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EAN : 9782205203356
224 pages
Dargaud (30/09/2022)
3.79/5   156 notes
Résumé :
Joann Sfar cherche depuis trente ans à inviter son lecteur dans le monde juif. Tous ses récits sont des appels désespérés à la fraternité. "La Synagogue" marque sans doute le début de son épopée la plus intime. Cette fois, il va moins loin que l'Algérie du chat ou que l'Ukraine de "Klezmer". Il a fallu qu'il se trouve sur un lit d'hôpital en 2021 pour que le dessinateur ose enfin raconter ses vraies aventures d'adolescence. C'est une génération qui se sent coupable ... >Voir plus
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Je me suis petit à petit détourné des oeuvres de Joann Sfar. J'aimais beaucoup ce qu'il faisait au début avant de connaître un immense succès avec le chat du rabbin qui l'a conduit jusqu'au cinéma. J'ai retenté une approche à travers ce dernier titre et visiblement, cela a bien fonctionné puisque j'ai renoué.

On s'aperçoit que des jeunes de 17 ans sont engagés par la communauté juive pour se jeter sur d'éventuels terroristes afin de protéger coûte que coûte la synagogue. Voilà le ton est donné dès les premières cases de cet album. Cette protection est liée à un attentat intervenu il y a plus de 43 ans rue Copernic à Paris qui avait fait 4 morts.

J'ignorais que l'auteur avait failli mourir du COVID à seulement 49 ans. Il est vrai que ce virus a fait plus de 7 millions de morts sur l'ensemble de la planète et qu'on est vite passé à autre chose sans se sentir horrifié par ce chiffre vertigineux. Comme dit, il faut savoir tourner la page pour ne pas rester accrocher constamment à un événement négatif et vivre dans la peur. L'auteur profite d'ailleurs de sa convalescence sur son lit d'hôpital pour raconter un épisode de sa vie d'adolescent.

Il insiste sur les actes antisémites commis en France depuis sa propre naissance dont on verra un glossaire en fin d'album. Dans cette météorologie anti juive comme il l'appelle, on notera à la date du 10 avril 2022 où Marine le Pen est qualifiée au premier tour de la présidentielle pour le second tour. Ses 13 millions d'électeurs apprécieront sans doute mais on sait que l'auteur est un engagé contre l'extrême-droite. de manière générale, on peut comprendre l'inquiétude légitime des juifs de France qui souhaitent privilégier la vigilence.

L'holocauste est souvent abordé comme si ce mal absolu servait de justification à toutes les actions d'auto-défense près d'un siècle après ce qui peut poser question. Il sera d'ailleurs question du passage de l'auteur dans le monde de la sécurité et l'entraînement aux sports de combats.

A chacun sa conviction pour peu qu'elle soit bien défendue. J'ai vu beaucoup de contradiction dans cette oeuvre comme le non-recours à la violence mais le fait de s'y employer quand même, père et fils compris. Certes, il existe des situations où on n'a pas trop le choix et on recourt à l'extrême face à la brutalité de notre monde.

Maintenant, j'ai apprécié certaines réflexions qui m'ont paru justifiées dans ce long bavardage qui demeure sincère et intéressant, voire parfois touchant. Je ne suis pas certain que cette oeuvre puisse faire un consensus parmi les lecteurs de toutes les communautés. A vrai dire, je n'aime pas trop le terme « communauté » car cela divise le pays qui n'en n'a certainement pas besoin. le racisme et l'antisémitisme sont malheureusement répandus dans toute la société.

Quoiqu'il en soit, j'ai bien aimé cette oeuvre malgré tout car il constitue un témoignage honnête d'une situation assez difficile ainsi qu'un appel à plus de fraternité par l'un des plus grands noms de la BD française.
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Merci à Babelio pour l'envoi de livre.

J'adoré ce témoignage:
-Parce que c'est de livre que l'on voit les différentes personnes à travers plusieurs âges.
-Pour les thèmes que l'auteur traite.
-Pour acuité de que porte Joann Sfar sur les époques qui nous montrent.

