Citations sur Shades of magic, tome 1 (90)
"Son air narquois avait disparu, remplacé par une expression de surprise, conservée dans la mort comme un insecte dans l'ambre."
Trouble is the looker, she'd answer. It keeps looking till it finds you. Might as well find it first.
Why do you want to die ?
I don't, she'd say. I just want to live.
Malveillante et pleine d'amertume, la magie privait peu à peu le monde de vie, de chaleur et de couleurs, ne laissant derrière elle que cadavre pâle et gonflé.
Tout le monde meurt un jour, répondit-elle simplement. Alors non, je n'ai pas peur. Ce qui me terrifie, c'est l'idée de mourir ici, précisa-t-elle avec un geste de la main qui englobait la chambre, la taverne, la ville. Je préfère partir à l'aventure, quitte à en mourir. Tout plutôt que de vivre immobile.
Si la magie élémentaire comprenait toutes les langues, la magie Antari - la vraie, celle du sang - n'en parlait qu'une. Le voyageur remua imperceptiblement les doigts sur la paroi.
- As travars, lança-t-il.
Traverse. Cette fois, elle l'écouta et lui obéit : le mur se mit à onduler. Kell fit un pas en avant pour franchir la porte et pénétrer dans l'obscurité.
Il changeait de monde comme de manteau.
Et voilà, les émotions de Holland ressurgissaient enfin : au coin de sa bouche, dans le pli de ses paupières… Fureur, chagrin, mépris…
Athos souriait, victorieux et lâcha sa victime.
Certains pensaient que la magie provenait de l'esprit, d'autres de l'âme, du cœur ou même de la volonté. Mais Kell savait qu'elle naissait du sang des hommes.
Kell regarda Delilah Bard: assasin et voleuse, partenaire valeureuse, étrange et terrifiante.
Il la reverrait, il le savait. C'était la magie qui façonnait le monde. Créait des points fixes. Il s'agissait le pus souvent de lieux, mais aussi parfois, plus rarement, de personne.
Même si Lila ne tenait pas en place, il avait toujours l'impression d'être ramené vers elle.
- Je ne vais pas mourir. Pas avant d'avoir vu ça.
- Vu quoi ?
Les coins de sa bouche se relevèrent encore, et elle répliqua :
- Mais tout, bien sûr.
Elle posa alors sa main libre sur la joie du magicien, dont elle rapprocha les lèvres des siennes. Ce fut un baiser fugitif, aussi éphémère que les sourires de Lila.
- C'est en quelle honneur ? Demanda-t-il, abasourdi.
- Pour me porter chance, répondit-elle en se tournant face au mur. Même si je n'en ai pas besoin.
Il la devisagea un instant, avant de se forcer à contempler les briques tachees de sang. Sa main serrée autour de celle de Lila, il appuya ses doigts sur la marque.
- As Travars
Le mur s'ouvrit alors. Le voyageur et la voleuse s'y engouffrèrent.
-Qu'est-ce qui ne vas pas avec le noir? C'est la couleur parfaite.
-Pour se cacher. Se fondre dans l'ombre.