Qui ne connaît pas
Jacqueline Sauvage ? Qui n'a jamais entendu parlé de son histoire ?
Personne.
J'ai pour ma part suivi cette histoire d'assez près à partir de la grâce présidentielle partielle qui lui a été accordée en 2016.
A sa libération j'ai regardé quelques-uns de ses passages télévisés et ses explications étaient décousues, les réponses sans lien avec les questions. Je ne comprenais pas ce qu'elle essayait de dire, ce qu'elle pouvait ressentir... et cela me contrariait beaucoup.
Alors quand j'ai su qu'elle écrivait un livre je me suis dit que c'était l'occasion où jamais.
Et ce livre a répondu à toutes mes attentes.
En effet, Jacqueline se replonge dans ses différents procès et nous explique ce qu'elle a été incapable d'expliquer au jury. Elle fait le parallèle entre les questions qu'on lui pose sur sa vie, sa relation avec son mari et ce qu'elle leur a répondu avec ce qu'elle aurait voulu leur répondre, leur expliquer.
On ne peut s'empêcher au fil de notre lecture de se dire que si elle avait été capable d'expliquer tout ça peut-être que ...
Ce qu'elle y raconte, nous le savons, nous l'avons entendu dans les journaux, lu sur internet. Mais raconté par la principale intéressée, est encore plus atroce, bouleversant, révoltant ....
On est témoin de ce moment où l'amour fou bascule dans l'horreur. Témoins de ce signal d'alerte ignoré et témoins du reste, du pire, de l'insoutenable.
Ce témoignage, je l'espère sert déjà ou servira à la justice pour prendre en compte le syndrome de la femme battue, utilisé au Canada dans une loi afin de protéger les femmes comme elle.
Je n'ai pas plus de chose à dire sur le livre en lui-même. Il m'est bien difficile d'en juger le contenu car pour moi un contenu de ce genre ne peut être jugé ou critiqué.
J'ai aimé la forme de ce livre, ce parallèle entre les procès, les questions qui y ont été posées et sa vie, toutes ces réponses enfouies au fond d'elle qu'elle ne peut verbaliser.
Cependant la fin m'a un peu perdue. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur ce qu'elle a ressenti lors de sa grâce totale , sur sa sortie sur les premiers jours à l'extérieur, sur sa rencontre avec les personnes qui l'on soutenue. Je trouve qu'il s'arrête d'une façon un peu abrupte. Mais l'essentiel a été dit, alors c'est peut-être toujours ma sale manie de vouloir en savoir toujours un peu plus.