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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il faut l'avouer, la première chose qui m'a séduite dans ce roman, c'est cette magnifique couverture dans des nuances de bleues. Et puis, les premières lignes m'ont de suite emportée. Je me suis retrouvée envoûtée par l'atmosphère si spéciale de la Turquie et au travers de l'histoire de Leyla, le lecteur se retrouve plongé en pleine culture turque. Et alors que Leyla est morte, elle découvre que son cerveau a un sursis. Un sursis qui dure exactement 10 minutes et 38 secondes et qui nous permet ainsi de découvrir le passé de Leyla. Chaque minute éveille un souvenir différent. Et au fil de ces derniers, la vie de la douce jeune femme se tisse sous nos yeux. Alors que nous savons dès le départ qu'elle va mourir, le lecteur découvre subjugué ce personnage si attachant. Leyla grandit et évolue sous nos yeux. L'intrigue est tout simplement superbe. C'est une vraie ode à la vie mais également la dénonciation d'une société turque qui est très à cheval sur ses valeurs notamment en ce qui concerne l'éducation des filles. Tout au long du roman j'ai alterné entre colère, tristesse et émotion. Il faut dire que l'empathie avec les personnages est très forte. La force de ce roman est clairement dans ses protagonistes. Tout ce petit monde prend vie sous nos yeux et nous touche par leurs différences, leurs vécus, leurs blessures…
Le tout est servie par une écriture superbe et tout en finesse. le style est définitivement moderne. le tout sonne juste. Avec une vraie délicatesse, Elif Shafak nous livre une histoire poignante qui nous laisse tremblant d'émotion. On ne dit aurevoir à Leyla et à sa bande d'amis qu'avec grand regret.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Après avoir adoré « Soufi mon Amour » et « Trois filles d'Eve », je me suis plongée dans le dernier livre d'Elif Shafak, « 10minutes 38 secondes dans ce monde étrange ».

On retrace l'histoire d'une femme, en 2 parties, de son enfance à son décès.

La 1ere en suivant son esprit qui reste en vie 10minutes et 38 secondes après sa mort, pendant lesquelles elle nous raconte sa vie à travers des flashs de souvenirs.

La 2eme partie est consacrée à son corps après sa mort et à son entourage qui en prend soin.

Une oeuvre très touchante, sur le destin d'une femme mais pas seulement, on y lit également une critique de la vie des femmes et des transsexuels en Turquie, qui nous ouvre l'esprit.

Une histoire de grandes amitiés également qui unissent les âmes et leur permettent d'avancer ensemble contre vents et marées.

En bref, j'ai adoré, une fois encore!
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L'histoire aurait pu être glauque: une prostituée Stambouliote assassinée et abandonnée dans une poubelle qui revoit défiler sa vie et ses amis, une plongée au coeur du monde excentrique et interlope de la Turquie moderne.
Et c'est en fait un roman lumineux sur l'amitié, la famille du coeur et la lutte contre les préjugés et les discriminations d'une société qui se prétend laïque mais qui est confite dans la religion et son conservatisme.
Je n'avais jamais encore eu l'occasion de me plonger dans la prose d'Elif Shafak et j'ai découvert une plume magnifique, capable de créer des personnages attachants, des situations entre rires et larmes : je suis conquise.
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La descente aux enfers d'une jeune fille dans la Turquie de l'après guerre, racontée par petites touches comme un puzzle dont les pièces se mettent en place progressivement. Une évocation de la Turquie de la seconde moitié du XXème siècle, et des courants contraires qui la traversent : nationalisme, laïcité ou retour à la religion, soif de modernité et attrait de l'Occident ou respect des traditions, démocratie ou dictature.
Mais c'est aussi l'occasion d'aborder des questions universelles : la fin de l'enfance et la perte de l'innocence, les relations au sein des familles, l'inceste, le basculement dans la prostitution ; et c'est, surtout, une grande histoire d'amitié entre l'héroïne et différentes personnes toutes plus ou moins cabossées pas la vie et les choix qu'elles ont fait.
Un récit poétique, imagé et coloré, plein de bruits, d'odeurs, de saveurs, qui stimule l'imagination et s'adresse aux cinq sens.
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Dans l'image d'Epinal, la ville d'Istanbul est mystérieuse,, à la fois occidentale et orientale et également la ville terminus de l'Orient Express.

Mais oublions cette vision idyllique pour revenir à la dure réalité de la vie.

Tequila Leila notre héroïne tout comme sa bande est venue vivre une vie meilleure.

Lorsqu'elle se retrouve un soir abandonnée morte comme un véritable déchet dans une benne à ordure, durant dix longues minutes et trente huit secondes son cerveau s'accroche à la vie.

L'on dit qu'au moment de passer de l'autre côté du Styx, l'on refait le film de sa vie.

Pour Tequila Leila, ce sont des moments de sa vie, des odeurs, des saveurs plus ou moins exotique. Chacune de ses rencontres avec "sa famille" a un goût amer ou sucré, un moment de doute ou un mauvais moment.

