Avec le recul, c'était sans doute idiot mais on s'attendait, en lisant les mémoires de
Georges Kiejman dont on connaissait un peu la vie, les mots d'esprit, les plaidoiries ravageuses, les amours nombreuses et les amitiés d'envergure, à quelque chose de flamboyant, d'ouvert à tous les vents, entre (disons)
Romain Gary,
Claude Lanzmann et
Thierry Levy.
Eh bien, on ne trouve rien de cela dans
l'Homme qui voulait être aimé, dont le titre résume très justement le propos. le récit, qui est une suite de brefs moments choisis remplis de personnages connus, est écrit (par
Vanessa Schneider) à hauteur d'homme, modeste, blessé, crâneur par instant (mais à peine) (souvent à propos des femmes) et en tout mélancolique comme un poème des Acools de
Guillaume Apollinaire.
C'est à la fois dommage et délicat, comme si le récit en dépit de la matière première proposée par cette vie hors norme ne se lançait jamais vraiment, et assumait à travers ce ton chuchoté, quasi d'outre-tombe, la tristesse sourde qui s'en dégage.
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