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EAN : 9782075172165
384 pages
Gallimard Jeunesse (02/03/2023)
4.55/5   189 notes
Résumé :
Roumanie, 1989. Les régimes communistes s'effondrent à travers l'Europe. Cristian Florescu, dix-sept ans, rêve de devenir écrivain, mais les Roumains ne sont pas libres de rêver ; ils sont liés par des règles et par la force.

Au milieu de la dictature tyrannique de Nicolae Ceaușescu dans un pays gouverné par l'isolement et la peur, Cristian est soumis au chantage de la police secrète pour devenir un informateur. Il ne lui reste que deux choix : t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
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Critique élogieuse à chaud pour ce roman commencé par les explications de la fin, mais que j'ai ensuite dévoré.

Un livre jeunesse que je qualifierais d'extraordinairement bien documenté et que je conseille à tout lecteur intéressé par la vie quotidienne sous le communisme et par les événements de décembre 1989 en Roumanie.

Sans voix devant le tour de force de l'autrice. Dans un style simple et très fluide, sur la seule base d'une conséquente bibliographie elle restitue avec justesse admirable toute une époque et ses affres. J'attendais ce travail synthétique de vulgarisation de l'un ou l'autre écrivain roumain de talent mais, hélas, c'est une Américaine (sans lien particulier avec la Roumanie) qui m'a ébahie.
Un travail rigoureux et méthodique. Une réussite littéraire qui mérite tous les superlatifs.

De l'émotion, de l'action, de belles idées universelles à inculquer à la jeunesse, tout y est, y compris des photos hautement symboliques.
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Glaçant ! Et d'autant plus glaçant que c'est une histoire vraie, racontée de main de maitre par la spécialiste des romans historiques pour adolescents/jeunes adultes, Ruta Sepetys.

Par l'intermédiaire d'un narrateur de 17 ans, elle nous fait part des dernières semaines de la dictature de Ceaucescu en Roumanie. Draculescu, comme le surnommait son peuple … en cachette, est mort fusillé en compagnie de sa femme, fin décembre 1989.
Cela a mis fin à une époque horrible qui a duré plusieurs décennies, où les Roumains n'avaient quasi rien à manger (pas de friandises, pas de fruits, pas de viande, à part les pattes de poulet ou de porc), mouraient de froid en hiver dans des appartements exigus et glacials où des familles entières s'entassaient, et surtout, surtout, n'avaient pas le droit de dire ce qu'ils pensaient. Même dans les familles, la méfiance était de mise ! On soupçonnait son meilleur ami, sa copine d'être des informateurs à la solde de la Securitate.

Bref, l'enfer sur Terre. Littéralement. Et le jeune Cristian n'en peut plus. Nous verrons donc comment il va faire pour sortir de cet engrenage diabolique, enferré dans les mensonges, les trahisons, les peines profondes, et ce profond désir de liberté, qui sera transcendé avec la Révolution.

Avec un vocabulaire précis, des phrases incisives qui vont droit au but, Ruta Sepetys nous révèle la vérité dans toute son horreur, après un travail documentaire inouï et allant interroger de multiples témoins.
Ce livre est une référence pour les faits qui se sont déroulés mais aussi pour la psychologie des Roumains et l'ambiance (morose, grise, désespérante, puis exaltante) de cette époque.

L'auteure, une fois de plus, n'a pas trahi la confiance que j'ai en elle !
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Pour les moins de 20 ans, Ceaucescu est un nom qui ne signifie pas grand-chose. Mais pour ceux qui avaient la vingtaine en 1989, c'est le nom d'un tyran qu'on croyait indéboulonnable et qui est mort quasiment en direct à la télé après un « procès » expédié. Cet excellent roman jeunesse se déroule en novembre 1989, au moment où le Mur de Berlin s'effondre. Mais cette nouvelle parvient à peine en Roumanie tant la dictature y est implacable. Et les roumains ont d'autres chats à fouetter : ils ont faim, ils ont froid et ils ont peur. La Securitate est partout et le moindre mot peut vous amener des ennuis. C'est ce qui arrive à Cristian, lycéen de 16 ans, qui devient informateur contre son gré. On lui demande de sympathiser avec un adolescent américain et de rendre compte de tous les propos, de tous les gestes de ce garçon et de sa famille. Cristian obéit mais tourmenté par sa conscience, il cherche à contourner cette « mission », se mettant en danger par la même occasion.

