« Je raconte un jeune homme dont je me souviens très bien mais qu'est pas trop moi ».
Joan Sfar ra
conte sa jeunesse niçoise dans les années 80. Un Nice bagarreur, entre les nazillons, son père avocat adepte du coup de poing, son grand-père plus pacifique, les cours de Kung-Fu,… Des arts martiaux qui mèneront le jeune
Sfar à protéger
la synagogue locale dans un contexte tendu par les attentas de la rue Copernic puis de la rue des rosiers à Paris.
De son lit d'hôpital où il est soigné pour le covid,
Sfar se met en scène à tous les âges. Un jeune homme curieux, qui rencontre des skinheads sympas, qui connait ses premiers émois, qui découvre la littérature,
Romain Gary et
Joseph Kessel qui ont fréquenté comme lui le lycée Masséna sont même convoqués pendant le récit.
Je ne vais pas mentir, je ne suis pas un lecteur habituel de
Joan Sfar. Pas forcément fan du dessin, j'ai ici apprécié le côté presque documentaire de l'album. le contexte, le témoignage aussi de l'époque
Jacques Médecin à Nice dont le père de Joan a été adjoint et le regard porté sur le Front National ainsi que sur l'antisémitisme.
Une très documentée chronologie de « la météorologie antijuive » clôture idéalement un album qui s'avère très intéressant, souvent drôle et toujours pertinent, porté par le ton complice et très oralisé de
Sfar. Comme si on venait de passer une après-midi à l'écouter nous raconter sa vie…