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EAN : 9782072496769
Gallimard (04/09/2014)
3.55/5   189 notes
Résumé :
C’est l’histoire d’une famille, des ruptures et déchirements qui se produisent en son sein, et des efforts déployés par chacun pour œuvrer à la réconciliation. En l’espace d’une soirée, la vie sereine de la famille Sai s’écroule : Kweku, le père, un chirurgien ghanéen extrêmement respecté aux États-Unis, subit une injustice professionnelle criante. Ne pouvant assumer cette humiliation, il abandonne Folá, sa ravissante épouse nigériane, et leurs quatre enfants. Dorén... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 189 notes
Cet ouvrage conte une histoire de famille, (celle de l'auteur ?), une grande saga familiale entre le Ghana et les Etats -Unis, un premier roman de Taiye Selasi, née à Londres, qui a passé son enfance dans le Massachusetts. Elle vit actuellement à Rome. Dés le début du livre, on est saisi par son sens du rythme " Kweku meurt pieds nus un dimanche matin avant le lever du jour, ses pantoufles tels des chiens devant la porte de la chambre." Un infarctus du myocarde emporte ce chirurgien Ghanéen à " sandalettes de chambre" que l'on dit "exceptionnel" .
Il a quitté la misère de son pays natal pour rejoindre les Etats- unis et entreprendre des études de médecine jusqu'à devenir un grand nom dans sa profession. Avec la belle Folasadé, Nigérienne,il se construit une solide famille de quatre enfants : Olu, l'aîné, qui deviendra un médecin brillant.....les jumeaux Taiwo et Kehinde, solaires, surdoués, fragiles, et la petite Sadie, qui a failli périr à la naissance...Un portrait modèle d'une famille exemplaire ?
Non, car chez les Saï, les relations sont compliquées , difficiles.... Un mauvais jour, une opération a mal tourné, le docteur Kweku est licencié, il ne peut supporter cette situation, il part un soir en laissant tout derrière lui, il...fuit, il tente une nouvelle vie au Ghana oú il va se mettre en ménage avec sa nouvelle épouse Ama...
C'est sa mort subite , pieds nus, aux portes de son jardin, dans sa maison du Ghana qui réunit toute la famille autour de Folasadé,elle aussi repartie vers l'Afrique....
Les retrouvailles vont cristalliser les heurts, les non- dits, les tensions, les manques, les absences, les attentes des uns et des autres. Chacun pleure beacoup.....
Est-ce que sa mort va être un des moyens de ressouder des liens qui se sont défaits ? Je n'en dirai pas plus....
Ce roman, assez difficile à lire, je dois l'avouer,recèle de très beaux portraits minutieux et fouillés , de multiples expériences et souvenirs mêlés , des descriptions infiniment poétiques : le jardin à Accra, la plage, le village oú est né
kweku......il combine et brasse couleurs, odeurs, humeurs, senteurs, notion d'identité, racisme, ambitions contrariées, mondialisation.....un arbre généalogique présente la famille de Kweku Saï avant le premier chapitre mais j'ai eu du mal quand même...comme si l'auteur en faisait trop, une construction ardue, manquant de cohésion parfois, difficile à saisir, mais ce n'est que mon avis....au final, un livre assez contrasté, bourré de qualités entre le brillant et l'original, la poésie, et la construction éclatée , la chronologie de l'histoire assez peu respectée....
Le ravissement du lecteur?







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Avec « le ravissement des innocents », l'Américaine Taiye Selasi signe un joli premier roman sur le deuil et le relâchement de liens familiaux qui se renouent à l'occasion d'un drame.

Kweku Sai est en train de mourir d'une crise cardiaque dans son jardin au Ghana. Comme dans les films, sa vie défile devant ses yeux et notamment son regret : avoir fait éclater la cellule familiale en abandonnant sa femme et ses enfants, après avoir été la victime d'un licenciement abusif (à la suite d'une opération chirurgicale qui s'est mal passée). N'ayant pu se résoudre à lire la honte dans les yeux de ses enfants et de sa femme, lui le chirurgien illustre, qui a fait carrière au détriment de celle de sa femme, il part, et meurt des années plus tard sans les avoir revus.