Qu'importe, le vent de la liberté vient souffler en Roumanie et Cristian est prêt à agir pour faire tomber le Conducator (=Ceaucescu). Ce roman est destiné à la jeunesse mais je crois que tout le monde devrait le lire. L'auteure rend compte de la vie quotidienne des roumains faite de coupures d'électricité, d'absence de chauffage, d'heures interminables d'attente devant des magasins vides, de la surveillance continue de la redoutable Securitate. C'est elle d'ailleurs qui a combattu férocement contre l'armée qui s'était rallié au peuple et contre les insurgés, n'hésitant pas à arrêter et tuer tous ceux qu'elle trouvait dans les rues. Certains passages sont violents mais ils sont le reflet des événements de noël 1989. A lire !
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Bucarest 1989. Ruta Sepetys se glisse dans la peau de Cristian Florescu, 17 ans, l'indigence extrême, le froid, la faim, la terreur d'être dénoncé par un voisin, un ami, sa famille, le bonheur si on peut recevoir une banane pour son anniversaire ou à défaut se consoler avec un champoing à la banane, les blagues sur le régime, et si on possédait des cigarettes Kent, une bouteille de vodka ou du vrai café on le conservait précieusement pour payer un médecin.

Et c'est assez incroyable que malgré l'isolement engendré par la terreur et la méfiance, des étudiants et la population finisse par se rassembler, manifester et renverser le régime.

Peu d'info nous parvenait de cette Roumanie qui sera la dernière à quitter le communisme, et les seules sources d'info pour eux étaient Radio Free Europe et Voice of America. Alors que Cristian se demandait quelle longueur avaient les files devant les magasins occidentaux, je me demandais si la misère à Bucarest était aussi extrême.

Il semble que oui, si on se réfère au gigantesque travail d'enquête effectué par l'auteure et qu'elle explique à la fin du livre.
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La dictature de Ceausescu racontée par la voix d'un adolescent roumain avec le talent d'écriture de Ruta Sepetys. C'est un roman bouleversant et émouvant, rempli de personnages attachants.

Un livre que j'aurais pu lire d'une traite tellement il est facile à lire, intéressant et bien écrit. Et pourtant j'ai choisi de m'attarder et profiter de ma lecture car beaucoup de souvenirs ont remonté dans ma mémoire.
Je précise que je ne suis pas originaire de Roumanie, mais d'un autre pays européen dont la chute du communisme eut lieu en 1991.

Si je dois te trahir est une oeuvre de fiction, mais les faits historiques sont vrais.

Il faut dire que le communisme fonctionne de la même manière partout. J'étais enfant mais je me rappelle de la pauvreté, des files qu'il fallait faire pour acheter un peu de nourriture qui parfois était périmée, je me souviens de la seule chaine de télévision qui transmettait des slogans communistes, du froid qui nous glaçait pendant les cours, des parents qui n'osaient pas parler mal du régime, par peur d'être emprisonnés .. Tout cela je l'ai trouvée dans ce livre qui ne te lâche pas du début à la fin.

Un livre adapté à la jeunesse, mais qui peut être lu par tout le monde...

'Quand la justice ne parvient pas à être une forme de mémoire,
la mémoire peut être une forme de justice'.
Ana Blandiana

