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EAN : 9782246828587
220 pages
Grasset (17/11/2021)
3.51/5   35 notes
Résumé :
Georges Kiejman est un homme de combat et un survivant, dont l’ascension singulière épouse l’histoire d’un siècle tumultueux.
Né à Paris le 12 août 1932 de parents juifs polonais illettrés qui ont fui la misère, il échappe miraculeusement aux rafles et à la déportation. Réfugié avec sa mère dans le Berry, il ne reverra jamais son père, assassiné à Auschwitz en 1943. S'ensuit un incroyable parcours, de la pièce unique dénuée de tout confort qu'il partage avec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Qu'est-ce qui fait qu'on se met à lire un livre à un moment donné ?

Pour moi, cet « Homme qui voulait être aimé » a une petite histoire.

En vacances en Catalogne, je zappais un peu au hasard sur les chaînes télé. L'une des rares chaînes françaises à être diffusée est LCP. Peu habituée à la regarder, je l'avoue, je m'intéresse néanmoins au sujet présenté, à savoir : « Georges Kiejman, un homme dans le siècle. » J'avoue que j'avais perdu de vue ce personnage qui me disait vaguement quelque chose, mais j'ai été prise au jeu et j'ai regardé le documentaire jusqu'au bout.

Peu de temps après, j'ai lu et commenté le livre de Vanessa Schneider « la fille de Deauville ». Peu familière de cette autrice, j'ai regardé ce qu'elle avait écrit d'autre, et je suis tombée sur « L'homme qui voulait être aimé » coécrit avec Georges Kiejman. J'ai voulu y voir un signe, le signe qu'il fallait que je lise aussi ce récit, et je l'ai réservé à ma Médiathèque préférée, qui me l'a livré il y a quelques jours.

Lu d'une traite, ce récit est une biographie de l'homme Georges Kiejman.
Né le 12 août 1932, cet homme a eu un parcours remarquable. Ses parents étaient des juifs polonais qui ont fui la misère avant la Seconde Guerre. Si son père et sa soeur seront déportés à Auschwitz, le petit Georges échappera miraculeusement aux rafles. Réfugié à la campagne, il finira par revenir vivre à Paris, où il vivra de petits boulots.

Commence alors la carrière - dont on a tous plus ou moins entendu parler – sa carrière d'avocat. Il n'arrête pas de parler, il a de bons résultats scolaires, et il travaille tout en menant ses études d'avocat. L'étudiant pauvre qu'il est va faire une série de rencontres décisives : Jacques Saporta, qui sera son bienfaiteur, puis René Moatti, puis Pierre Hebey. Il travaille chez Charly Bensard, en lui servant en quelque sorte de secrétaire, puis ouvre son bureau chez René Moatti, puisqu'il faut déclarer un lieu d'accueil de ses clients au Conseil de l'Ordre.

A 24 ans, marié et jeune avocat, il commence à avoir ses premières affaires sensibles. de retour du service miliaire en 1959, il quitte René Moatti alors défenseur de l'Algérie française, pour travailler avec un vieil avocat du parti communiste.

C'est le moment pour lui de connaître des affaires très intéressantes dans le domaine de l'édition où, en tant qu'avocat d'éditeurs, il aura à plaider différentes affaires de censure de textes.
Sa passion pour les livres naît de cette époque, alors qu'il a eu peu de livre dans son enfance, mais des souvenirs marquants de ses héros … tous orphelins comme lui. Plus tard il va découvrir Michel Leiris, Maurice Blanchot ou Pierre-Jean Jouve.

Et puis c'est le cinéma qui va l'occuper ensuite. Avocat des « Cahiers du cinéma », il défend aussi Simone Signoret, puis bientôt Yves Montand, François Truffaut, et bien d'autres. Il se rend à Cannes fréquemment, ce qui le ravît. Paraître aux bras de Jeanne Moreau sur le chemin du Majestic a dû être extraordinaire !

Mais la censure sévit aussi et il faut se battre pour que des films soient vus. Comme pour « La religieuse » par exemple de Jacques Rivette.

