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Citations sur Poètes du XVIe siècle (27)

LXXIX

« L’ Aube estaingnoit Estoilles à foison,
Tirant le jour des regions infimes,
Quand Apollo montant sur l'Orison
Des montz cornuz doroit les haultes cymes.
Lors du profond des tenebreux Abysmes,
Où mon penser par ses fascheux ennuyz
Me faict souvent percer les longues nuictz,
Je revoquay à moy l'ame ravie :
Qui, dessechant mes larmoyantz conduitz,
Me feit cler veoir le Soleil de ma vie. »

(p. 101 Maurice Scève)
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LXIV

Des Montz hautains descendent les ruisseaulx,
Fuyantz au fons des umbreuses vallées
Des champz ouvertz et bestes, et oyseaulx
Aux boyz serrez destournent leurs allées
Les ventz, bruyantz sur les undes sallées
Soubz creux rochers appaisez se retirent.
Las! de mes yeulx les grandz rivieres tirent
En lieux à tous, fors à elle, evidentz.
Et mes souspirs incessamment respirent,
Tousjours en Terre, et au Ciel residentz. »

(p. 96 Maurice Scève)
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LXIII

« L'Esté bouilloit, et ma Dame avoit chault :
Parquoy Amour vistement se desbande
Et, du bandeau l'esventant bas, et hault,
De ses beaux yeulx excite flamme grande,
Laquelle au voile, et puis, de bande en bande,
Saulte aux cheveulx, dont l'Enfant ardent fume :
Comment, dit il, est ce donc ta coustume
De mal pour bien à tes serviteurs rendre ?
Mais c'est ton feu, dit elle, qui allume
Mon chaste cœur, où il ne se peult prendre. »

(p. 96 Maurice Scève)
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LX

« Si c'est Amour, pourquoy m'occit il doncques,
Qui tant aymay, et onq (jamais) ne sceuz haïr ?
Je ne m'en puis non asses esbahir,
Et mesmement que ne l'offençay oncques (jamais) :
Mais souffre encor, sans complainctes quelconques,
Qu’il me consume, ainsi qu'au feu la Cyre.
Et, me tuant, à vivre il me désire,
Affin qu'aymant aultruy, je me desayme.
Qu'est il besoing de plus oultre m'occire (tuer),
Veu qu'asses meurt, qui trop vainement ayme ? »

(p. 95 Maurice Scève)
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XLIV

« Si le soir pert toutes plaisantes fleurs,
Le temps aussi toute chose mortelle,
Pourquoy veult on me mettre en plainctz et pleurs,
Disant qu'elle est encor moins, qu'immortelle ?
Qui la pensée, et l'oeil mettroit sus elle,
Soit qu'il fut pris d'amoureuse liesse,
Soit qu'il languist d’aveuglée tristesse,
Bien la diroit descendue des Cieulx,
Tant s'en faillant qu'il ne la dist Déesse
S'il la voyoit de l'un de mes deux yeulx. »

(p. 89 Maurice Scève)
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« XXIV

Quand l’œil aux champs est d’esclairs esblouy,
Luy semble nuict quelque part qu’il regarde :
Puis peu à peu de clarté resjouy,
Des soubdains feuz du Ciel se cointregrade.
Mais moy conduict dessoubs la sauvegarde
De ceste tienne, et unique lumière,
Qui m’offusca ma lyesse premiere
Par tes doulx rayz aiguement suyviz,
Ne me pers plus en veue coustumiere.
Car seulement pour t’adorer je vis.»

(p. 83 Maurice Scève)
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Chanson XXXIV

« Plus que de vous je n’ay autre visage
Je m’en vois rendre Hermite en un desert,
Pour prier Dieu : si un autre vous sert,
Qu’autant que moy en vostre honneur soit sage.
A dieu, amours ! À dieu gentil corsage !
A dieu ce tainct ! À dieu, ces frians yeulx
Je n’ay pas eu de vous grand advantage :
Un moins aymant aura, peult estre, mieulx. »

(p. 55 Clément Marot)
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 Oraison

(…) Ce nonobstant tu as cree les femmes,
Et nous deffens d’Amours suyvre les flammes,
Si lon ne prend marital Sacrement
Avec l’amour d’une, tant seulement :
Certes plus doulx tu es aux bestes toutes ;
Quand soubz telz loix ne les contraints en boutes.
Pourquoy as tu produict pour viel et jeune,
Tant de grans biens, puis que tu veulx qu’on jeusne ?
Et dequoy sert pain, et vin, et fructage,
Si tu ne veulx, qu’on en use en grand aage,
Veu que tu fais Terre fertile et grasse ? (...) 

(p. 61 Clément Marot)
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Chanson XXXIV

Plus que de vous je n’ay autre visage
Je m’en vois rendre Hermite en un desert,
Pour prier Dieu : si un autre vous sert,
Qu’autant que moy en vostre honneur soit sage.
A dieu, amours ! À dieu gentil corsage !
A dieu ce tainct ! À dieu, ces frians yeulx
Je n’ay pas eu de vous grand advantage :
Un moins aymant aura, peult estre, mieulx.

(p. 55 Clément Marot)
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Chanson XVII

Je ne fais rien que requerir
Sans acquerir
Le don d’amoureuse liesse
Las ! Ma maistresse,
Dictes quand est ce
Qu’il vous plaira me secourir ?
Je ne fais rien que requerir.
Vostre beaulté, qu’on voit fleurir,
Me faict mourir :
Ainsi j’ayme ce qui me blesse.
C’est grand simplesse :
Mais grand sagesse
Pourveu que m’en veuillez guerir.
Je ne fais que requerir. 

(p. 48 Clément Marot)
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