RENTREE LITTERAIRE 2020
Je sors de la lecture de ce récit très mitigée. On connaît
Florence Seyvos pour ses écrits pour la jeunesse, pour «
le garçon incassable » aussi, et on découvre ici l'histoire de cette « Bête aux aguets » qui nous intrigue.
L'histoire d'Anna, qui a l'âge de 12 ans, tombe malade, et se retrouve avec de profonds troubles neurologiques, soigné par un traitement étrange à base de pilules blanches et pilules bleues.
Anna souffre, elle entend des voix dans sa tête, elle a des vertiges, ne comprend pas bien ce qui se passe, et se prend même à léviter quand les regards sont loin d'elle.
Le thème de l'hypersensibilité aurait pu être un thème intéressant, dans lequel on aurait pu se projeter. Anna est très seule. Sa mère, divorcée, n'est visiblement pas à la hauteur de la situation. Anna a une amie, Christine, puis un copain, Ariel, qu'elle ne veut pas voir mais qu'elle voit tout de même, mais au fond Anna n'a pour compagnons réels que ces pilules blanches et bleues, seul curseur qu'elle fait jouer pour en expérimenter les effets.
Avec
Florence Seyvos, on bascule aisément dans le fantastique – et pourquoi pas - mais on peine à suivre Anna dans ses pérégrinations. Il y aura bien à la fin un semblant d'explication : le personnage étrange de Georg, un proche de sa mère, aurait bien pu jouer les apprentis sorciers, et Anna être sa cobaye…
« Je me suis aperçue depuis quelques temps que je ne croyais plus au monde » dit Anna.
Le problème, c'est que nous, lecteurs, avons du mal à croire à l'histoire d'Anna, à nous identifier à ses tourments, la partie la plus intéressante étant finalement la solitude incompressible dont elle souffre – un thème auquel le lecteur enfin s'identifier.