Pourquoi je recommande cette bande dessiné:
- Pour être quelques temps à Nice et à différentes époques.
- Pour le travail de recherche surtout à la fin du livre.
- Pour se rappeler l'importance d'être en bonne santé.
- Pour son humour.
- Pour nous montrer qu'il faut toujours combattre cette ennemis invisible que l'on Antisémitisme.

Sur un autre plan, j'ai apprécié:
- L'hommage qui rend à son père, sa mère et sa famille.
-L'hommage qui rend au personne qui rencontre.
- L'hommage à la non violence .

Cela m'adonné encore plus envie d'aller à Nice alors je suis Bretonne vivant en Ile de France

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Club N°50 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique
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Où l'on voit que les extrémismes sont plus anciens et que la résurgence des années 90 n'est pas que le fait de jeunes.

VT
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Un séjour à l'hôpital permet à l'auteur, un retour sur son enfance et son adolescence avec la montée des extrémistes et d'autres thèmes qui lui sont chers.

Franck
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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C'est sur son lit d'hôpital au plus fort de la pandémie que Joann Sfar a eu l'idée de ce livre qu'il portait en lui depuis 30 ans. A St Antoine, bondé, on l'avait placé faute de mieux au service de gastro-entérologie et le médecin qui vint lui rendre visite n'y connaissait rien aux poumons et lui dit simplement « battez-vous » ! Une injonction qui lui en a rappelé d'autres et qui a ressuscité les fantômes de sa jeunesse, quand de 16 à 21 ans il voulait en découdre avec l'extrême droite antisémite en pratiquant le kung-fu et le krav-maga.

C'est aussi le moment où, voulant échapper aux prières qu'il juge interminables et mortellement ennuyeuses, il se retrouva à intégrer la brigade des gardiens de la synagogue de Nice en pleine période où les attentats antisémites se multiplient.

Ces souvenirs d'enfance sont surtout un vibrant hommage à son père qu'il venait de perdre et dont il avait déjà dressé l'émouvant portrait dans « Comment tu parles de ton père ». C'était un avocat séducteur, bagarreur, haut en couleur et humaniste. le jeune Joann se heurte à des conflits de loyauté : son père prône le combat, son grand-père d'origine ukrainienne dont toute la famille a disparu durant la Shoah souhaite la non-violence. Ce roman d'initiation à la sauce Sfar donne, malgré la période très sombre, lieu à des moments drolatiques où le jeune s'aperçoit que les skinheads qu'il a identifiés comme ennemis à abattre sont soit de parfaits abrutis soit éminemment sympathiques. Ceci rendant par contraste d'autant plus glaçants les moments où il se rend compte que l'ennemi c'est la majorité silencieuse ou que lors du sac du cimetière juif du château à Nice la police n'a rien fait pour arrêter le coupable que ses camarades et lui avaient pourtant très facilement identifié. Sans parler des sorties du premier ministre , un certain Raymond Barre, au moment de l'attentat de la rue Copernic...

Comme toujours chez cet auteur boulimique (plus de 150 albums), les défauts sont de qualités et vice-versa : le dessin est plutôt enlevé et plus fouillé que d'habitude, on sent l'amour pour sa ville, Nice, qu'il cartographie dans les moindres détails (en nous donnant des adresses précises) et les couleurs de Brigitte Findalky rendent également justice à cette côte d'Azur baignée de soleil. Les premières pages sont hilarantes : quand sous l'effet de la douleur et des médicaments, Joann rencontre l'un de ses dieux : Joseph Kessel, héros de guerre, ancien élève du lycée Massena comme lui (sa deuxième idole étant Romain Gary lui aussi niçois et héros) dont il écoute les podcasts sur France Culture pour passer le temps. Mais ces divagations de malade ne sont pas des divagations d'écrivain : c'est finement relié au reste du propos et l'on apprend une anecdote sur Kessel (que je ne divulguerai pas ici) qui nous permet de comprendre davantage le pessimisme du Joann Sfar adulte.

