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4,02

sur 633 notes
J'ai trouvé ce livre très beau. Assez long à démarrer mais je me suis laissée emporter par la beauté de cette histoire.
Un livre plein d'Amour et d'Humanité !
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J'ai acheté ce roman sur un coup de coeur. Et puis, il y avait ce titre si beau, qui suscitait en moi plein de curiosité. Son récit est tout simple, mais il tire sa force de la densité des sentiments qui habitent les personnages. Il rend un hommage respectueux aux souvenirs ancrés en chacun de nous. Aux tournants de la vie, aux expériences que le temps ne guérit pas, mais qu'il réduit à un encombrement tolérable. C'est avant tout l'histoire d'un grand amour.

« Je parle d'un amour qui rend la vue aux aveugles. D'un amour plus fort que la peur. Je parle d'un amour qui insuffle du sens à la vie, qui résiste aux lois naturelles de l'usure, qui nous épanouit, qui ne connaît aucune limite. Je parle du triomphe de l'esprit humain sur l'égoïsme et la mort »

Tin Win et Mi Mi s'aiment de cet amour-là. On pénètre dans leur univers complice avec un infini respect de l'amour et de l'admiration qu'ils se témoignent.

Le monde qui entoure Tin Win disparaîtra peu à peu, jusqu'à voiler ses yeux et lui faire perdre la vue. Il apprendra l'art de sentir les parfums, de reconnaître les sons, les nuances, les voix. Elle sera son plus fidèle regard. À travers elle, il touchera la vie comme un enfant s'émerveille de découvrir le monde qui l'entoure. Mi Mi a les pieds tordus, une difformité génétique. Elle est incapable de marcher. Chaque jour, il la portera sur son dos comme on porte un cadeau. Son odeur lui rappellera celle des pins après la première averse de la saison des pluies. Une odeur de sucre, délicate et fine comme une caresse.

« Je me suis souvent demandé quelle était la source de sa beauté, de son éclat. Ce n'est ni la taille du nez, ni la couleur de la peau, ni la forme des lèvres ou des yeux qui rendent quelqu'un laid ou beau. Ce qui rend beau c'est l'amour »

En petit orphelin, Tin Win a grandi bien trop vite. Un jour, alors qu'il avait 10 ans, sa mère lui a dit de l'attendre là, dehors, sur une souche de pin. Il y est resté durant quatre jours, elle n'est jamais revenue. Comme lectrice, j'ai parcouru certaines pages, comme celles marquées par cet épisode, sur la pointe des pieds, avec un pincement au coeur.

Mais quel beau roman, on dirait un murmure. Un chuchotement intime de mots qui s'insinuent en nous et qui nous font poser les amarres, le temps d'un questionnement, d'un regard intérieur. Nous aimons tous selon l'image que l'on se fait de l'amour. Mais jusqu'où serions-nous capables d'aller pour le retrouver? Au prix de quels renoncements? La véritable essence des choses n'est pas visible à l'oeil et pourtant, on se laisse éblouir jusqu'à l'aveuglement.

« Comment leur expliquer que ce que tu représentes pour moi, ce que tu me donnes ne dépend nullement de l'endroit du monde où tu te trouves? Qu'il est inutile de sentir la main de l'autre pour savoir qu'il y a contact? Quelle vie morne et monotone mènent ceux qui ont besoin de mots, qui ont besoin de toucher, de voir ou d'entendre l'autre rien que pour le sentir proche »

Oui, quel beau roman, on dirait un bruissement. Un effleurement intime de mots qui nous rappellent la force de l'amitié. Celle qui accompagne les blessures de l'abandon, du deuil, et celle qui naît des solitudes de l'âme. Et de tous ces sentiments qui traversent les hommes, de la peur à la méfiance, de la haine à l'envie, de la joie au doute…

Jan-Philipp Sendker signe de ces simples battements de coeur son premier roman, qui a eu l'art de m'émouvoir. L'art d'écouter les battements de coeur, une pulsation d'émotions à fleur de peau.

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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De la finesse dans l'écriture à la délicatesse du roman. Une vie passe... L'amour reste...
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Julia part sur les traces de son père, disparu il y a quelques années, vraisemblablement pour retourner dans son pays natal, la Birmanie. Elle rencontre un homme qui lui raconte l'histoire incroyable de son père, l'histoire d'un aveugle à l'ouïe super sensible et de son amour pour une jeune fille qui ne peut pas marcher…
Au fil de l'histoire, Julia passe de sa rancoeur initiale au scepticisme, puis à la compassion. le lecteur, lui, reste fasciné par cette jolie histoire, dans un lieu exotique où les croyances font loi.

