Que le capitaine
Francis Blake apporte son aide au colonel Olrik, voilà qui, pour tout amateur de la série d'
E.P. Jacobs, a le don de titiller la curiosité.
Dix-huitième album de la série, le sanctuaire du Gondwana est avant tout un album ultra référencé : prenant la suite du double album des Sarcophages d'Açoka, on y voit apparaître quantité de personnages (le professeur Labrousse ou Nastasia, entre autres) issus des albums précédents. Un album, donc, qui pourrait bien laisser le néophyte sur le carreau, à moins que ce ne soit l'habitué (voire le fan) qui pourrait être déçu de l'intrigue, laquelle ressemble fort à celle de L'énigme de l'Atlantide : le fantastique y a une place importante et, là aussi, on parle d'un continent et de civilisations disparus.
Mais, quand on aime, on n'est évidemment pas objectif. L'album a des qualités certaines : le dessin fait la part belles aux paysages (de l'Angleterre à l'Afrique en passant par l'Antarctique) et même si les personnages apparaissent parfois un peu hiératiques (Mortimer notamment), on retrouve avec plaisir la patte graphique originelle. du côté du scénario, la première partie est riche en suspense et le découpage narratif donne du rythme à l'histoire. Quant à la deuxième partie, elle ravira les amateurs de fin inattendue et ceux qui craignaient que, finalement, la science n'ait rien à voir avec cet album. Pour autant (et pour ma part), la fin paraît laborieuse et, finalement, peut-être un peu décevante.
Un mot de l'histoire, tout de même : en Afrique, un professeur allemand découvre dans une grotte du cratère du Ngorongoro une immense et mystérieuse statue, portant bague au doigt, et défendue par des êtres à têtes de lycaons. Echappant de peu à ce groupe, il ressort de la grotte blessé ... et fou. Au même moment à Londres, le professeur Mortimer a confirmation du caractère extraordinaire de sa découverte en Antarctique : la roche trouvée est décorée d'or et de diamant et aurait au moins 350 millions d'année : une civilisation intelligente aurait-elle vécue avant les dinosaures ? Entre les deux faits, naturellement, se trouve un fil que les 56 pages de l'album déroulent pour dévoiler la nature du mystère. Cela ne suffit pas, malheureusement, à le hisser à la hauteur des références de la série.