« Certains procès changent le cours d'une carrière et vous font sortir du lot » dit-il également. Pour Georges Kiejman, ce fut le cas du procès de Nicole Gérard, qu'il nous conte par le menu, puis de l'émission « Procès » d'Eliane Victor à la télévision, puis de Pierre Goldman et de très nombreux autres ensuite.

En parallèle, il commence à fréquenter des hommes politiques, dont son mentor et celui qui restera toujours sa référence : Pierre Mendès France, présenté par Françoise Giroud dont il est proche. de fil en aiguille, il se trouvera présenté à François Mitterrand, dont il deviendra relativement proche, puis deviendra Ministre délégué auprès du garde des Sceaux, un poste non sans difficultés, puis, à sa grande surprise, Ministre délégué auprès du ministre de la Culture et de la Communication, chargé de la Communication sous Edith Cresson, puis enfin Ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, non sans difficultés notamment avec Roland Dumas.

Mais ce qui est le plus intéressant, selon moi, dans « L'homme qui voulait être aimé », ce sont ses propos sur son métier d'avocat. Il plaidera pour Malik Oussekine, pour les époux Aubrac, pour Ibrahim Abdallah dont j'avais totalement oublié les circonstances, ou encore pour Liliane Betancourt et beaucoup d'autres.

« Qu'est-ce qu'un bon avocat ? » s'interroge-t-il page 125. « Quelqu'un qui, au-delà des personnes physiques dont il s'occupe, a le sentiment de servir une cause que l'on pourrait appeler la démocratie. » Belle formule qui résume bien le parcours d'un homme qui dit également que « être avocat et de gauche est une contradiction permanente. » On appréciera.

Il se trouve que je connais bien ce métier, de part des circonstances personnelles, sans toutefois l'avoir jamais exercé, mais que je me retrouve très bien dans ce qu'il dit des qualités d'un bon avocat.

Reste encore d'autres pépites dans ce récit - il nous dira aussi ce que ça signifie, « être juif », dans son histoire – et enfin il rendra hommages à celles qui ont beaucoup comptées dans sa vie, qu'elle soit professionnelle, artistique ou politique : les femmes qu'il a aimées.

Un récit très bien mené, un texte étincelant et joyeux qui met en lumière un homme intelligent et séducteur, qui a mené sa carrière d'orateur et d'avocat fidèle à ses convictions, ce qui n'est pas l'un de ses moindres mérites si l'on pense à ce qu'est la profession aujourd'hui. Bravo aux deux auteurs pour cette coécriture très réussie.
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Grand avocat, ami de Mendes France , de Mitterrand, de Simone Signoret ou encore de François Truffaut, Georges Kiejman est aussi un grand amoureux des femmes et un homme qui voulait être aimé, comme le titre son autobiographie, ou plutot son livre de souvenirs co-écrites , avec la journaliste Vanessa Schneider

Ces mémoires qui ne sont pas citées comme telles révèle un Georges Kiejman intime, sensible, peu sûr de lui

Ce qui l'aura sauvé selon lui, c'est son indéniable talent d'orateur et de débatteur, amoureux des livres et des femmes, voulant être compris mais surtout 'aimé., ce qui lui aura permis de se hisser sous les ors de la République.

Séducteur impénitent, il fut marié à Marie-France Pisier, et multiplia les conquêtes dont celles de Marlène Jobert ou de Françoise Giroud.

Fils de déporté, il ne cessa de payer sa dette envers les siens, comme cette fameuse polémique qui l'opposa à Serge Klarsfeld sur lequel il revient en début de ce livre .

Dans un style simple et limpide, sorte de conversation orale et complice, cet illustre avocat et ministre se dévoile avec franchise, et le souci permanent d'être intelligible et émotion.
Le petit enfant juif élevé dans le Berry par une mère illettrée, loin d'un père fugueur, mort à Auschwitz, et ancien ministre de François Mitterrand montre dans ce livre une intelligence et une détermination hors du commun dans ce qui est une bien belle plongée dans l'histoire de France, du cinéma et du militantisme!

