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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre, c'est le genre de pavé que je n'ai pas l'habitude de lire, souvent effrayée par une telle épaisseur. Pourtant, c'est sans trop d'hésitations que j'ai décidé de me plonger dedans.

Plonger, c'est le mot qui convient. On se retrouve au 18ème siècle auprès de marins et d'habitant•es de l'île d'Ys qui, dans cette histoire, n'a pas été submergée. Dans ce roman, l'île est un lieu à part, où nous allons suivre Danaé Poussin, qui a le don de savoir nager et qui paraît incongrue, inadaptée, parmi les issois•es. Sur cette île, soit tu es citoyen, soit tu es riverain.

Dominique Scali a su créer des lieux - après tout, elle a sorti l'île de l'eau et, avec, tous les personnages de cette épopée, réinventer le 18ème siècle et, surtout, imaginer un parler issois. Cela a donné au texte une écriture singulière, originale, à laquelle il faut s'adapter mais, au fur et à mesure de la lecture, on a envie, nous aussi, de devenir issois•e.

Si j'ai englouti plusieurs centaines de pages assez rapidement, il m'aura fallu du temps pour terminer ce roman. C'est plus dû au fait que d'autres lectures sont devenues prioritaires, laissant celle-ci de côté. Mais ça a été compliqué de la reprendre. Ainsi, j'avais oublié certains évènements et je m'étais un peu détachée des personnages que j'avais tant aimés.

