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EAN : 9782823609011
176 pages
Editions de l'Olivier (18/08/2016)
3.24/5   49 notes
Résumé :
Suzanne et Thomas passent chaque été dans une maison qui est comme une présence, une maison aux portes closes.
Derrière l’une de ces portes, leur arrièregrand-mère agonise. Parmi les adultes qui les entourent, une mère follement autoritaire, un oncle veule et un maître d’école sadique dessinent les figures d’une inquiétante toute-puissance. Seule Odette, qui est presque une simple d’esprit, se préoccupe des enfants. Et puis il y a Mathilde, la cousine tyranni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Les souvenirs d'enfance nous disent qui nous sommes...

Les histoires de famille constituent un inépuisable jardin littéraire. Elles ont beau appartenir à d'autres vies, elles véhiculent des images de notre propre trajectoire, en reconstituant une époque, un mode de fonctionnement et surtout des souvenirs. le lecteur nostalgique s'y protège sans difficulté.

Au tournant des années 60, deux voix d'enfants racontent la vie d'une cellule familiale élargie, évoquant la maison des vacances, où grand-mères et grand-tante cohabitent. Peurs enfantines des fantômes, maison qui craque, manigances pour échapper à la surveillance, à l'ennui de la messe du dimanche. Dans l'année, il faut s'arranger avec la terreur d'un maitre d'école, avec les petites humiliations de l'éducation parentale, et enfin avec le traumatisme de la séparation des parents, qui se partagent aussi les enfants!

L'univers de l'enfance participe à la construction du futur adulte. C'est un terreau de sensations fait de bonheurs et de peurs, de visions parcellaires d'un monde de "grands" souvent incompréhensible et mal interprété. Les souvenirs sont l'ossature de vie, ils justifient parfois les difficultés de l'adulte devenu, et les raconter ouvrent à la résilience.

Dans des chapitres dont la chronologie se mélange, Florence Seyvos évoque avec élégance un vécu familial universel, fait d'instants pénibles et de petites joies, dans une ambiance douce-amère.

Il est parfois bien difficile de grandir...
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De cette auteure, j'avais déjà lu " le garçon incassable", roman étrange et assez séduisant. J'ai retrouvé ici le ton particulier et le goût pour les histoires familiales un peu tourmentées et spéciales de Florence Seyvos.

De souvenirs, il est question, et la narration suit les méandres tortueux de la mémoire, en présentant trois niveaux: la première personne au début de chaque partie, représentant le ressenti de Suzanne, à la fois de son point de vue d'enfant et d'adulte , mais la plupart du temps le personnage est mis à distance par l'utilisation de la troisième personne ,et vers la fin du livre, c'est la voix de Thomas, son frère plus jeune, qui se fait entendre .

On oscille entre la maison des vacances ,"ces lieux , où je m'étais toujours sentie une étrangère, et qui m'habitaient, pourtant, comme une hantise, comme une personne" et les différentes habitations de ces deux enfants du divorce. Les êtres qui les entourent, parents, grand- mère et grande -tante , maître d'école, maire, sont vus à la fois avec tendresse et cruel sens de l'observation. L'instituteur, sadique et fou, m'a particulièrement impressionnée. J'ai beaucoup aimé la complicité qui unit la fillette à son frère, dont elle sera pourtant séparée.

Suzanne essaie, à travers ces flashs parcellaires du passé, de renouer le fil d'Ariane, symbolisé par un tableau qui l'impressionnait, chez ses grands- parents, de comprendre son présent de trentenaire perdue et triste.

Un retour doux-amer vers les chagrins refoulés, les découvertes révélatrices , les masques soulevés, vers l'enfance fondatrice, placé sous le signe d'une plume acérée et délicate, qui ne peut que toucher le lecteur.


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Suzanne aime se souvenir de la maison de famille dans laquelle elle passait ses vacances. Accompagnée de son frère, Thomas, elle y côtoyait son arrière grand-mère mourante, sa grand mère, sa grand-tante attentionnée Odette, son oncle colérique et sa cousine méchante et menteuse. Elle échappe malgré tout en allant là-bas à ses parents divorcés, sa mère brutale et un instituteur sadique et humiliant. de cette enfance, elle nous livre les jours heureux au bord du lac et le quotidien où elle s'efface pour faire plaisir à tout le monde...
Je ne peux pas dire que l'écriture de Florence Seyvos soit désagréable, au contraire, mais je ne me suis pas sentie à l'aise au sein de cette famille. Un peu voyeuse, je n'ai pas trouvé ma place et ne me suis pas attachée au personnage. Ces pauvres enfants auraient pourtant eu bien besoin d'un peu de compassion et de chaleur humaine...
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Soeur et frère,Suzanne et Thomas, passent chaque été dans la famille maternelle avec une grand-mère geignarde, une grand-tante affectueuse mais terriblement soumise et timide. Depuis peu, leur mère ne les accompagne plus..Comme ce qui est propre aux enfants, l'imagination de Suzanne la conduit sur des contrées où fantômes et d'autres personnages apparaissent la nuit ou lors des baignades au lac. Et il y a la réalité: leur grand-oncle vicieux à l'haleine souvent chargée d'alcool qui ne les aime pas, la séparation puis le divorce de ses parents, la main leste de leur mère, un instituteur jouissant de son autorité pour faire preuve de sadisme.