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Georges Kiejman, que la modestie n'étouffe pas, pense avoir été « un avocat talentueux, peut-être l'un des plus doués de mon temps ». Il a probablement raison. Au soir de sa vie, il publie cet intéressant petit livre de souvenirs, avec la journaliste Vanessa Schneider.
On regrette qu'il se soit limité à une pagination aussi réduite, alors qu'il a certainement beaucoup d'autres choses à raconter. Né en 1932 de parents juifs polonais, il a traversé l'occupation en échappant avec sa mère aux rafles et à la déportation. Son père est arrêté en 1943, déporté à Auschwitz et aussitôt assassiné. Kiejman survit dans un bourg du Berry et un profond dénuement. Il est un brillant élève, soutenu par ses professeurs.
À Paris il entame des études de droit tout en logeant avec sa mère dans une seule pièce sans confort. Débutant dans la carrière juridique avec l'aide de confrères, il devient un professionnel prestigieux. Il plaide en correctionnelle, aux assises, devient l'avocat de Gallimard et de Carlo Ponti, du monde de l'édition et de celui du cinéma. Il a des clients célèbres : Mohamed-Al-Fayed, Liliane Bettencourt, Lucie et Raymond Aubrac, Roman Polanski, Chirac…
Son engagement politique date des années soixante. Il admire Pierre Mendès-France, devient son collaborateur, puis s'attache à Mitterrand qui le fera ministre. Il dit curieusement de lui qu'« il pouvait se montrer généreux » au prétexte qu'il lui a offert deux livres dont il est douteux qu'il les ait payés de sa poche. Il dépeint benoîtement l'entourage du président comme des gens qui se détestent. Il se vante d'avoir été convié par son démiurge à l'escalade de la Roche de Solutré avec d'autres courtisans. Kiejman passe rapidement sur sa défense maladroite de René Bousquet et n'évoque pas ses accusations ineptes contre le juge Thierry Jean-Pierre dans l'affaire Urba, alors qu'il était au Ministère de la justice.
C'est également au titre de l'engagement politique qu'il défend Pierre Goldman lors de son deuxième procès et obtient son acquittement pour le meurtre des deux pharmaciennes du boulevard Richard Lenoir. du coup il ressent « un énorme malaise » à la lecture du livre écrit quelques mois plus tard par Goldman, dans lequel celui-ci avoue implicitement et avec l'alibi de la fiction, sa culpabilité…
Kiejman le revendique : il est « amoureusement instable et l'exclusivité ne fait pas partie de ses valeurs ». Trois mariages, quantité de liaisons dont certaines avec des dames célèbres : Françoise Giroud, la productrice Albina du Boisrouvray, Marlène Jobert, Fanny Ardant, Marie-France Pisier (qu'il épousera) ainsi que de nombreuses autres. Mari infidèle revendiqué, il n'est pas sûr d'avoir été un bon père ; cependant il adore ses enfants et ceux-ci le lui rendent bien.
En revanche, il culpabilise à l'idée de n'avoir pas été un « bon fils », de n'avoir pas témoigné une affection suffisante à une mère analphabète dont la vie a été faite « d'humiliations et de difficultés matérielles atroces ».
Le portrait qui se dégage de ce livre n'est pas forcément sympathique. Kiejman, pas peu fier de ses réussites amoureuses et professionnelles, est un pur produit de la gauche-caviar et affiche un certain snobisme. Par ailleurs il se dit « intraitable avec la notion de consentement » et affirme condamner fermement la pédophilie. C'est ainsi qu'il mentionne les révélations que lui a faites Marie-France Pisier (décédée en 2011) à propos des agissements abjects d'Olivier Duhamel contre son beau-fils ; sur ce sujet, il n'indique pas la suite qu'il a donnée à ces accusations. Pouvait-il faire quelque chose ? On ne sait. A-t-il fait quelque chose ? Il ne le dit pas.