J'aime beaucoup découvrir des cultures, ce qui n'a pas manqué ici. On assiste aux mes manières de vivre et de penser dans un petit village birman au milieu du 20° siècle, ainsi qu'à l'éducation des moines bouddhistes.
La narration est bien menée, avec une alternance entre l'histoire narrée et les retours au présent et aux réactions de Julia, qui ne sont pas trop nombreuses et ne coupent pas le récit autrement qu'en offrant une certaine fraîcheur.

Cependant, le ton un peu trop mielleux et un côté moralisateur gentillet m'ont déplu. Les phrases du style « Quelle force est plus puissante que la peur ? », ça va bien un instant et si ça a du sens dans l'histoire, mais ici cela semblait presque hors de propos et niais (alors même que je suis habituellement plutôt bon public pour ce genre de propos).

Par ailleurs, c'est au final très frustrant de réaliser que la plupart des malheurs qui arrivent au héros soient imputables à de simples superstitions. Cela reflète peut-être une réalité au vu du lieu et de l'époque, mais en tant qu'élément littéraire c'est très léger que tout arrive parce que quelqu'un est persuadé de voir un signe dans tel évènement et qu'il doit donc agir en conséquence…

Un roman que je suis contente d'avoir lu, mais que j'étais aussi satisfaite d'avoir fini, tant je pataugeais un peu dedans (sauf vers la fin, qui s'est laissée lire très rapidement).
Je sais qu'il existe une suite, mais je ne suis pas tentée de la lire et vais en rester là !
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Malgré l'élégance de l'écriture et la beauté de la Birmanie, je n'ai pas accroché à ce récit.
J'attendais plus de subtilité pour mêler le conte au roman, mais les ficelles sont trop grosses et -pour moi en tout cas-ça ne prend pas...
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Jolie histoire d'amour filial et d'amour (tout court)...mais j'ai failli ne pas le finir (comme une de mes amies qui a d'ailleurs renoncé) : quelques longueurs au tiers du livre , qu'il faut passer pour avoir le dénouement.
L'idée de départ : la recherche d'un père par sa fille est originale mais pas suffisamment exploitée. Quant au choix du pays : la Birmanie, j'avais l'impression d'être en Asie mais avec la possibilité d'être ailleurs.
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[...] Ces gens-là croyaient qu'on voyait avec les yeux. Qu'on couvrait de la distance avec des pas.

Si nous n'avions pas en tête un prochain voyage en Asie du sud-est et en Birmanie, on n'aurait sans doute jamais téléchargé ce titre aux faux airs d'arlequinade : L'art d'écouter les battements de coeur.
L'allemand Jan-Philipp Sendker cache bien son jeu qui fut longtemps correspondant pour le Stern dans ces contrées lointaines aux parfums d'encens et aux sonorités zen.
Avec ce premier roman, il embarque ceux qui veulent bien le suivre dans ce qui est tout à la fois un beau voyage exotique, une superbe histoire d'amour, un conte magique et philosophique.
L'histoire du crocodile qui protégeait les amours du prince et de la princesse, l'histoire de la jeune fille infirme dont le chant guérissait et bien entendu l'histoire du moinillon aveugle qui entendait les battements des coeurs autour de lui.
Dépaysement total et ambiance zen.
Notre guide s'appelle Julia, une avocate américaine très occidentalisée qui, comme le lecteur, va se retrouver sur une autre planète.
Tout comme nous, Julia fait partie de ces gens-là, [qui] croyaient qu'on voyait avec les yeux. Qu'on couvrait de la distance avec des pas.
Son père d'origine birmane avait mystérieusement disparu il y a quelques années, abandonnant brusquement tout, carrière brillante, position sociale enviée et famille bcbg.
Julia retrouve une vieille lettre d'amour adressée à une mystérieuse Mi Mi, 38 Circular Road,
Kalaw, État de Chan, Birmanie [ici, entre Mandalay et le lac Inle].
Nous voici donc partis en sa compagnie dubitative et sceptique, sur les traces de ce père mystérieux, certainement parti rejoindre son amour de jeunesse.

[...] J'étais nerveuse, agitée et je me demandais ce qui m'attendait. Je ne suis pas de ces gens qui apprécient les surprises.

