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Critique de sandrine57


Chine, XIXè siècle.
Bien que née dans une famille de paysans pauvres, Fleur de Lis est repérée par une entremetteuse pour la beauté de ses pieds. Elle se voit donc proposer, à condition que ses pieds soient correctement bandés, un bon mariage dans une riche famille. Pour faire d'elle, une fille vraiment exceptionnelle, l'entremetteuse la met en contact avec Fleur de Neige, une aristocrate née le même jour, la même année, à la même heure. Les deux fillettes seront laotong, un lien d'amitié indéfectible plus fort encore que celui qui unit des époux. Elles ont sept ans quand elles se rencontrent pour la première fois et vont au fil des années échanger confidences, promenades au temple et messages secrets calligraphiés sur un éventail. Quand sonne l'heure du mariage, Fleur de Lis, grâce à sa laotong et à la grâce exceptionnelle de ses petits pieds bandés, s'élève dans la société en intégrant une famille riche et puissante. Fleur de Neige n'a pas cette chance, sa famille est ruinée, son père a mauvaise réputation et elle doit lier son destin à un boucher qui la traite durement. le rapport de force s'est inversé : la fillette pauvre est devenue riche, l'aristocrate sombre dans la misère. Sauront-elles faire perdurer leur amitié malgré tout ?

Un roman passionnant qui, au-delà du destin mouvementé de Fleur de Lis et Fleur de Neige, évoque le sort des filles, puis des femmes dans la société chinoise du XIXè siècle.
Dans les familles, surtout les plus pauvres, les filles sont un poids. Elles sont vouées à partir pour servir leur belle-famille à qui elles devront obéissance. Mais pour arriver jusque-là, il faudra passer la dure épreuve du bandage des pieds. Une terrible souffrance qui peut conduire à la mort et qui font d'elles des mannequins désarticulés incapables de marcher longtemps. de toute façon à quoi bon pouvoir se déplacer ? Les femmes vivent dans leurs appartements et n'ont sur le monde que la vue que leur offrent les persiennes toujours baissées.
Elles n'ont pour seul utilité que de donner un fils à leur mari qui lui, peut les affamer, les battre comme plâtre et leur imposer une ou plusieurs concubines.
Dans ce monde de frustrations, de douleurs et d'humiliations, l'amitié qui unit les deux protagonistes est un refuge, une consolation. Elles communiquent entre elles dans un langage secret, le nu shu, une écriture interdite aux hommes et partagent confidences et secrets. Pourtant il sera difficile pour Fleur de Lis d'être fidèle à ses promesses d'amitié éternelle. Sa belle-famille fait pression pour qu'elle abandonne sa laotong déchue et miséreuse…
Une belle histoire racontée avec sensibilité et pudeur.
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