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Critique de FabtheFab


Emilia Waterman dite Loupiote vit avec son père Augustus dans un phare dont ils gèrent le bon fonctionnement sur une presqu'île ; or, une nuit de tempête, Loupiote s'aperçoit qu'il ne reste plus d'allumette pour allumer le feu au sommet du phare et malgré tous ses efforts pour rejoindre la terre ferme et aller à l'épicerie, elle échoue et un navire s'abîme sur la côte. le shérif prend l'affaire en main, Augustus est condamné à dédommager l'armateur de 5.000$ et sa fille lui est enlevée par Mlle Amalia, l'institutrice du village. Loupiote est envoyée à la Maison noire de l'Amiral où elle est accueillie par Martha, son fils Lennie et l'homme de maison, Nick ; elle est condamnée à y travailler pendant sept années pour participer au paiement des dommages causés par son père. Une légende laisse croire qu'un monstre vit dans ce manoir et Loupiote découvre qu'il y a bien une créature dans une des chambres…


Annet Schaap a étudié dans une école d'art à Kampen, une commune néerlandaise située dans la province d'Overijssel.(Christelijke Academie voor Beeldende Kunsten) et plus tard à la Royal Academy of Art de la Haye. En 1988, elle illustre son premier livre pour enfants, Joppe, Julia en Jericho de l'écrivaine autrichienne Christine Nöstlinger. Annet Schaap a continué à illustrer de nombreux livres - près de 250 oeuvres illustrées à ce jour ! - de nombreux auteurs dont Francine Oomen, Jacques Vriens, Mieke van Hooft, Thea Dubelaar, Janneke Schotveld, Liesbeth van der Jagt, Paul Biegel et Astrid Lindgren. Ses illustrations ont également été publiées dans des magazines pour enfants, tels que Okki et Taptoe.

En 2017, elle fait ses débuts en tant qu'auteur avec le livre Lampje pour lequel elle remporte le Nienke van Hichtum-prijs, le Woutertje Pieterse Prijs et le Gouden Griffel. En 2020, le livre a été nominé pour le prix Carnegie Medal, c'était la première fois qu'un livre traduit était nominé pour le prix. L'Ecole des loisirs permet aujourd'hui aux jeunes lecteurs français de lire ce texte multi-primé.


Annet Schaap a connu un grand succès avec ce roman aux Pays-Bas adapté en dessin animé ; après une traduction en anglais, il est actuellement traduit dans plusieurs langues et sa nomination pour le prix Carnegie Medal a renforcé l'intérêt pour ce texte. Il s'agit d'un roman fantastique sombre. L'intrigue se déroule dans une contrée imaginaire qui ressemble à la côte de la mer du Nord ou de la mer Baltique mais il y a un shérif et la monnaie du pays est le dollar et nous savons que Annet Schaap a trouvé l'inspiration lors d'un voyage autour des lacs canadiens - où elle a d'ailleurs rencontré son mari ! La jeune héroïne, orpheline de mère, pauvre et sans éducation, se retrouve dans un manoir sombre et humide où elle rencontre un triton, fruit des amours d'un capitaine de vaisseau et d'une sirène ; alors que la créature marine vit recluse et souffre d'accès de violence, l'héroïne va l'apprivoiser et découvrir son histoire.

Annet Schaap emprunte à la fois au conte la construction du récit romanesque avec le parcours initiatique de l'héroïne mais elle renverse les rôles en attribuant le rôle du sauveur au féminin et celui du sauvé au masculin ; elle s'inspire évidemment librement des contesHans Christian Andersen et tout d'abord évidemment à la petite fille aux allumettes mais surtout elle reprend le personnage de la sirène et un long passage au coeur du roman est un hommage à l'histoire tragique de la petite sirène mettant en scène la soeur de celle-ci dans une galerie de monstres.

L'action est ramassée sur quelques actions successives, l'intrigue dure peu de temps et il y a peu de lieux : le phare, le manoir, le port, le bourg, la forêt. Toute la tension provient du sentiment d'étrangeté, d'allusions horrifiques et d'un malaise lancinant. Comme dans les contes, il est question de parents défaillants et cruels, de dangers à surmonter pour rester en vie, d'omniprésence de la mort.


Le roman s'adresse à des lecteurs aguerris à des récits littéraires. Il n'est d'ailleurs pas surprenant que ce texte soit celui d'une illustratrice tant le pouvoir des images dans ce roman est envoûtant.
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