Il y a donc des « pépites » dans ce roman (autobio)graphique. Mais parfois l'auteur ne sait pas s'arrêter et cela nuit au livre. Il dévoile tout/trop de son intimité sans véritable utilité. Pourquoi met-il ainsi en scène ses masturbations par exemple ? Il y a des redites et des longueurs aussi qui diluent à la fois le propos et l'humour. Avec quelques coupes, le livre aurait vraiment été davantage percutant. On a l'impression que dans cet opus si personnel, philosophique qui pourrait être tout en délicatesse avec ces doutes qui se confrontent aux questions existentielles sur le judaïsme, ses questions sur les extrémismes qu'il faut sans arrêt combattre, cette tendresse immense pour le père et plus généralement l'évocation de l'incompréhension d'un monde où plus grand chose ne tourne rond, Sfar ne peut s'empêcher d'en rajouter par pudeur pour stopper l'émotion et c'est dommage.

C'est un ouvrage qui fait néanmoins réfléchir. On notera la très documentée chronologie de « la météorologie antijuive » qui clôture cet album porté par un ton complice et très oralisé qui nous donne l'impression de l'avoir écouté non conter son histoire autour d'un thé.
Je remercie par ailleurs l'équipe de Babelio de m'avoir permis d'assister à la rencontre organisée avec l'auteur le 6 octobre.

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Joann Sfar nous raconte à brûle-pourpoint sa jeunesse dans les années 80, lorsqu'il assurait la sécurité à l'extérieur de la synagogue de sa ville natale, Nice, période dangereuse, juste après les attentats de Copernic où les passions haineuses se déchaînent contre les Juifs, faisant revivre les pires moments de l'histoire qui semble n'en avoir jamais fini avec la Shoah.
Bien décidé à ne pas se faire agresser par les bandes de skinheads et d'extrémistes qui sévissent jusque dans le lycée Masséna, il s'exerce à tous les arts martiaux possibles malgré sa répugnance pour les coups voulant ressembler à son père avocat fier de sa force physique et influencé par les manières expéditives de Kessel son auteur favori.
Constatant que la Loi est impuissante à enrayer les idées antisémites qui renaissent avec force lors du conflit israélo-palestinien et de la montée de l'extrême-droite, il se sent prêt à se servir de son talent de dessinateur pour lutter avec ses armes en publiant son histoire personnelle avec une grande pudeur et beaucoup d'humour.
On revit donc de l'intérieur de sa famille tous les événements qu'il prend soin de documenter en fin d'ouvrage par des articles de journaux ( sur Jacques Médecin, Raymond Barre, le Pen, Faurisson, Carpentras, rue des Rosiers....) Les dessins sont alertes, vifs, colorés, largement commentés dans des planches assez régulières au tremblement délicat. Les nombreux flash-back demandent une bonne concentration de lecture.
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critiques presse (3)
BDGest
27 février 2023
Une histoire touchante et agréable à lire, incitant à la réflexion ; peut-être le livre est-il un tantinet trop long.
Lire la critique sur le site : BDGest
LigneClaire
21 octobre 2022
un vrai plaisir, émouvant et touchant.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
LigneClaire
05 octobre 2022
La Synagogue mérite vraiment qu’on y entre pour y retrouver un Joann Sfar en toute communion.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je dois avertir les amateurs de récit, d'action que personne ne va mourir dans cette histoire.

Et qu'il n'y aura pas de vraies bagarres.
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« Je m'attendais à recevoir la France des cathédrales, c'est la synagogue qui est venue ». (Charles de Gaulle après l'appel du 18 juin 1940).
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Vous êtes dans un service de gastro-entérologie transformé en aile COVID.
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Sfar, la religion, c’est très bien, mais c’est intime. C’est à la maison. Alors votre calot, il va dans votre poche. Dieu, il est dans votre cœur et vous filez en classe.
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« Je vous jure que je visais la tête »
» C’est possible d’être assez con pour viser la tête et atterrir dans les couilles ? »
» Je suis pas souple. »
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