Voilà le point de départ de ce roman choral, qui va faire parler tour à tour chacun des enfants de Kweku, et Folà, sa femme, l'amour de sa vie : Olu, l'aîné, devenu chirurgien orthopédiste, sur les traces de son père, après avoir tenté d'incarner la figure paternelle après la défection du géniteur ; les jumeaux Taiwo et Kehinde, dont la beauté est l'égale de la brillante intelligence (dont sont dotés tous les enfants Sai), qui ne se parlent plus depuis quelques années mais qui partagent un traumatisme les empêchant de réussir leur vie ; bébé Sadie, la petite dernière (bien qu'elle fête ses vingt ans au début de l'ouvrage), brillante étudiante, née grande prématurée, et donc surprotégée par sa mère. Cette mère, Folà, dont la vie a été menée à rude épreuve bien des fois (même si elle n'en a jamais parlé, pas même à Kweku) et qui souffre de ne pas avoir été une suffisamment bonne mère.

Ainsi, chacun à sa façon ressent la désunion de ce qu'ils n'arrivent plus à appeler leur famille : éparpillés entre l'Amérique et le Ghana (leur mère Folà ayant déménagé dans ce pays quelques mois plus tôt, ce sans lien avec le fait que son ex-mari y vivait aussi), ils se parlent très peu, et ne partagent pas grand-chose, sauf quelques tensions.
La mort de leur père, et son enterrement au Ghana, sera enfin l'occasion pour eux de se retrouver, de se réconcilier, et d'apaiser quelques uns des drames qui les entravaient.

« le ravissement des innocents » est un beau roman, qu'on ne lâche plus une fois qu'on l'a commencé. Déjà pour l'histoire de famille, et les belles analyses psychologiques des personnages qui en découlent (attachantes Taiwo et Sadie, magnétique Folà… les personnages féminins étant mieux réussis que les masculins). Mais ce roman ne saurait se résumer uniquement à des conflits familiaux, il aborde des questions importantes comme celle de l'héritage familial (les problèmes familiaux sont-ils des boulets que l'on traîne, par la reproduction de ceux-ci, de génération en génération ?), de l'identité (comment savoir qui l'on est si on ne connaît même pas son père ?), de la réussite (comment naître pauvre et s'en sortir à tout prix ?)…

Taiye Selasi a donc écrit là un roman ambitieux, qui pèche toutefois en raison de cette ambition même : si l'écriture est souvent poétique, recèle quelques trouvailles d'écriture, elle est parfois assez difficile à lire, et l'auteur fait parfois des raccourcis qui sont tout aussi durs à suivre. Comme si l'auteur voulait absolument nous prouver qu'elle est bien un écrivain, ce dont on ne peut douter devant le ton bien à elle qu'elle réussit à imposer en quelques lignes.
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Taiye Selasi est née en Angleterre et a grandi aux Etats-Unis (diplômée de Yale). Son père est ghanéen, sa mère nigériane, et elle vit à Rome. Une candidate idéale pour la "littérature-monde" ? Bien sûr, même si l'intéressée s'en défend. En gros, ses contempteurs vont dire qu'elle écrit à l'américaine pour des lecteurs avides d'exotisme. Et ils n'ont pas tout à fait tort. La construction de son premier roman, le ravissement des innocents, pose problème. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Avant les retrouvailles finales au Ghana, Taiye Selasi détaille la vie de ses personnages, dans un désordre, hum, très organisé. Il y a là une volonté de faire sens à tout prix, avec des trouvailles poétiques assez remarquables mais aussi, c'est là où le bât blesse, des répétitions et un style parfois (souvent ?) forcé comme si elle voulait absolument être considérée comme une romancière douée (elle l'est assurément), capable de nous faire entrer dans la tête d'une demi-douzaine de personnages. Tout cela manque d'empathie, en définitive. On admire la virtuosité mais on regrette la structure éclatée et redondante du livre. Et cette scène scabreuse avec les jumeaux ? Elle est déplaisante et décrite d'une manière graphique et presque esthétique là où l'ellipse aurait été d'une subtilité bien plus maligne. Ceci posé, quand Taiye Selasi aura décidé de ne pas vouloir "épater" à tout prix ses lecteurs, elle a tout à fait le talent d'écrire un livre de toute beauté. Wait and see.
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Le livre débute par la mort de Kweku, pieds nus, un dimanche matin dans le jardin de sa villa au Ghana, seul avec ses souvenirs. Brillant chirurgien, il travaillait et vivait à Boston avec sa femme Fola et ses quatre enfants, quand il fut victime d'une injustice professionnelle. Incapable d'assumer cette situation et encore moins son licenciement, il a abandonné sa famille sans explication et est retourné au Ghana.
Après le décès, les enfants vont devoir se réunir pour les funérailles alors que c'est justement la fuite de ce père, seize ans auparavant qui a brisé les liens familiaux.
Fola, la mère, d'origine nigériane, perd tous ses repères et les enfants partent à la dérive. C'est le destin de chacun d'entre eux que nous découvrirons après le départ du père. Secrets, blessures nous seront dévoilés de manière très subtile tout au long de ce roman.
Même si je me suis parfois un peu perdue dans la chronologie des évènements, j'ai aimé suivre les existences de Fola et de ses enfants.
Taiye Selasi nous conte une belle histoire pluriculturelle sur le sens de la famille et l'importance des racines qui couvre plusieurs générations et plusieurs continents. On navigue sans cesse entre les Etats Unis et l'Afrique. Les personnages sont attachants et leurs parcours bouleversants.

