliations successives.
La cruauté "normale" de ce monde.

Le ton est évidemment beaucoup moins léger que dans les 3 tomes précédents (Riad enfant) qui avaient tous un beau parfum nostalgique et "fonctionnaient" avec un humour magnifiquement pudique, tendre et cruel... et surtout efficace.

Allons, puisqu'on vous dit que "L'Arabe du futur" (tomes 1, 2, 3, 4... et bientôt 5 !) sera LE chef d'oeuvre littéraire et graphique de ce début de (pourtant bien sinistre) XXIème siècle.

(S'il vous plaît, croyez-nous : nous n'exagérons point. :-D)

Avec quel talent vous nous charmez, Riad SATTOUF ! Merci à vous... et à toute votre famille (y compris bien sûr votre papa) de vous avoir conduit à "être" ce que vous êtes : un artiste unique au monde.
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Comme dans les trois précédents, Riad Sattouf raconte, il ne juge pas.
À la différence dans celui-ci qu'il a grandi, voit donc plus de choses, et les voit mieux. Il prend aussi conscience de ce qui lui convient et de ce qui lui convient moins.
Mais voilà, je le redis : Riad Sattouf raconte, il ne juge pas. Et il le fait avec beaucoup de talent, d'honnêteté et... de courage.
Car il en faut du courage pour aborder ce sujet. Nous savons tous les insultes et menaces qui se sont abattues sur celles et ceux qui osent et ont osé le faire dès lors qu'ils ne dégoulinent pas de louanges.
Et vous remarquerez que, très prudemment, je n'ai pas employé le nom de la chose dont il ne faut que l'on parle...
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Tome 4. Notre petit bonhomme partage toujours sa vie entre la Bretagne et la Syrie. Cela semble toujours la même chose et pourtant c'est toujours aussi frais et de plus en plus prenant. Les cheveux foncent, tandis que l'amour de ses parents ne tient plus qu'à un cheveu. Toujours gênée par son père, qui a pourtant fait de hautes études, et qui a des réflexions d'idiot. Riad grandit et commence sérieusement à s'intéresser à la chose, poussé par un grand-père truculent. le drame de la fin donne envie de vite savoir la suite. de mieux en mieux au fil des tomes.
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critiques presse (7)
LaPresse
20 décembre 2018
L'auteur, qu'on retrouve de moins en moins blond et de plus en plus déchiré entre ses deux parents, dévoile ici un lourd secret qui a marqué à jamais l'histoire de sa famille franco-syrienne.
Un album qui se démarque par son souffle et par son ton plus dramatique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
17 décembre 2018
La suite des aventures du petit Riad, entré dans l'adolescence, une période de la vie que le dessinateur croque avec talent. Ce 4e tome, le plus touchant, s'achève sur un coup de théâtre renversant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Telerama
21 novembre 2018
Point d’orgue de la saga, cet avant-dernier tome marque aussi un point de non-retour, l’entrée douloureuse du narrateur dans le monde des adultes.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
08 octobre 2018
Sattouf père nous choque et nous irrite. Mais il continue de nous émouvoir.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Liberation
01 octobre 2018
Le père est au désespoir entre un ado «handicapé mental» qui a des «photos de femmes dénudées dans sa chambre» et «l’autre qui chante du Joe Dassin toute la journée». Oui, on rit beaucoup, et c’est comme ça quand Riad Sattouf nous raconte.
Lire la critique sur le site : Liberation
Culturebox
27 septembre 2018
Cette fois c'est le grand saut dans l'adolescence et ses premiers émois, sur fond de décomposition du couple parental. Ce 4e tome, qui s'achève sur un coup de théâtre orchestré par le père, est le plus émouvant des quatre, même si l'on continue à rire en le dévorant.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
21 septembre 2018
