Si le communisme est un paradis, pourquoi faut-il des barrières, des murs, et des lois pour empêcher les gens de partir ?
En Roumanie, nous faisions ce qu'on nous imposait.
Et on nous imposait beaucoup de choses.
Ces « adorateurs » frissonnaient-ils quand le vent froid soufflait sur leur coeur vide et leur âme corrompue ? J'avais cherché des mots pour décrire ces hommes, et les avais notés dans mon carnet. Lèche-bottes. Carpettes. Fayots.
Quelle idée absurde. S'agissait-ill d'une ignorance prodigieuse, ou d'un courage prodigieux ? Avec le recul, je dirais... un peu des deux. Le prodigieux courage d'un ignorant.
En nous faisant croire que nous n'avons aucun pouvoir, ils nous empêchent de l'utiliser, disait-il. Mais les mots, les belles phrases en ont un, Cristian. Explore ce pouvoir dans ton esprit.
"Volontariat obligatoire" Un oxymore. Cet comme ça que ça s'appelait. Comment du volontariat pourait il être obligatoire ?
Un mensonge est comme une boule de neige qui roule, devient de plus en plus grosse, de plus en plus lourde, et finalement presque impossible à soulever.
Parfois, on s'imagine qu'on sait. On est persuadé qu'on sait. Mais on ne sait rien. Les années passent et, finalement, c'est le temps qui révèle la vérité. Ce douloureux changement de point de vue, n'est-ce pas ce qu'on appelle un « rite de passage »?
Nous dépassâmes une longue file de personnes qui faisaient la queue devant un magasin d'Etat. Les gens grelottaient dans le froid, cramponnés à leurs tickets de rationnement, attendant qu'on leur refile des rebuts dont aucun autre pays ne voulait.
"Toute notre viande est pour le Russie, s'était un jour lamenté Luka. Ce n'est pas juste. Il ne nous reste que les patriotes!". Des pieds de porc ou des pattes de poulet étaient parfois disponibles dans les échoppes. On les surnommait "patriotes" parce que c'étaient les seules parties de ces animaux qui restaient dans le pays. L'humour noir nous soutenait.
La peur arriva à dix-sept heures, un vendredi gris d’octobre.