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Kwaku Sai, le père, d'origine ghanéenne a quitté l'Afrique pour partir aux Etats Unis. Il en est de même pour sa future femme Fola d'origine nigériane.
Ils se rencontrent et construisent leur famille (4 enfants) tout en menant à bien, pour le père, de brillantes études de médecine. Il devient même un chirurgien très réputé
Après une terrible humiliation professionnelle, tout en gardant sa honte pour lui, le père décide de rentrer au Ghana en abandonnant femme et enfants sans regarder derrière lui.

Avec en toile de fond l'Afrique, cette saga familiale est très aboutie et l'auteur y fait preuve d'une impressionnante maitrise de la langue.
Elle sait nous faire partager les émotions, les déchirements et la dislocation de cette famille.
Outre l'évocation de l'émigration, le sujet premier de ce roman est sans aucun doute l'amour avec ses complexités, mais aussi ses ruptures.
Seule la mort réunira à nouveau la famille..
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critiques presse (3)
LeSoir
02 décembre 2014
Taiye Selasi puise en partie dans sa propre histoire la matière de son premier roman, Le ravissement des innocents.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Chro
19 novembre 2014
Le premier roman de Taiye Selasi est aussi virtuose qu’agaçant, à la fois original et prévisible, enlevé et redondant, percutant et convenu.
Lire la critique sur le site : Chro
Telerama
20 août 2014
Voici un texte vivant qui vous prend dans ses bras pour ne plus vous lâcher, une langue vibrionnante qui donne l'impression d'être en formation permanente, comme les cellules d'un corps, avec des accélérations, des métamorphoses, des phases de stagnation, de plénitude.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
A peine soixante seconde plus tard, la fillette revint au pas de course, tenant le poignet décharné d'un enfant qui semblait être son frère. Un sourire radieux aux lèvres, le garçon était animé d'une gaieté indomptable, une qualité que Kweku n'avait remarquée que chez les enfants vivant dans la misère à proximité de l'équateur: la faculté instinctive de se moquer du monde tel qu'il est, d'y trouver matière à rire, un enthousiasme inextinguible devant tout et rien, inexplicable étant donné la situation.
La situation les amuse.
Kweku l'avait remarqué au village, chez ses frères et sœurs, chez l'une en tout cas: sa sœur cadette, morte à onze ans d'une tuberculose curable. Plus jeune, il avait pris cela pour de la sottise, le ravissement des innocents. Une sorte d'incapacité à voir les choses. A son sens, il fallait être aveugle ou idiot pour être si souvent heureux dans ce village, dans les années cinquante. Il se trompait. Sa sœur était aussi lucide que lui, il avait fini par le comprendre la nuit de sa mort [...] il lui avait caressé le visage et répété: "Tu ne vas pas mourir. - Si", avait-elle murmué en souriant, les yeux étincelants.
Et elle avait expiré, un sourire gravé sur son visage émacié, sa main dans celle de son frère, qui avait posé la sienne sur son cou, grands yeux rieurs, qui s'écarquillaient et se vitrifiaient tandis qu'il les regardait, percevant qu'elle avait vu au-delà. S'était moquée de la mort. (Il les reverrait plus tard en Amérique, surtout dans la salle des urgences où meurent des gosses de onze ans: les yeux calmes d'un enfant qui a vécu et est mort dans l'indigence, qui accepte et défie cette réalité. Non grâce à l'éducation, l'arme préférée de Kweku. Non avec l'aveuglement qu'il avait attribué à sa sœur, mais avec l'indifférence dont le monde avait fait preuve envers elle, lui et tous les enfants misérables. Le même dédain.) Ekua avait des yeux rieurs. En dépit de tout: tuberculose, indigence, charlatans mort prématurée. Elle jetait sur le monde qui ne lui avait accordé aucune importance un regard exprimant qu'elle ne lui en accordait pas plus. Elle avait vu tout ce que Kweku avait vu - la déchéance de leur médiocrité, l'insignifiance de leur présence au monde; la médiocrité désespérante d'une existence ne dépassant pas une plage qu'ils parcouraient en une demi-journée - sans s'estimer déchue, insignifiante ou méprisable pour autant.