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critiques presse (2)
CNLJ
04 juillet 2023
Une œuvre romanesque et historique de premier ordre dont on ne ressort pas, à l'instar des personnages, totalement indemne !
Lire la critique sur le site : CNLJ
Ricochet
16 juin 2023
Une fiction historique poignante qui relate avec force et détails la vie quotidienne des Roumains au temps de la dictature. Cigarettes en échange de médicaments, files d'attente interminables, chantage, torture, dépression : Ruta Sepetys décrit l'horreur d'une vie quotidienne marquée par la peur.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
25 décembre.
Noël 1989.
Le procès des Ceauşescu dura moins de deux heures. Le juge militaire prononça sa sentence en quelques minutes. Crimes contre l’humanité. Génocide. Coupables. Condamnés à mort. Seize heures. Exécutés. Notre Conducător bien-aimé et la mère de la nation furent fusillés près des toilettes d’une caserne. Leur mort fut filmée. Le soir, quand les images furent diffusées à la télévision, je fixai leurs corps affaissés sur l’écran. Après ces décennies de souffrance incessante, cette conclusion hâtive paraissait inappropriée. Était-ce vraiment ainsi que cela devait se terminer ? Si vite ? J’eus soudain une impression bizarre, confuse, sans comprendre ce que je ressentais. Connaissions-nous toute la vérité ? Que s’était-il passé, exactement ? Et comment ? Et puis, une odeur. Je n’arrivais pas à l’identifier. Et un bruit, un tambourinement qui résonnait contre mes tympans. Était-ce ma propre respiration, mes battements de cœur ? C’est alors que je compris. Non ; c’était l’odeur de prières désespérées, longtemps prisonnières, qui frappaient contre les murs et les vitres, trébuchant sur les photos de nos proches décédés, dans leur hâte de trouver la sortie. Je traversai la pièce en courant et ouvris brusquement une fenêtre. Pour les libérer enfin.

(pp. 331-332)
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En Roumanie, le communisme ne s’est pas achevé avec la mort de Ceauşescu. Après l’exécution, un groupe de « post-communistes » a remplacé les dirigeants précédents, et pendant des années, une partie du système préexistant a continué à fonctionner tel quel. La légitimité de la révolution a même été remise en cause. Cette période noire n’a donc pas connu de fin nette et satisfaisante. La situation est restée confuse ; des questions sont demeurées sans réponses – et certaines le sont encore. C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre dans l’épilogue. Je sais que, pour le lecteur, les problèmes non résolus sont frustrants ; imaginez alors ce que ça peut être pour ceux qui ont vécu pour de vrai ce genre de situation. Contrairement aux autres pays qui ont rapidement ouvert les dossiers de leur police secrète, afin que les citoyens puissent les consulter et comme forme d’expiation, les archives de la Securitate sont demeurées inaccessibles pendant plus de quinze ans. On pense que, pendant cette période, de nombreux documents ont été modifiés ou détruits. La lustration historique – c’est ainsi que l’on nomme le processus de clarification et de sélection des responsables – n’est pas encore achevée en Roumanie. Pour compliquer davantage les choses, les citoyens qui se débattaient avec les conséquences de la révolution ont, en outre, injustement hérité des responsabilités pour les dysfonctionnements provoqués par les dirigeants communistes. Au début des années quatre-vingt-dix, des reportages terribles sur les orphelinats et la misère ambiante ont donné une image parcellaire du pays et de l’époque. Cependant, sans le contexte de la tyrannie de la fertilité voulue par Ceauşescu et la bataille toujours en cours contre la corruption, le monde ne pouvait pas connaître l’histoire dans son intégralité.

(pp. 358-359)
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Ces manifestations d’adulation étaient monnaie courante en Roumanie. Au fil des années, nous avions tous été tirés de nos écoles ou de nos lieux de travail à de nombreuses reprises pour brandir des pancartes et acclamer notre Conducător. Les Roumains n’avaient pas le droit de se rassembler à plus de cinq, mais Ceauşescu pouvait exiger que cinquante mille personnes s’entassent pour lui.

(p. 258)
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Peut-être ses parents connaissaient-ils quelqu’un qui possédait un magnétoscope ? Ces appareils n’étaient pas illégaux, contrairement aux machines à écrire, mais ils étaient quasi introuvables, et hors de prix. Le magnétoscope le moins cher valait trente-cinq mille lei, soit la moitié d’une voiture. La plupart des familles avaient davantage besoin d’une Dacia que d’un lecteur de cassettes vidéo.

(p. 42)
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– Joyeux Noël, dis-je, en restant tout contre elle.
– Joyeux Noël, Cristian.
Durant toutes ces années, la vie m’avait paru gelée, obscurcie, comme une fenêtre assombrie par une couche de givre. Je soufflai lentement tout ce vide contenu dans mes poumons et inspirai une goulée de possibilités. Nous prîmes une autre bouchée de friandise. Les Twinkies n’avaient rien d’extraordinaire, mais à ce moment-là, pour nous, assis dans le couloir côte à côte en ce jour de Noël, ils avaient une saveur que nous n’avions encore jamais goûtée. Celle d’un espoir extraordinaire.

(p. 334)
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