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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un livre exceptionnel, sombre et courageux. L'histoire du ghetto de Lodz tenu par un responsable juif de 1940 à1944, qui jusqu'au bout pensera qu'en assurant les activités de production demandés par les nazis, il épargnera sa communauté du pire. Pour cela il ira jusqu'à apporter son concours à la déportation des femmes, des enfants et des vieillards. Cela est " L Histoire" à laquelle s'ajoute la fiction avec des protagonistes identifiés et des personnages qui permettent de comprendre la réalité du ghetto avec ses héros et ses lâches, ses profiteurs et ses voyous. Ce livre, poignant et réaliste, laisse un poids sur le coeur mais transcende indiscutablement son propos.
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C'est un récit très complexe, mais qui se lit très bien. On entre dans le fonctionnement sinistrement délirant du ghetto juif de Lodz, géré par un homme médiocre, sournois et pédophile, qui pourtant parvint à préserver des milliers de vies bien plus longtemps que dans tous les autres ghettos d'Europe centrale. On suit donc l'histoire de cet homme paradoxal, nommé "le Roi du Ghetto" par les nazis, on se confronte à la folie nazie et à la façon de la supporter en devenant fou soi-même, et on affronte toute la crasse humaine mais sans oser la juger -car comment savoir comment réagir dans un contexte absurde où tous les repères explosent les uns après les autres ? Steve Sem-Sandberg propose donc un travail de réflexion sur la Shoah, sur l'Humanité, et sur nous-mêmes. On n'en sort pas indemne, c'est une lecture éprouvante mais passionnante, et qui nous grandit.
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J'ai trouvé ce livre non seulement très intéressant mais également très bien documenté. Nous avons toutes les pièces nous permettant de situer et de comprendre les rouages de fonctionnement des ghettos (je dis des, car celui de Lodz fut le précurseur de ce qui allait se passer dans tous les autres).

Malgré tout, je vais me faire l'avocat du diable. En cause dans ce livre, l'attitude semble-t-il arrogante et suffisante de Chaïm Rukowski et de son extrême "servilité" vis à vis des Allemands. La tenue de discours particulièrement insupportables demandant aux parents de livrer leurs enfants, et leurs vieillards considérés comme improductifs. Ainsi que bien d'autres faits qui lui sont reprochés.

Au jour d'aujourd'hui et avec ce que nous savons eu égard à ce qui se passait dans les camps, il est facile de s'ériger en juge. Mais en 1942, si beaucoup connaissaient l'existence des camps (juifs et non juifs j'insiste, des cartes postales circulaient en Europe occupée et les soldats parlaient à leur retour chez eux), seul un petit nombre savait ce qui s'y passait réellement. Par ailleurs, même si Rukowski était tout puissant, il lui fallait l'accord du Conseil Juif pour prendre toutes ses décisions et le Judenrat avait voté avec le personnel médical du ghetto à 90 % l'abandon des enfants et des vieillards improductifs dans le but, illusoire on le sait maintenant, de sauver le plus de juifs restants.

Compte tenu de la famine, de la maladie, des brimades et des tortures journalières qui régnaient dans le ghetto, qu'est-ce qui était le plus dur pour des familles ? voir leurs proches mourir à petits feux ou une mort directe ? Aucune solution n'est acceptable, mais la seconde pourrait paraître plus supportable. On peut toujours penser que la guerre prendra fin bientôt, mais quand le bientôt dure trop longtemps...

Il faut également ne pas oublier que toutes ces populations juives venaient de milieu très divers et que la majorité d'entre-elles qui venaient du prolétariat étaient extrémement pauvres et déjà épuisées du fait des discriminations naturelles envers les juifs (déjà en 1930) bien avant l'anchluss, puis leur pauvreté fût pendant et après par lui en 1938 lorsqu'elles furent réduites à la misère sociale organisée (saisie de leurs outils de travail, interdiction de vendre à des non juifs quelques marchandises que ce soit, etc...) jusqu'à l'enfermement dans des ghettos où là encore, elles eurent à subir des vols, de l'exploitation etc...C'est cette population exangue que Rukowski s'est efforcée de sauver, et peu importe les moyens employés dussent-ils être insurportables et intolérables et dût-il s'avillir aux yeux des allemands comme de son peuple.

Je ne justifie pas sa mégalomanie, ni sa pédophilie avérée, ni ses autres monstrueux défauts. J'essaye de réfléchir et faire la part des choses. Il semble établi que sous la direction de Rukowski la distribution de vivres se soit faite équitablement à tous. Que des activités éducatives et culturelles se soient développées clandestinement, mais qu'également et même si cela paraît dur, les méthodes appliquées aient assurées la survie du ghetto jusqu'en 1944.

On oublie également que le Judenrat, la police du ghetto (dont les membres étaient des juifs convertis à la chrétienté) et les chefs d'ateliers étaient eux-même en sursis et qu'à l'intérieur du ghetto chacun essayait de sauver sa peau comme il le pouvait. J'ai bien conscience que cela n'excuse pas tout, mais quand même, si un membre d'une famille avait une place dans l'administration ghetto, il était compréhensible qu'il en fasse profiter les autres, ou des proches ou des amis. Dans ces cas là, l'homme reste un homme chacun pour soi et Dieu pour tous. Il n'y a plus de peuple élu, seulement des malheureux et des miséreux qui ne savent à qui se vouer. de plus, est-il préférable de voir les membres de sa famille agoniser par la faim, la maladie, la torture, plutôt qu'une mort que l'on savait rapide ???
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Voici un livre exceptionnel, sombre et courageux. L'histoire du ghetto de Lodz tenu par un responsable juif de 1940 à1944, qui jusqu'au bout pensera qu'en assurant les activités de production demandés par les nazis, il épargnera sa communauté du pire. Pour cela il ira jusqu'à apporter son concours à la déportation des femmes, des enfants et des vieillards. Cela est " L Histoire" à laquelle s'ajoute la fiction avec des protagonistes identifiés et des personnages qui permettent de comprendre la réalité du ghetto avec ses héros et ses lâches, ses profiteurs et ses voyous. Ce livre, poignant et réaliste, laisse un poids sur le coeur mais transcende indiscutablement son propos.
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fort et déroutant
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