À la fois roman d'aventure et contemplatif, c'est un ovni littéraire qui m'a bien plu, malgré certaines longueurs. L'autrice a un talent de conteuse, c'est certain, mais le fait d'avoir laissé ce roman de côté pendant longtemps ne m'a pas permis de l'apprécier pleinement, de me sentir issoise.
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Vous avez un peu de varech sur la joue. Non, ne vous excusez pas, après 708 pages, c'est la moindre des séquelles. Parce que, Les Marins ne savent pas nager, en termes d'ambiance iodée, ça envoie. Pas à bord depuis trois lignes qu'on a déjà du sable sous les dents, le fond des chaussettes humides et le ventre peu rassuré de celui qui n'a pas le pied marin. C'est bien simple, ce livre est une immersion.
Nous voilà au XVIIIe siècle, quelque part au large dans l'océan Atlantique. Les Anglais, les Français, les Italiens, les Amériques sont dans un paysage plus ou moins lointain mais le coeur de l'histoire se concentre sur l'île fictive d'Ys. Escarpée, découpée comme de la dentelle, elle abrite autant de criques que de baies, de raz que de dangereuses passes. Sur la route des grandes navigations, c'est le lieu de tous les naufrages, de tous les sauvetages. Habitée de pauvres ères que l'on distingue à peine des roches, elle est aussi peuplée de vaillants et fortunés marins, de riches armateurs et de brillants juristes, autant d'hommes et de femmes constituant la société policée de la citée. Depuis un temps reculé, ces derniers doivent à leur valeur leur établissement dans la ville et lorsque l'un d'eux meurt, se libère une place pour celui qui, chaudement recommandé, pourra à son tour devenir citoyen et passer les équinoxes enfin au sec.
Pour tous les autres qui n'auraient pas eu cette chance de guetter tranquillement les grandes marées depuis la citée fortifiée de l'île d'Ys, derrière leurs fenêtres closes, la vie se passe à bord d'une embarcation ou, le plus souvent, dans quelque grotte humide d'où n'importe quelle bourrasque promet de vous déloger. S'organise ainsi l'existence en fonction de votre statut. Vous pouvez être fils de citoyen mais n'avoir plus aucune protection dès lors que vous devenez orphelin. A vous les plages où récolter les boutons de culotte, petits coquillages ou imperceptible trésor que vous tenterez de monnayer contre un quignon. A moins que, mieux lotie par la nature ou moins abimée par vos années de maraude maritimes, vous deveniez invitée, maîtresse, compagne, protégée d'un illustre citoyen de la citée… jusqu'à son prochain caprice.
Vous pouvez ainsi être Danaé Poussin, une fille démunie dont on suit le parcours au fil des hommes qui le constitueront. D'un duelliste érudit et bienfaisant à d'autres asticots moins regardants. D'une enfance sur les grèves à une vieillesse à fond de cale, c'est la trajectoire de Danaé qui sert de premier plan à la narration. Pourtant, à mesure que le livre se déploie, les moeurs des Issois, leurs rites et moyens de survivre prennent une importance sans cesse grandissante. Chaque chapitre commence ainsi par une petite présentation générale qui imite les livres d'histoire et relate tel ou tel particularisme du peuple issois, tel fait et la trace qu'a laissée sa légende dans l'histoire de l'île. Evidemment, c'est aussi un avant-goût de la thématique qui sera développée par la suite de la narration et relative cette fois à Danaé et les siens. Mais petit à petit, à mesure que des péripéties dans l'existence des personnages en sont le prétexte, on prend connaissance des principales moeurs et des hauts faits politiques du peuple issois. Et on laisse de plus ou plus s'effacer la préoccupation que l'on avait de la destinée de nos protagonistes.
Mais qu'importe les vies particulières, dans une langue rocailleuses aux délicieuses tournures surannées, patoisantes, ça proteste contre les coups du sort, ça clame la honte qu'il y aurait à ne pas être digne, ça pille les naufragés, ça se fait naufrageurs. Ca rêve de profiter de d'une des rotations pour devenir citoyen à son tour. Et tandis que ça beugle, étripe le poisson, défie quiconque d'être plus fier, soufflent les grains, meuglent les déferlantes. Bref, ça finit souvent trempés, et nous avec.
D'habitude, je ne lis pas ce genre d'ouvrage. C'est une dystopie qui peut s'apparenter à la fantasy (ce qui m'arrange bien, rapport à un certain challenge) et à ces deux titres, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais c'est un cadeau de Noël de la part de mes garçons. L'ainé s'est rendu dans une librairie, a écouté les conseils et a pensé que ça me plairait. Ce qui a fait fondre mon coeur et vaut toutes les recommandations. Avec ce regard, j'ai oublié que mon couchage crissait sous le sel et que je n'aimais pas le biscuit de mer moisi. J'ai accepté cette ethnographie idéalisée d'une peuplade inventée et j'ai passé, finalement, un assez bon moment.
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....
Que dire de ce roman? Il est tellement atypique.
Déjà, du point de vue géographique, on ne sait pas trop où l'on est. Il est fait des références à la France, à l'Angleterre, aux États-Unis, à l'océan Atlantique. Pour autant, l'île d'Ys où se déroule l'action semble plus ou moins irréelle; on ne sait pas exactement où elle se situe, dans quelle mer, prêt de quelle cote. de même sur l'époque où on se situe. Il semble que l'on soit dans un passé relativement éloigné (la quatrième de couverture évoque le XVIIIème siècle) mais sans savoir avec précision ce qu'il en est. Ce flou géographique et temporel immerge le lecteur dans un univers unique, la république d'Ys, qui n'existe nulle part ailleurs, que l'on ne peut comparer à rien de connu. Cette impression est renforcée par le mode de vie des habitants de l'île, très détaillé avec ses particularités liées à la proximité de la mer, et leur façon de parler bien particulière. Je dis "impression" mais je devrais dire "sensation" car c'est un roman qui fait énormément appel à nos sens : on sens l'odeur de la mer, on a froid avec ces habitants déshérités qui sont soumis aux vents, aux grandes marées, on a mal aux mains et aux pieds tellement ils doivent travailler pour assurer leur survie.
L'écriture de Dominique Scali est très appréciable, bien structurée même si elle est parfois complexe; sa narration est très riche et originale dans son déroulé. Je mettrais un bémol quant au récit justement : j'ai eu l'impression que l'histoire ne commençait jamais vraiment. J'ai longtemps attendu que quelque chose se déclenche. Mais finalement, c'est plus un récit de vie, celle de Danaé Poussin, donc assez linéaire.
Sur le fond, ce roman fait une critique sociale sur les différences de classes, les visions du monde des uns et des autres, les envies de la plupart des riverains de faire partie de la cité, les travers de la population de la cité qui garde jalousement ses privilèges, les passerelles plus ou moins solides qui permettent de passer d'un monde à l'autre.
Bref, un roman que je recommande pour son originalité et les sujets abordés, même si ce n'est pas réellement un page-turner.
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Direction Ys, pas la mythique cité engloutie mais une île imaginaire, entre Ouessant et Saint-Jean-de-Terre-Neuve, entourée de récifs périlleux, battue par les eaux et les vents. Danaé Poussin, neuf ans, est une orpheline dotée d'une capacité rarissime : elle sait nager. Elle vit hors de la cité, comme tant d'autres, ces gens des rivages appelés riverains et exposés aux terribles marées d'équinoxe. Pour s'abriter derrière les murs de la cité, il faut gagner le statut de citoyen, qui n'est pas héréditaire ni obtenu à vie, ou bien être invité par l'un de ses habitants. A défaut, on survit grâce à la pêche ou aux produits récupérés illicitement en pillant les épaves des naufrages.
Enoc Martel, brillant épéiste, a quitté la cité et c'est justement sur un de ces rivages où il cherche maintenant sa place que sa route croise celle de Danaé …

