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Critique de traversay


Taiye Selasi est née en Angleterre et a grandi aux Etats-Unis (diplômée de Yale). Son père est ghanéen, sa mère nigériane, et elle vit à Rome. Une candidate idéale pour la "littérature-monde" ? Bien sûr, même si l'intéressée s'en défend. En gros, ses contempteurs vont dire qu'elle écrit à l'américaine pour des lecteurs avides d'exotisme. Et ils n'ont pas tout à fait tort. La construction de son premier roman, le ravissement des innocents, pose problème. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Avant les retrouvailles finales au Ghana, Taiye Selasi détaille la vie de ses personnages, dans un désordre, hum, très organisé. Il y a là une volonté de faire sens à tout prix, avec des trouvailles poétiques assez remarquables mais aussi, c'est là où le bât blesse, des répétitions et un style parfois (souvent ?) forcé comme si elle voulait absolument être considérée comme une romancière douée (elle l'est assurément), capable de nous faire entrer dans la tête d'une demi-douzaine de personnages. Tout cela manque d'empathie, en définitive. On admire la virtuosité mais on regrette la structure éclatée et redondante du livre. Et cette scène scabreuse avec les jumeaux ? Elle est déplaisante et décrite d'une manière graphique et presque esthétique là où l'ellipse aurait été d'une subtilité bien plus maligne. Ceci posé, quand Taiye Selasi aura décidé de ne pas vouloir "épater" à tout prix ses lecteurs, elle a tout à fait le talent d'écrire un livre de toute beauté. Wait and see.
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