On meurt comme on respire
On en fait tout un plat
Pourtant mourir
Tu vois
Est banal à crever
Combien de fois sommes-nous déjà
Juste un peu morts
...
Comment ouvrir les mains
Comment desserrer les doigts
Comment tourner les paumes
Comment tendre les deux bras
Comment souffler pour l'élan
Comment dire allez va
Comment retenir l'eau
Comment ouvrir la gorge
Comment retrouver juste assez d'air
Pour dire tu verras
Pour dire vole
Le ciel est à toi
("Puis s'envoler", p. 89)
Crise énergétique
Nous sommes-nous déjà brûlé•es
À trop de chaleur humaine ?
(p. 79)
Entends-tu le fracas
Des hauts soirs qui s'écroulent
Des nuits qui tombent d'un coup
Rideaux sur nos peaux pierres
Ne pense pas que tenir
C'est s'accrocher à tout
Tenir c'est retrouver
De nouvelles cachettes
Où nous tiendrons couchés
Où nous tiendrons debout
("Debout", p. 73)
Désormais les ombres
Pourront aller se rhabiller
Car l'espoir a tranché
Il n'y a de sombre
Que le bruit sous les lits
Et l'absence d'une main
Il n'y a de sombre
Que l'enfance qui s'enfuit
Aube de notre agonie
La lumière a tranché
Oui la lumière a dit
Il faudra reconstruire
En boucle
À l'infini
La prière du matin
("Tranncher", p. 66)
Parfois
Il faut la pluie et ses bourrasques
Pour cesser d'avancer
Et se demander
Combien de temps encore
Nous survivrons
À nos effondrements
("Nos effondrements", p. 65)
Nous sommes le nOus
Puissant
Qui par son O rayonne
Comme un matin nouveau
Aube d'une nouvelle ère
Et nous parlons la langue
Des fous et des sorcières
Des condamnés vivants
À trouver d'amour l'air
Nous sommes
L'humanité
Qui sommeille en chacun
L'enfant presque oublié
Qui veut connaître demain
Une symphonie du cœur
Qui bat la pulsation
Et eclate le truand
La brute pour de bon
Nous sommes le nous noué
Des lendemains qui chantent
("Nous", pp. 58-59)
Je préfère au silence
L'épaisseur
Des noms dits
("Les noms dits", p. 45)
Petit déjeuner
Je bois la tasse
Une vague à la fois
Comment retrouver juste assez d'air
Pour dire tu verras
Pour dire vole
Le ciel est à toi