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Critique de Tancrede50



Emelie Schepp a créé un style de roman policier qui lui est propre. Un polar où il est certes question d'arrêter les coupables de meurtres, mais plus encore où il est question pour la procureure Jana Berzelius de préserver ses secrets sur son passé et ses actions. C'est donc seulement au second plan que se déroulent deux enquêtes de police, l'une sur le meurtre de trois membres du gang des Komados en forêt de Vrinnevi, l'autre sur l'assasinat d'un membre repenti de ce même gang à Hageby, banlieue pauvre de Norrkoping, non loin de cette même forêt de Vrinnevi. Mia Bolander et son nouveau co-équipier - Patrick - enquêtent. Mais le danger est partout: des explosions surviennent, des échanges de coups de feu avec la police arrivent. Pas de temps mort et un suspense permanent.


L'auteur aborde au passage plusieurs sujets intéressants. D'abord : Peut-on aimer quelqu'un et en être aimé, en étant dans l'impossibilité de lui révéler une partie noire de son passé? Jana Berzelius est amoureuse de Per, mais ne peut pas lui dire qu'elle a été entraînée, étant enfant, pour tuer. Est-ce un frein à cet amour naissant? Mais aussi : Peut-on quitter un gang sans le payer de sa vie? Armand a fait parti du gang des Komados, connu pour être des trafiquants de drogue. Armand est tué dans des conditions horribles. Est-ce le gang des Komados les exécuteurs d'Armand? N'ont-ils jamais accepté son départ? Ont-ils eu peur qu'Armand en dise trop à la police? Et puis encore : Comment éviter qu'un gang de trafiquants de drogue ne vous recrute par la contrainte, d'abord comme guetteur, puis comme dealer? Est-il possible de résister à la forte pression exercée par le gang? Fuir rapidement est-il la seule solution? Et pour terminer: Jusqu'où peut-on mettre la police sur de fausses pistes? Planter des indices, faire se dénoncer un faux coupable… Et la police n'y verrait que du feu? Henrik, co-équipier habituel de Mia Bolander, en congé parental, a sa petite idée sur le coupable des meurtres des trois Komados. Mais une idée ne suffit pas. Il faut des preuves. Au final un des meilleurs romans d'Emelie Schepp, avec cependant toujours le même (petit) défaut: un certain manque d'émotions.
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