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Citations sur La femme qui avait perdu son âme (36)

Il se réprimanda pour avoir essayé de comprendre ce foutoir haïtien aux strates multiples, où une couche en recouvrait une autre, elle-même empilée sur une autre, son inutilité et ses contradictions, la distribution des personnages complètement merdique, les coups montés qu'il aurait dû voir venir de loin, les intrigues qui se déroulaient sous ses yeux et dont il n'avait jamais remarqué qu'elles se rejoignaient pour former un leurre.
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Même des voyous au cerveau embrouillé par les drogues comme ces soldats paysans savaient qu'un dollar est un dollar dans toutes les langues et que, dans toutes les mains l'argent est une force, l'argent lubrifiait l’intransigeance, obscurcissait les rapports moraux et, tout comme une arme que l'on braque, il invitait les hommes à tout repenser
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Comme un objet arraché au sommet d’un tas d’ordures, Haïti avait été récupéré par le monde raffiné, le monde des possibilités infinies, qui l’avait tourné et retourné entre ses mains manucurées, qui l’avait reniflé puis secoué avant de s’en débarrasser en le renvoyant sur le tas d’ordures. À l’arrivée des Américains en 1994, Tom n’avait pas pu vraiment mesurer l’étendue de leur pouvoir, ni le panache de son orchestration et il avait été frappé, comme tout le monde sur le terrain, par un pur sentiment de saisissement devant la magnifique baie qui se moquait des bidonvilles du bord de mer, et qui faisait danser une armada de navires de guerre énormes, scintillant la nuit comme des villages flottants sur des prairies océanes, les vagues sombres des hélicoptères Black Hawk voletant comme des nuages d’insectes sur l’écran orange du coucher de soleil. Des chars dans les rues où s’entassaient les détritus. Des marines blottis dans leurs igloos de sacs de sable. Des grenades qui explosaient dans la foule, des foules qui explosaient de joie. Un macoute larmoyant lynché, accroché à un poteau de signalisation, boulevard Martin-Luther-King, la pisse dégoulinant des orteils poussiéreux de ses pieds nus. Une écolière morte, dans une robe rose à fanfreluches, étendue dans la rue, le visage brûlé et du même rose que sa robe. Les forces spéciales, injectées comme de l’antivenin dans l’arrière-pays, qui libèrent les villages. Les paysans qui bordent les routes pour crier Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! Les soldats qui reclouent les toitures sur les écoles, qui donnent à manger aux enfants, qui distribuent la démocratie comme des bonbons.
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Pendant les derniers jours de l’occupation, il y avait en Haïti une Américaine, une photojournaliste – blonde, jeune, exaspérante – qui était devenue l’obsession de Thomas Harrington.
Pourquoi ne m’as-tu jamais raconté l’histoire de ce cette fille ? demanda la femme d’Harrington, abasourdie mais curieuse. Ils se tenaient dans la cuisine de leur maison de South Miami embaumée de gardénias, et finissaient les cocktails à la vodka qu’elle avait préparés pour fêter la réintégration de son mari dans le domaine qu’elle avait agencé, avec ses motifs soigneusement calculés, où chaque chose était parfaitement à sa place, sauf son mari. Pourquoi as-tu attendu jusqu’à maintenant ? Un plissement douloureux creusa une bordure de perplexité autour de ses yeux brillants.
Attendant une réponse, elle le suivit à travers la maison, à l’étage, jusqu’à leur chambre inondée de soleil, où il commença à sortir le linge sale de son sac. Tiens, dit-il avec une trace optimiste d’enthousiasme, c’est pour toi, et il lui tendit un cadeau qu’il avait rapporté de Port-au-Prince, un tableau, petit mais assez cher, de Frantz Zéphirin.
Et que devrait-il lui dire ? Qu’il s’était trop impliqué dans une relation avec une femme, trop impliqué, aussi, dans les grandes trahisons de ce monde ? Et qu’il préférerait ne rien dire sur ces deux sujets ?
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Au début, il crut que c'était Haïti mais il en viendrait à voir les choses autrement - la planète était pleine de gens dont on pouvait se passer, elle débordait de cibles, et le génocide était un évènement qui en faisait partie intégrante, aussi commun qu'une moisson.
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Il s'échappait et se rendait à la bibliothèque se sentant davantage sur un pied d'égalité avec le chaos de la vie quand il le rencontrait dans le silence non moins vivant des livres, un silence délicieux et puissant.
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Consacre ta vie à quelque chose qui dépasse ta personne, sinon tu ne te sentiras jamais comblée, tu ne seras jamais heureuse et tu ne vaudras rien aux yeux de qui que ce soit
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Et son boulot à lui, c’était d’empêcher ces gens de faire cette chose, mais chaque fois qu’il essayait de les en empêcher, d’autres personnes l’empêchaient de les en empêcher.
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Elle se dit, pleine de mépris moqueur, Dieu te vomit, espèce de vieux salopard, c’était la toute première fois qu’elle examinait sérieusement celle qui était en elle, qui était à elle, qui était toujours là avec elle, qui était sans cœur, sordide et probablement mauvaise, un moi impénétrable qui occupait un vide.
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L'Asie encontre l'Europe non pas là où les mers séparent les continents, mais ici, dans les profondeurs sauvages et inhospitalières des Balkans, où les empires et les religions s'abrasent les uns contre les autres pour produire une quantité illimitée de fange sanglante qui s'écoule à l'est et à l'ouest dans les caniveaux de la civilisation
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