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Georges Kiejman, en collaboration avec Vanesa Schneider se raconte. Juif polonais né à Paris en 1932, il a échappé aux rafles, contrairement à son père qui n'est revenu d'Auschwitz. Elevé par sa mère , illettrée et multipliant les petites combines et petits travaux, Georges, enfant vif et intelligent s'est débrouillé seul, grâce à l'école de la république. Devenu avocat, il nous relate comment de rencontre en hasard, il a pu devenir l'avocat des artistes : éditeurs, acteurs et réalisateurs. Mari de Marie-France Pisier puis de Laure de Broglie, il côtoie toutes les intellectuels de l'époque ainsi que des politiciens : Mendès-France, Mitterrand et Chirac. Avec beaucoup de modestie, il raconte comment les différentes rencontres ont participé à sa réputation et l'on amené à plaider aux grandes affaires de ce siècle, l'affaire du braqueur Pierre Goldman, l'affaire Lucie et Raymond Aubrac ou encore l'affaire Malik Oussekine. Issu d'un milieu modeste, le gain et le profit n'est pas ce qui l'anime mais plutôt la reconnaissance et le besoin d'être aimé. C'est son intelligence , son travail et sa vivacité d'esprit qui lui ont permis d'arriver au ministère en 1980 sous la présidence de François Mitterrand. Ce témoignage qui traverse le Xième siècle est très intéressant , c'est aussi une belle réflexion sur l'évolution de l'amour et de l'amitié...
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Hier ce petit juif élevé par une mère illettrée un peu méprisée, délaissée, face à l'admiration charnelle de l'enfant pour la maîtresse du père. Longtemps ses priorités pour assurer ses arrières devant la cour des représentants politiques appartenants au passé, ont été ses premières priorités, pour asseoir ses compétences personnelles d'avocat arborant les seuls intérêts des puissants afin de préserver les siens: briller en société, multipliant les mariages avec des actrices de cinéma, dont certaines jouissaient de la renommée internationale...
Alors vient le temps des souvenirs d'avant, rongé par la culpabilité de n'avoir pas su aimer cette mère effacée remisée au placard; lui, le petit juif rescapé promu une fois devenu adulte à une belle carrière honorifique pour rendre ce que l'on appelle une certaine justice....citant les noms de ses amis célèbres, des ministres aux redondances passéistes comme Pierre Mendès France, ancien avocat premier ministre le patron des comptes FMI de l'époque qui s'est bien planté. le lecteur assiste au dépouillement de ses dernières illusions face aux regrets dans le souvenir de sa mère. La compassion pour ce petit enfant persécuté m'est apparue évidente dans la bienveillance, dont ma première réaction s'est positionnée comme un devoir à essayer de comprendre, pour espérer être comprise, pour aimer et être aimée en retour. Sans doute les intérêts de l'adulte ont primé avant ceux de l'enfant trop épris de sa liberté retrouvée? en a t-il abusé? quelques remords le titillent? Peu importe aujourd'hui, dans le fond il n'est peut-être jamais trop tard, pour saisir entre les lignes des signes évidents d'une prise de conscience, mettre un point d'honneur aux mérites de la reconstruction physique et mentale aux lendemains de la seconde guerre mondiale? les persécutions subies par les juifs. Les énumérations personnelles dans le livre peuvent apparaître comme des parades tapageuses et officieuses... Pour Geoges Kiejman le récit conserve toute la légitimé d'en extraire une certaine autosatisfaction, uniquement la sienne. le mérite, si mérite il y a d'un vécu autre que le notre ne nous appartient pas. Je retiens l'aveu pudique et bouleversant d'un fils devenu très vieux toujours en proie aux remords pour sa mère..
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critiques presse (3)
LePoint
10 mai 2023
Le ténor du barreau et ancien ministre est mort mardi 9 mai à l’âge de 90 ans. Dans « L’homme qui voulait être aimé », publié en 2021, il racontait ses amours, ses succès et ses fêlures.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
09 janvier 2022
Dans son autobiographie, rédigée avec la journaliste Vanessa Schneider, l’illustre avocat raconte son insatiable appétit de la vie.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
08 janvier 2022