C'est avec un enthousiasme suscité par les avis dithyrambiques lus à son sujet que je me suis lancée dans ce petit pavé, dont je ne doutais pas de venir à bout en quelques jours. Malheureusement, passée la première partie consacrée à Enoc Martel, qui m'a bien plu, et une fois celui-ci sorti du paysage, ma lecture n'a pas tardé à se faire languissante et je me suis raccrochée en vain à la bouée Danaé, personnage féminin dont j'attendais sans doute trop. Or elle est certes une figure atypique mais sans plus : j'ai trouvé que sa psychologie n'était pas assez fouillée, qu'on ne s'approchait pas suffisamment d'elle pour réellement la connaître et, du coup, je suis restée à distance et n'ai pas toujours compris ses réactions (ou son absence de réaction).
Dommage, car c'est Danaé le fil conducteur du roman, lequel se focalise successivement sur d'autres personnages qui lui sont liés … et qui ne m'ont pas non plus passionnée (allez, j'ai eu un petit regain d'intérêt dans la dernière partie). L'exposé de leurs parcours permet progressivement de tisser une toile de plus en plus précise offrant une vue d'ensemble de l'île et de sa géographie, de ses habitants, de leur histoire et de leurs us et coutumes très particuliers, auxquels sont régulièrement consacrés de brefs chapitres en forme d'incises.

Donc, tant pis, je vais ramer à contre-courant avec mon avis mitigé, mais le fait est que « Les marins ne savent pas nager », quelles que soient ses qualités manifestes dans l'art de dépeindre, au fil d'une plume riche et originale, l'environnement hors du commun d'Ys, ne m'a pas emportée comme je l'escomptais : je n'y ai pas trouvé la vigueur et le souffle narratifs que j'attendais et j'ai fini par m'y ennuyer (d'ailleurs, si je n'avais pas reçu le roman dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio, je l'aurais abandonné en route).
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Ce livre narre la vie de différents personnages vivant sur l'île d'Ys, île imaginaire, probablement au large de Terre Neuve, dans une époque datée par des événements propres à l'île, peut être le XVIII° siècle ?
Eh bien je me suis ennuyé ferme ! L'île comme les personnages manquent de vérité, ils sont trop superficiels pour qu'on s'y attache vraiment. le livre m'est tombé des mains à la page 150...
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L'ile d'Ys se trouve quelque part au large de Terre-Neuve. Il y fait froid, les rivages sont brutes et la cité fermée où seuls les plus braves ont le droit de vivre. Parmi ce monde rude il y a Danaé Poussin la seule à savoir nager. En suivant le périple de cette jeune fille avec 5 évènements majeurs de sa vie on découvre cet univers riche aux senteurs marines.

