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Critique de missk_paris


Direction Nice en compagnie de Joann Sfar pour ce dernier opus imaginé sur son lit d'hôpital, terrassé par le Covid.

Le petit Joann nous retrace une partie de son enfance et surtout son adolescence entre 16 et 21 ans. le moment où, voulant échapper aux prières, il se retrouva à intégrer la brigade des gardiens de la synagogue de Nice. Nous sommes alors en pleine période où les attentats antisémites se multiplient.

Ces souvenirs d'enfance sont surtout un vibrant hommage à son père, avocat, bagarreur mais avant tout humaniste, et d'une façon plus générale à sa famille, ses proches.

Durant cette période très sombre, où les lieux de culte juifs sont systématiquement sous surveillance policière, Joann, à défaut de prier, va chercher à défendre sa communauté et à se battre contre les skin heads. Ce qui donne lieu à des moments drolatiques où il se rend compte qu'ils sont finalement plutôt sympathiques. Plus glaçants sont les moments où il se rend compte que l'ennemi c'est la majorité silencieuse.

Souvenirs d'enfance où sur qu'on lit d'hôpital, Joseph Kessel vient, au détour des podcasts de France Culture, lui rendre visite pour dialoguer avec lui.

Opus très personnel, philosophique, tout en délicatesse, où les doutes se confrontent aux questions existentielles sur le judaïsme, les extrémismes qu'il faut sans arrêt combattre et plus généralement l'incompréhension d'un monde où plus grand chose ne tourne rond. Avec (auto)dérision, malice, un peu de causticité et beaucoup d'humour, Joann nous embarque dans ces années 80.

Les divagations, allers-retours entre les différentes périodes peuvent être déstabilisantes (ou alors je suis très fatiguée et j'ai du mal à suivre, ce qui est aussi envisageable !). Malgré cela, on referme cette BD avec une certaine sérénité et le sentiment d'avoir appris des choses (Kessel qui a eu l'occasion de tuer hitler, mais qu'il avait trouvé tellement médiocre que l'idée ne lui est pas venu à l'esprit, la météorologie anti juive en fin d'ouvrage …).
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