La qualité de cette gaieté.
Brisa le cœur de Kweku.
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Des gouttes de rosée sur l'herbe.
Des gouttes de rosée sur des brins d'herbe, pareilles à des diamants semés en abondance de sa besace par un farfadet qui passait par là, folâtrant d'un pas ailé dans le jardin de Kweku Sai juste avant l'arrivée de celui - ci....le jardin chatoie,cille, glousse à la maniére d'écolières qui se taisent en rougissant à l'approche de leurs bien- aimés: un manguier chatoyant, un être foisonnant d'épaisses feuilles vert vif et d'œufs jaune vif.......une fontaine chatoyante désormais craquelée de fissures......
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Elle avait cessé d'être Folasadé Somayina Savage pour devenir la représentante d'une nation générique ravagée par la guerre. Sans attributs. Ni odeur de rhum. Ni posters des Beatles. Ni couverture en tissu kente jetée sur un grand lit. Ni portraits. Rien qu'une nation ravagée par la guerre, désespérante, inhumaine, aussi humide et chaude que n'importe quelle autre nation ravagée par la guerre du monde. "Je suis désolé, déclaraient-ils, branlant du chef comme on le fait à la mort d'un vieillard. C'est vraiment dommage" (pas tant que ça, plutôt dans le sens de "c'est ainsi que vont les choses ici-bas"), sans l'ombre d'une surprise dans le regard. Après tout, on n'arrêtait pas de trucider les pères aux larges épaules et aux cheveux de laine d'enfants originaires de pays chauds ravagés par la guerre, n'est-ce pas ?
Comment les choses en étaient-elles arrivées là ?
Elle ne regrettait pas Lagos, la splendeur, la vie formidable, l'impression de richesse - mais son identité livrée à l'absurdité de l'histoire, l'étroitesse et la naïveté de son ancienne individualité. Puis elle cesserait de s'intéresser aux détails, à l'idée que les attributs conféraient une forme à l'existence. Une maison ou une autre, un passeport ou un autre. Baltimore, Boston, Lagos ou Accra, vêtements élégants ou de seconde main, fleuriste ou avocate, la mort ou la vie - en fin de compte, rien n'avait beaucoup d'importance. S'il était possible de mourir sans identité, dissocié du moindre contexte, on pouvait vivre de cette façon.
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Et elle avait expiré, un sourire gravé sur son visage émacié, sa main dans celle de son frère, qui avait posé la sienne sur son cou, grands yeux rieurs, qui s'écarquillaient et se vitrifiaient tandis qu'il les regardait, percevant qu'elle avit vu au-delà. S'était moquée de la mort. 'Il les reverrait plus tard en Amérique, surtout dans la salle des urgences où meurent des gosses de onze ans : les yeux calmes d'un enfant qui a vécu et est mort dans l'indigence, qui accepte et défie cette réalité. Non grâce à l'éducation, l'arme préférée de Kweku. Non avec l'aveuglement qu'il avait attribué à sa soeur, mais avec l'indifférence dont le monde avait fait preuve envers elle, lui et tous les enfants misérables. Le même dédain.) Ekua avait des yeux rieurs. En dépit de tout : tuberculose, indigence, charlatans, mort prématurée. Elle jetait sur le monde tout ce que Kweku avait vu - la déchéance de leur pauvreté, l'insignifiance de leur présence au monde ; la médiocrité désespérante d'une existence ne dépassant pas une plage qu'ils parcouraient en une demi-journée - sans s'estimer déchue, insignifiante ou méprisable pour autant.
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Ta mère est partie, se répète-t-elle, pelotonnée tout habillée sur le jeté qui évoque le pasé, l'époque très brève où ils habitaient une maison avec l'Homme de l'histoire, où sa famille était au complet, et elle pleure doucement pour tout ce qui est vrai, la mort de cet homme, le manque de sa mère, l'insoutenable légèreté des choses, son errance, la solitude de chacun d'eux, leur séparation, leur volatilité. Ce qu'elle n'a pu expliquer à Fola, c'est la raison de son aversion pour Noël et de son envie de disparaître à Saint-Barth cette semaine-là : afin de ne pas sentir l'éloignement, le gouffre insupportable entre ce qu'ils sont devenus et ce qu'une Famille devrait être.
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