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Critique de Bazart


Nous avions parlé de la journaliste et auteur Colombe Schneck l'an passé pour Mai 67, son récit romancé sur Brigite Bardot. Quelques mois à peine après ce beau livre romanesque sur la si contreversée BB, elle revient avec un autre récit (très court, et j'avoue que c'est pour cela que cela a été ma toute première lecture des sorties de début 2015), bien plus personnel.

En effet, dans ce 17 ans, toujours paru chez Grasset, l'auteur confesse dès les premières lignes qu'elle a avorté quand elle avait 17 ans, en 1984 ( elle a donc 48 ans, alors que je l'imaginais bien plus jeune que cela, mais je suis resté avec son image dans arrets sur Images dans laquelle elle intervenait régulièrement et qui date quand même d'une quinzaine d'années) .

Dix-sept ans raconte les circonstances de cet avortement, et plus précisemment comment Colombe Schneck va se découvrir enceinte à un mois du bac et pas question de garder cet enfant qui s'est invité dans son histoire. Elle avorte. Sans culpabilité et sans culpabilisation de son entourage, dans une clinique tout ce qu'il y a de bien.
17 ans s'avère être un fort beau roman, aussi bien d'un point de vue intime que politique. D'un point de vue intime, Colombe Scheck nous montre à quel point cet enfant qui n'est pas né est resté comme un absent pendant très longtemps à côté de la romancière et journaliste, à travers un récit écrit d'une plume pudique et sensible .

Et d'un point de vue politique aussi, parce qu'au début de son récit, l'auteur a eu envie d'écrire Dix-sept ans après avoir lu une interview qu'Annie Ernaux avait donnée à L'Humanité l'an dernier, sur l'avortement clandestin qu'elle avait subi en 1964, dans lequel elle disait que si les femmes ne disent pas qu'elles ont avorté, elles prennent le risque que ce droit disparaisse.

17 ans nous montre ainsi à quel point, quelles que soient les conditions d'un avortement, même si cela se passe a priori de manière presque anecdotique, aucune femme ne peut en sortir indemne et porte en elle toute sa vie ce choix forcément douloureux.

On voit ainsi qu'il aura fallu trente ans pour que Colombe Schneck parvienne à en parler, et ce court et puissant récit permet aussi de rappeler l'importance du combat de Simone Veil qui a imposé la loi Weil en 1974, et qui a permis de rendre possible ce droit pour toutes les femmes, même si le sujet reste férocement intime et peu avouable encore aujourd'hui.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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