Dans ce récit non chronologique où Suzanne et Thomas prennent la parole, Florence Seyvos dépeint avec grâce et sensibilité ce qui conduit de l'enfance à l'âge adulte . Ce qui marque ou ce qui affecte, les interrogations de Suzanne sur la question du bien et du mal (et sur l'existence ou non de Dieu,), de sa cousine plus âgée qu'elle vénère, du divorce des parents où chacun s‘est approprié la garde d'un des deux enfants. Des incompréhensions à la vision du monde des adultes, de ce que chacun des deux retiendra de son enfance (Thomas est plus jeune), Suzanne et Thomas se construiront à partir ce qu'ils ont vécu (les petites ou grandes joies et peines) mais aussi des regrets de ce qu'ils n'ont pas eu. Les années permettent-elle d'édulcorer certains souvenirs ou de les rendre plus vifs ?
J'ai aimé ce personnage de Suzanne dans cette famille élargie où les figures masculines sont peu présentes.
C'est doux-amer quelquefois piquant mais tellement juste. L'enfance est la fondation de nos vies d'adulte et l'on retrouve nos propres souvenirs tout comme certaines de nos perceptions dans ce roman.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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L'auteur a déjà reçu de nombreux Prix:Goncourt du premier roman, Prix France Télévision, Prix Renaudot poche, pour « les Apparitions «  et «  le garçon incassable ».
Elle fait montre une fois encore d'une grande technique d'écriture , à fleur de peau si j'ose dire. Cela débute par une femme, Suzanne , qui fait sonner le téléphone dans une maison vide, la maison de vacances de sa jeunesse, et qui se souvient...
Ce roman est celui de l'enfance, c'est Suzanne qui raconte .Elle a un petit frère Thomas qu'elle aime et protège, son complice souvent, et une famille qui semble ordinaire, et peut-être l'est -elle d'ailleurs. Mais ces enfants sont confrontés à la violence parfois , à la bêtise des adultes ; Suzanne porte en elle un brin de perversité comme souvent les enfants.
Ils seront confrontés au divorce de leurs parents, au sadisme d'un maître d'école, et Suzanne aux grivoiseries d'un oncle, aux divagations de l'arrière grand-mère de la grand mère, mais il y a Odette, de loin le personnage le plus attachant du livre, c'est la grand-tante.
Ce roman n'a pas d'ordre chronologique, et on retrouve parfois Suzanne adulte et complètement « déglinguée » qui continue son récit de fillette meurtrie, la mère punit parfois ses enfants avec la laisse du chien.
Les femmes ont la place la plus importante dans ce roman fascinant, angoissant même, jusqu'à un sentiment de malaise
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critiques presse (1)
Telerama
24 août 2016
Florence Seyvos donne le meilleur de son écriture dans ces paroles secrètes d'une grande acuité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il y a longtemps, quand je savais la maison vide, il m’arrivait de téléphoner là-bas. (Jamais je ne l’aurais fait si j’avais pensé qu’il y eût quelqu’un.) J’écoutais la sonnerie dans le combiné, puis, en fermant les yeux, je l’entendais retentir dans le petit bureau. Elle faisait résonner la table comme le vrombissement d’un très gros insecte. Je voyais le téléphone, la table, et l’étroite fenêtre ombragée par les branches du cèdre. J’étais soudain dans cette petite pièce sombre, je retrouvais les photos au mur, celles de mon grand-père, que je n’avais pas connu. Je revoyais le grand placard en fer. Je sentais la fraîcheur de la pièce. Puis, m’accrochant à la sonnerie comme à un fil qu’il ne fallait surtout pas lâcher, je quittais le petit bureau et traversais le couloir. Je visitais les pièces du rez-de chaussée. La sonnerie du téléphone était le sésame qui me permettait de retrouver la maison, comme Peter Ibbetson retrouve celle qu’il aime dans ses rêves. Et je pouvais presque prendre possession de ces lieux, où je m’étais toujours sentie une étrangère mais qui m’habitaient, pourtant, comme une hantise, comme une personne. Je montais l’escalier et j’entrais dans la chambre de ma grand-mère, lumineuse, arrangée avec soin. Celle de ma grand-tante, spartiate et meublée de formica. Je regardais les mouches mortes au pied des fenêtres. Lorsque la maison restait fermée longtemps, après l’été, il y avait souvent des dizaines de mouches mortes sur les rebords des fenêtres et sur le parquet. Puis je montais l’escalier qui menait au deuxième étage, la sonnerie devenait lointaine, presque inaudible, mais j’étais si concentrée que je n’en avais plus besoin. Je pouvais laisser pendre le combiné au bout de ma main. Cet étage comportait à la fois un grenier et un petit appartement inhabité depuis des années. Une salle de bain, une cuisine avec un réfrigérateur antique, une chambre parentale, une chambre d’enfants avec un grand placard à jouets, une salle à manger austère, inquiétante, avec un buffet rempli d’assiettes qui ne servaient jamais, et de lourdes chaises en bois sombre impeccablement rangées autour d’une table, comme si elles attendaient que des fantômes y prennent place.
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Elle ne connait pas de sensation comparable à celle qu'elle éprouve à l'instant où elle reconnait le parfum de sa mère. Elle s'étonne chaque fois de ce choc intérieur, comme un coup sourd frappé à la porte, une petite déflagration de plaisir à laquelle succède aussitôt un manque.
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Suzanne se souvient d'une période où il y avait de la gaieté dans la maison. Il était difficile de savoir si leurs parents se trouvaient soudain heureux ensemble ou si leur joie à chacun venait d'ailleurs, mais ils étaient légers en présence de l'un de l'autre. C'était particulièrement perceptible pendant les trajets en voiture. Pour Suzanne, les trajets en voiture étaient la vie même, la vie à échelle réduite, mais infiniment précise et déployée. Le passé derrière, l'inconnu devant.
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C'est l'heure et nous savons que dix minutes plus tard, nous devons être habillés et peignés, malgré l'engourdissement des matins d'hiver qui étreint chacun de nos membres, comme un sortilège dont la rupture nous ferait presque pleurer.
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Videos de Florence Seyvos (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Florence Seyvos
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