Bon j'ai pris ce roman sous les éloges de mon libraire. Mais je n'ai pas été aussi conquise que lui. Certes il est très bien écrit, le monde est intéressant et foisonnant. Mais l'histoire est comme l'île froide et austère. Ce n'est qu'arrivée à la moitié du roman que j'ai fini par y trouver un intérêt.

Mais il y a quand même une certaine profondeur dans ce livre univers qui parle d'inégalités, de lutte des classes. On découvre que ceux qui réussissent ne sont finalement pas les mieux nés mais les plus redoutables. Bref un livre qui peut plaire aux lecteurs les plus patients.
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Ys, ses rivages sauvages et sa Cité. Danaé Poussin, orpheline, est une des rares habitantes de l'île qui sache nager. Ce don, elle espère qu'il lui permettra un jour de quitter les échouements avec son lot de misère et de naufrages pour devenir Citoyenne et intégrer la Cité, à l'abri de la mer et de ses colères.

Voilà un roman que j'avais hâte de lire. La 4e de couverture me promettait une aventure épique, l'illustration de la couverture est superbe, j'étais donc impatiente et emballée avant même de l'avoir lu. Malheureusement, mon enthousiasme s'est noyé au fil des pages. Attention, il ne s'agit pas d'un mauvais roman. C'est bien écrit, on ressent bien la relation ambiguë des riverains à la mer qui donne autant qu'elle reprend. Mais personnellement j'attends toujours que “l'époustouflante aventure maritime” promise débute. Si l'aspect ilien est très bien restitué, j'ai en revanche été moins convaincue par les moments sur la Saine Rotation. Cela aurait pu être vraiment intéressant mais j'ai trouvé que cette partie était traitée un peu à part du reste de l'histoire. Dommage. de plus, Danaé est censée être l'héroïne du roman, mais elle n'en est “que” le fil rouge, son histoire étant principalement racontée à travers les hommes qui traversent sa vie.
Pour résumer, une déception pour moi car l'histoire était loin de ce que j'en attendais, et j'avoue donc m'être un peu forcé à lire la fin (le livre fait tout de même près de 800 pages).
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Les marins ne savent pas nager, de Dominique Scali, est un roman que je ne saurai classer.
le style oscille entre le pur romantisme empli de description languissante d'un univers à la fois semblable et totalement différent du nôtre et un récit d'aventure de femme résistante à sa condition si peu enviable dans ce monde d'Ys.
J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le roman. Les premiers chapitres sont consacrés à la mise en place de cet univers îlien, régit par un système de caste tournante. Il faut être du bon côté des remparts et même au sein d'une famille, la frontière est très forte.
Le roman prend du rythme et de la vitesse à partir de la seconde partie où l'on découvre réellement notre petite héroïne bien malmenée par la vie. Et on va la suivre jusqu'au bout, vivant de multiples épreuves.
C'est une lecture mitigée pour moi à cause des longueurs du début, mais je me suis laissé charmer par Danaé Poussin.
C'est un roman profondément humain où pour survivre, il faut rester soi-même et droit dans ses bottes.



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Alléché par la quatrième de couverture et par la bonne appréciation générale de ce roman, je m'attendais à me laisser emporter au large, poussé par le vent de l'aventure. Au lieu de cela, j'ai peiné à terminer ce huis-clos insulaire où les personnages traversent la scène trop vite sans que l'on puisse s'y attacher. J'en retiens plus de naufrages et de revers de fortune que d'élan, et la distance gardée par l'auteur envers ses personnages rend décevant un récit par ailleurs très bien écrit. Ma note est maintenue à la moyenne par la qualité de la langue et de l'édition.
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Un bel univers où l'océan est tout, aimé et haï à la fois. On suit la vie extraordinaire de Danae dans une microsocieté ou injustices, pauvreté et privilèges sont mis en lumière d'une manière bien particulière.

J'aurais aimé pouvoir plus m'attacher à cette femme forte, indépendante et volontaire mais la narration ne rend pas chose facile. Comme si, comme les riverains apprennant très tôt à ne pas s'attacher à leur proches pouvant disparaître en mer chaque jour, il n'est pas autorisé d'aimer cette belle héroïne.
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