Arrivée à Kalaw, elle fera la rencontre de U Ba qui semblait l'attendre et qui va lui raconter toutes ces histoires.
On ne vous en dit pas plus pour vous laisser entier le (grand) plaisir de la découverte pas à pas, page après page, de cette histoire merveilleuse qui nous emporte loin des rivages habituels.
Une histoire d'Amour avec un grand A, celui qui est plus fort que tout, plus fort que les crocodiles et les distances. Rassurez-vous c'est loin d'être une romance à l'eau de rose de fleur de lotus et certains passages sont même assez rudes : la vie en Birmanie n'est pas toujours facile.
Mais avec sa tête rasée de moine zen, Sendker réussit à nous laisser entrevoir une petite part de cette pensée orientale si différente de la nôtre, lorsque ce que nous appelons (faute d'autres concepts) le respect des conventions sociales ou encore le détachement des contingences matérielles rend certains comportements totalement incompréhensibles à nos yeux occidentaux.
Une belle et grande histoire d'amour, à très haute teneur en spiritualité qui ravira littéralement ceux qui veulent bien laisser leur âme voyager là-bas mais qui ennuiera sans doute ces gens-là qui croient qu'on voit avec les yeux. Qu'on couvre de la distance avec des pas.
Pour celles et ceux qui aiment l'esprit zen.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Aurais-je lu ce livre si une partie de l'action ne se passait en Birmanie ? Pas sûr.
Le titre que je trouve un tantinet mièvre, m'aurais probablement fait passer mon chemin. Mais la couverture du livre présentant un pont de teck comme il y en a tant en Birmanie, ou le pécheur figurant sur l'édition poche eurent raisons de mes réticences.
Et je me suis laissée envouter par cette histoire d'un amour infini. Quatre ans après la disparition de son père, Tin Win, un avocat new-yorkais d'origine birmane, Julia, jeune avocate, découvre une lettre d'amour écrite par une certaine Mi Mi en Birmanie.
Elle décide de chercher les réponses à ses questions dans ce pays.
Arrivée là-bas elle rencontre U Ba dans une maison de thé, un personnage énigmatique qui semble tout savoir de sa famille.
Et jour après jour, U Ba raconte une histoire d'amour improbable entre deux êtres d'exception. Julia apprendra que son père avait le don de déchiffrer l'âme des gens en écoutant les battements de leur coeur.

Des mots qui enchantent, une atmosphère remplie de sentiments où s'entrecroisent rejet, peine, désespoir, mais aussi découvertes et force, ainsi qu'un immense amour.
L'écriture est simple mais réussit parfaitement à décrire la Birmanie, celle de la campagne, des gens pauvres, empreinte de rites anciens et spirituels.

J'ai eu le bonheur de visiter ce pays, trop brièvement, il y a une dizaine d'années et m'y retrouver avec ces personnages attachants a été un grand bonheur de lecture.


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Le père de Julia, un orphelin d'origine birmane disparaît du jour au lendemain sans laisser de trace prétextant un rendez-vous d'affaires. Quatre ans plus tard, après avoir découvert une lettre d'amour qui attise sa curiosité, Julia se rend en Birmanie dans le but de connaître un peu mieux celui qui l'a abandonné.

Les premières pages sont extrêmement addictives. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur pose le contexte : en nous présentant Tin Win et sa famille jusqu'à la disparition de ce dernier. Ma curiosité a de suite été piquée et j'avais très envie de découvrir qui se cachait réellement derrière ce mystérieux personnage. J'ai tellement aimé les premières pages que j'ai cru (à tort) pouvoir lui attribuer le statut de coup de coeur.

Malheureusement, par la suite, j'ai un peu déchanté. Premièrement par la tournure qu'a pris le roman. Je pensais en effet que le récit allait prendre place autour de la quête de Julia en Birmanie. Cependant, une fois sur place Julia rencontre un curieux personnages dénommé U Ba qui va lui conter l'histoire de son père. Même si j'avoue avoir été un peu déçue sur ce point, l'histoire que nous allons découvrir est une une merveilleuse histoire pleine d'amour et d'exotisme. Il s'agit d'un fabuleux conte oriental qui nous fait voyager au coeur des terres birmanes avec, pour personnages principaux deux écorchés de la vie très attachants. Là encore, je reprocherais juste à l'auteur quelques longueurs dues au nombreuses réflexions philosophiques.
Lien : https://livriotte.wordpress...
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Entre leçon de sagesse, de rencontre entre cultures, ce roman est aussi un appel aux sens, odorant, lumineux, goûteux.
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