Ce que parvient à construire Riad Sattouf petit à petit est tout de même exceptionnel. On devine son enfance singulière (partagée entre la Syrie et la Bretagne, ce n'est pas rien), mais il la croque avec l'assurance d'un homme qui sait aussi que cette période se déroule avec son lot de faits et gestes qui fait écho au coeur de chacun. Ici et ailleurs, drôle et sidérant.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
[ Cap Fréhel, fin des 80's ]
Ma grand-mère lisait uniquement 'Paris Match' et 'Télé 7 Jours'. Dans ce magazine télé, il y avait des publicités pour des publications jeunesse. Elle m'avait pris plein d'abonnements.
- Des fiches sur les animaux (excellentes).
- Des livres sur les différentes cultures (géniaux).
- Un journal d'infos pour enfants (j'aimais moins).
Elle adorait me voir regarder ces trucs.
« Mamy ! Tu savais qu'il n'y avait pas d'anacondas en Bretagne ? Uniquement en Amazonie !
- Ah bon ? Intéressant... Lis bien tout ça, mon chéri ! Hors de question que tu finisses comme moi ou les gens d'ici ! Nous, on est des PÉQUENAUDS ! On a tous raté nos vies ! TOI, T'AS INTÉRÊT À DEVENIR QUELQU'UN ! »
(p. 16)
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[ la mère, au père ]
- Il est où, mon tableau de Degas ?
- Ah, je l'ai retiré, c'est impudique cette femme dénudée... Ça va nous attirer le malheur.
- MAIS T'ES MALADE ? RENDS-LE MOI TOUT DE SUITE !
Mon père lui rendit et elle le rangea dans sa valise.
- Degas ! Un immense artiste ! Qu'est-ce qu'il se passe dans sa tête, toi ? T'es gêné par un dessin alors que t'es docteur [en Histoire] à la Sorbonne ? TU TE RENDS COMPTE ?!?
- C'EST IM-PU-DIQUE ! C'EST HARAM ! C'EST MOI QUI COMMANDE DANS MA MAISON, JE SUIS L'HOMME !
- L'HOMME, TU PARLES !
- Comment ça, tu parles ? UNE FEMME DOIT OBÉIR A SON MARI.
- Moi j'obéis à personne ! Je suis pas comme les femmes soumises de ton village arriéré !
(p. 228)
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[ Riad a 9 ans ]
Que se passerait-il si [ma mère] mourait ?
[...]
Il y avait une petite statue de la Vierge Marie dans notre chambre.
Je décidai de faire une prière à Dieu pour lui demander d'épargner ma mère.
« Oui ? Qui me parle ? »
Il avait toujours la tête de Georges Brassens.
Je sentais qu'il allait m'ignorer. J'avais méprisé la foi trop longtemps.
« Comment ? Quoiiii ? J'entends rien... »
C'était un peu facile de lui demander de l'aide maintenant que j'avais un problème.
(p. 138-139)
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[ Riad a 11 ans, il fantasme sur sa cousine ]
Que se passerait-il si, finalement, je l'épousais ? Comme l'avait dit mon père, en tant que Syrienne, elle me suivrait partout. Alors nous irions en France.
« Oooh ! C'est un minaret ?
- Euh non, c'est le Cap Fréhel. »
Les gens trouveraient ses habits bizarres et la regarderaient de travers. Et elle serait outrée en permanence devant la liberté des moeurs des gens.
Elle ne supporterait pas d'entendre l'église sonner.
Elle refuserait d'acheter de la viande à la boucherie.
J'essaierais de la convaincre de vivre à la française, d'enlever son voile.
Elle serait immédiatement considérée comme la fille la plus belle du pays.
(p. 232-233)
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Charles était fasciné par l'art.
— Être artiste et vivre de son talent, y a pas mieux ! Artiste, c'est la liberté ! Regarde cette photo ! C'est moi quand j'étais garde !
— C'est toi ça ?!
— Après la guerre, je suis parti au Maroc, et j'ai ouvert un petit magasin de photo à Mogador... Je faisais des photos d'identité, ça me permettait de vivre et le week-end je partais seul faire des images de nature... Oh j'étais pas un grand photographe ! Mais je voulais oublier la guerre et changer ma vie... Un jour, j'étais dans mon magasin, et voilà qu'un Américain très impressionnant et gentil entre, et me demande de lui louer mon labo. Il explique qu'il vient d'arriver dans le coin pour tourner un film, et qu'il aura plein de photos de tournage à développer... Tiens, c'est lui en photo. Je suis à côté. Il s'appelait Orson Welles. Il tournait un film qui s'appelle "Othello".
— Il était connu ?
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