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Citations sur Le ravissement des innocents (35)

Des gouttes de rosée sur l'herbe.
Des gouttes de rosée sur des brins d'herbe, pareilles à des diamants semés en abondance de sa besace par un farfadet qui passait par là, folâtrant d'un pas ailé dans le jardin de Kweku Sai juste avant l'arrivée de celui - ci....le jardin chatoie,cille, glousse à la maniére d'écolières qui se taisent en rougissant à l'approche de leurs bien- aimés: un manguier chatoyant, un être foisonnant d'épaisses feuilles vert vif et d'œufs jaune vif.......une fontaine chatoyante désormais craquelée de fissures......
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Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre.
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...le monde est à la fois trop beau et plus beau qu'il n'en a conscience, il ne s'en est pas aperçu, il est passé à côté et passera peut-être davantage à côté ; il est peut-être trop tard, c'est une possibilité, le temps lui manquera; peut-être que ce qu'il a remarqué n'a au fond aucune importance, comment en aurait-ce puisque tout est voué à disparaître?
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Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre.Alors qu'il se tient sur le seuil entre la véranda fermée et le jardin, il envisage de retourner les chercher.Non.Ama , sa seconde épouse, dort dans cette chambre, les lèvres entrouvertes, le front un peu plissé, sa joue chaude en quête d'un coin frais sur l'oreiller, il ne veut pas la réveiller. Quand bien même il le tenterait, il n' y parviendrait pas.
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Ta mère est partie, se répète-t-elle, pelotonnée tout habillée sur le jeté qui évoque le pasé, l'époque très brève où ils habitaient une maison avec l'Homme de l'histoire, où sa famille était au complet, et elle pleure doucement pour tout ce qui est vrai, la mort de cet homme, le manque de sa mère, l'insoutenable légèreté des choses, son errance, la solitude de chacun d'eux, leur séparation, leur volatilité. Ce qu'elle n'a pu expliquer à Fola, c'est la raison de son aversion pour Noël et de son envie de disparaître à Saint-Barth cette semaine-là : afin de ne pas sentir l'éloignement, le gouffre insupportable entre ce qu'ils sont devenus et ce qu'une Famille devrait être.
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Plus jeune, il avait pris cela pour de la sottise, le ravissement des innocents. Une sorte d'incapacité à voir les choses.
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Mr Lemptey.
Le charpentier. Devenu jardinier. Toujours une énigme. Qui construisit la maison en deux ans. Il travaillait remarquablement bien et seul. Il fumait du hasch, roulait des joints à l'heure du déjeuner, fredonnait des prières de contrition pour le moindre tort causé aux arbres.
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Le rire nerveux du professeur parvint de loin à Taiwo, qui, pour l'heure, ne s'intéressait qu'à son dessin. Elle pensait à l'attention excessive que son père prêtait à ses pieds : gommage au sel exfoliant, application d'huile essentielle de menthe et prise de vitamine E avant d'aller se coucher. L'amour des pieds. Plus tard, toutefois, elle se souviendrait du rire nerveux du professeur, de son expression crispée, de l'atmosphère de la salle de classe, des ricanements, du moindre mouvement, bruit ou image, de chaque seconde : il s'agissait d'un de ces moments qu'on ne prend jamais pour ce qu'il est.
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Et elle avait expiré, un sourire gravé sur son visage émacié, sa main dans celle de son frère, qui avait posé la sienne sur son cou, grands yeux rieurs, qui s'écarquillaient et se vitrifiaient tandis qu'il les regardait, percevant qu'elle avit vu au-delà. S'était moquée de la mort. 'Il les reverrait plus tard en Amérique, surtout dans la salle des urgences où meurent des gosses de onze ans : les yeux calmes d'un enfant qui a vécu et est mort dans l'indigence, qui accepte et défie cette réalité. Non grâce à l'éducation, l'arme préférée de Kweku. Non avec l'aveuglement qu'il avait attribué à sa soeur, mais avec l'indifférence dont le monde avait fait preuve envers elle, lui et tous les enfants misérables. Le même dédain.) Ekua avait des yeux rieurs. En dépit de tout : tuberculose, indigence, charlatans, mort prématurée. Elle jetait sur le monde tout ce que Kweku avait vu - la déchéance de leur pauvreté, l'insignifiance de leur présence au monde ; la médiocrité désespérante d'une existence ne dépassant pas une plage qu'ils parcouraient en une demi-journée - sans s'estimer déchue, insignifiante ou méprisable pour autant.
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De tout ce qu' il a accompli. C'est remarquable, je m'en rend compte. Sauf que je n'y arrive pas. Je le hais d'avoir habité cet appartement crasseux. D'avoir été cet africain. D'avoir fait souffrir ma mère, d'être parti, d'être mort. Je le hais d'être mort seul.
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