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Critique de pencrannais


Que voilà une BD des plus rafraîchissante ! Pour la mémoire d'abord avec la reprise de la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol. Et n'en déplaise à certaines personnes qui estiment le 9e art comme mineur, l'adaptation en bandes dessinées de la pièce de théâtre apporte un élément supplémentaire à celles en livre et en film. C'est justement d'avoir les avantages de ces deux dernières. Tous les dialogues sont repris et on s'aperçoit de la modernité, de la profondeur, du talent immense, tout simplement, du natif d'Aubagne (sous le Garlaban). Et, en même temps, on voit les visages de ceux qui prononcent ces superbes phrases, tantôt émouvantes tantôt comiques, toujours réjouissantes. Et comme toutes les cases sont des arrêts sur image, on peut profiter de chaque scène le temps que l'on veut. Et ceux qui, comme moi, ont vu et revu le film d'Alexandre Korda de 1931, ils lisent les phrases avec les voix de Pierre Fresnay ou de Raimu dans la tête.
Rafraîchissante car l'histoire est toujours aussi prenante car intemporelle. Tout le monde la connaît ou presque. Marius est amoureux de Fanny mais ne le lui a jamais dit. Fanny est amoureuse de Marius mais attend qu'il se déclare et pour le rendre jaloux se laisse courtiser par Panisse qui pourrait être son père. Marius est autant attiré par Fanny que par la mer et ne sait que choisir. L'intrigue de base est très simple mais déjà universelle. Entre l'amour et la liberté, quel choix ? Elle n'est pas très optimiste, car elle suppose que l'on peut pas avoir l'un avec l'autre. Mais ce qui rend l'oeuvre pagnolesque intemporelle, ce sont bien cette galerie de personnages qui gravitent autour des deux amoureux, César, évidemment, truculent, grande gueule au coeur d ‘or mais aussi Escartefigue, Panisse, Honorine.
Rafraîchissante enfin car si cet album est aussi réussi c'est certes grâce au talent de Pagnol et des adaptateurs de son texte, Eric Stoffel et Serge Scotto, mais aussi et surtout grâce aux dessins de Sébastien Morice. Qu'un Breton retranscrive aussi bien la Marseille de l'entre-deux-guerres, c'est tout simplement bluffant. Les couleurs douces, les personnages confondants de vie dans leurs visages, dans leurs gestes. Et cette lumière qui irradie tout l'album ! Vous êtes à Marseille, sur la Canebière avec le pont transbordeur à l'arrière plan et face à vous le café de la marine. Dans votre dos, les voiliers et les cargos à vapeur sur le vieux port. le rideau se lève, on entend le tambour du crieur public, vous y êtes et vous êtes bien !
Vivement le tome 2.
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