Il fut ministre de Mitterrand mais surtout avocat, de Pierre Goldman et de Liliane Bettencourt notamment. Dans cette biographie, écrite avec Vanessa Schneider, grand reporter au « Monde », Georges Kiejman nous livre les souvenirs d'un homme qui se raconte en racontant les autres.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Qu’est-ce qu’un bon avocat ? Plus de soixante ans après avoir commencé à exercer cette profession, je m’interroge encore tant la réponse est complexe, floue, multiple et incertaine. Peut-être pourrait-on commencer par tenter de définir ce que serait un mauvais avocat. Selon moi, quiconque se dirait « j’ai appris le droit, je vais l’utiliser pour me mettre au service des gens qui ne le connaissent pas, que ce soit dans des affaires civiles, commerciales ou pénales, et cela va me rapporter de l’argent », se trompe. Il connaîtra peut-être des succès, mais il ne sera jamais un grand avocat. Un « Grand avocat », à supposer que ce statut existe, est quelqu’un qui, au-delà des personnes physiques dont il s’occupe, a le sentiment de servir une cause que l’on pourrait appeler la démocratie.
Il n’en reste pas moins qu’être avocat et de gauche est une contradiction permanente.
Etre de gauche, c’est accepter que l’Etat joue un rôle fondamental dans la défense de l’intérêt général. Or être avocat, c’est être convaincu de la nécessité de défendre les individus face à la toute puissance de l’Etat. Les avocats de gauche doivent s’accommoder de cette difficulté qui consiste à défendre un individu face à un Etat dont ils ne contestent pas la légitimité.
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En dehors de toutes considérations politiques, il y a une énergie que l’on met au service de son client qui n’est pas la même selon que l’on ressent ou pas de l’empathie pour lui. Il faut pouvoir se mettre à la place de celui que l’on défend, sans forcément l’approuver, mais au moins essayer de comprendre comment il est en venu à faire ce qu’il a fait, comment il a été dominé par son geste, comment il a pu le préméditer, tout ce qui restitue le cheminement d’un homme et qui ne peut pas être réduit à l’acte pour lequel on le poursuit. Il s’agit d’être dans un état d’esprit où, sans se confondre avec la personne que l’on défend, on peut appréhender la démarche qui l’a conduite à l’acte.
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Avec Albina, cela n’a pas duré. Elle avait loué pour moi un appartement dans l’immeuble où je vis encore aujourd’hui et me rejoignait une fois par semaine. Un jour, elle m’a envoyé un télégramme qui disait « je t’aime, attends-moi ». Huit jours plus tard, elle m’appelait, en pleine nuit, pour me quitter au prétexte qu’elle était tombée amoureuses d’un étudiant. J’en ai été très triste, du moins j’ai cru l’être. Un an après, en 1965, alors que je me trouvais dans un séminaire à Stockholm, je me suis envoyé une carte postale qui disait : « Cesse de promener ton cœur malheureux) travers l’Europe, tu te rends ridicule aux yeux de tous tes amis. » A mon tour à Paris, j’ai trouvé la carte dans ma boîte aux lettres et je me suis dit : « Il a raison, ce type ! ». J’étais guéri de mon chagrin.
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La guerre bouleverse tout, les vies, les destins, les trajectoires, la géographie. Elle brise les famille, tord le temps, transforme les individus, fragmente les sociétés et façonne les âmes à jamais.
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Ce que j'aime dans la littérature, ce sont évidemment les relations entre les hommes et les femmes : Frédéric Moreau et ses amours qui n'aboutissent jamais avec Mme Arnoux, Julien Sorel qui s'aperçoit que le grand amour de sa vie était Mme de Rênal et pas du tout la jeune aristocrate Mathilde de La Môle. J'aime le rôle que jouent les femmes dans Balzac, d'abord parce qu'elles aiment profondément les hommes et ensuite parce qu'elles les attirent auprès d'elles grâce à leur art de la conversation. Déjeuner avec l'une d'elles n'est jamais une perte de temps. Ce sont elles qui mènent la danse et c'est par rapport à elles que l'on se situe dans la société (Les livres - page 68).
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