A vous d'entrer dans sa famille d'adoption en lisant ce nouvel ouvrage d'Elie Shafack
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Ben pour une lecture contemporaine… Je dois reconnaître que son contenu est particulièrement violent. Néanmoins, lorsque nous attaquons la seconde partie de son roman, le ton change et nous abordons un sujet plus léger mais tout aussi important : l'amitié. Ce livre possède, à lui tout seul, plusieurs richesses qui méritent d'être connues. D'ailleurs, j'y ai relevé deux citations qui vont se retrouver dans ma chronique car ces dernières me parlent beaucoup et après les avoir partager avec d'autres personnes, il s'avère que je ne suis pas le seul chez qui elles ont vibrer. En tout cas, très content d'avoir suivi les recommandations de plusieurs lectrices et il est clair que je vais me pencher un peu plus sur les univers de l'écrivaine. Toujours marqué par cette histoire, je me dois désormais de rédiger mes fameuses listes.

Points négatifs :

- Lors de cette fameuse partie, celle qui brise le rythme et qui se concentre sur l'entourage de Leila, il est clair que le changement a causé quelques dégâts. Personnellement, l'un des chapitres m'a paru sans importance, tant le contenu ne me parlait pas alors que pourtant, j'étais vraiment attentif depuis le début. En clair, je suis tombé sur une jolie petite longueur.
- Quelques répétitions.
- Les bourreaux de Leila qui s'en sortent sans être inquiétés.

Points positifs :

- La taille aléatoire des chapitres.
- Tout d'abord, ce livre m'a offert une occasion de faire connaissance avec la Turquie : Ses murs, son histoire, ses moeurs, ses habitants. J'en sais désormais un peu plus à ce sujet et c'est ce que j'aime concernant les bouquins qui traitent de pays autre que le mien. Je possède cette curiosité, cette soif et ici, mes méconnaissances furent comblées. Voilà pourquoi j'aime autant ce roman.
- La première citation que j'ai pu relever et qui m'a aussitôt séduit : « Comment ce pauvre pays arrivera-t-il à se moderniser un jour si les illettrés continuent à être plus nombreux que les gens éduqués ? Nous faisons un enfant et nous l'élevons avec soin. Pendant ce temps-là ils pondent dix morveux, et s'ils ne peuvent pas s'en occuper, quelle importance ? Ils les laissent se débrouiller tout seuls ! »
- Leila. Quelle femme courageuse malgré tous les drames qu'elle a pu vivre. Elle aurait mérité une fin heureuse et à un moment, j'y avais cru. Néanmoins, le destin en a décidé autrement, lui offrant une vie courte mais intense. Il est très difficile de ne pas s'attacher à cette héroïne, qui a tenté de vivre comme elle l'entendait, avec liberté, tout en assumant la conséquence de ses choix, sans se plaindre une seule fois.
- La deuxième citation, qui rime beaucoup avec mon évolution personnelle et dans laquelle je suis entièrement d'accord : "Connais-toi toi-même et sache reconnaître un trou du cul quand tu en croises un".
- Les amis de Leila. Ces personnes restent, à mes yeux, des gens hauts en couleur. Des êtres qui sortent des sentiers battus mais qu'on pourrait tous croiser un jour où l'autre. Aimant les individus qui sortent de l'ordinaire et qui savent prouver leur fidélité, il était normal pour moi de les aimer… Même si la seconde partie marque un nouveau rythme avec lequel j'avais du mal à m'habituer, elle s'avère être le parfait reflet de ce groupe : Hors norme, surprenant, original, audacieux et magnifique.
- Enfin, merci à Elif d'avoir songé à rajouter une photo de ce fameux cimetière des abandonnés. Cela apporte un furieux crédit à cette histoire.
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Bouleversant ! le roman s'ouvre sur la découverte du corps, dans une décharge, de Tequila Leila, prostituée assassinée. Son esprit pendant 10 minutes et 38 secondes, à travers des gouts et des odeurs, Leila se rappelle les moments clés de sa vie. Construit très judicieusement en 2 parties, Elif Shafak nous plonge dans une Turquie schizophrène, dans les bas-fonds d'Istanbul par le prisme de ceux qui sont en marge de la société : les prostituées, les transsexuelles, les homosexuels et j'ai envie de dire aussi plus généralement les femmes.
Dans la 1ère partie, c'est la naissance de leila, sa famille et ses secrets, la rencontre avec ses amis, le déroulement de sa vie jusqu'au jour de son meurtre. Dans la seconde, sa mort, ses amis fantastiques et tellement attachants qui vont braver traditions, religions et lois pour rendre hommage à Leila.
C'est un roman lumineux, triste, qui met en lumière l'amour, l'amitié, le courage, l'abnégation, l'horreur, les contradictions qui nous chevilles au corps, les à priori et ses jugements de valeurs qui peuvent réduire une vie. Très très beau roman ! .
Page 249 : "les parents forment la famille de sang, les amis la famille de l'eau" (très belle page sur la différence entre famille et amis)
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" 𝙾𝚗 𝚌𝚑𝚘𝚒𝚜𝚒𝚝 𝚜𝚎𝚜 𝚊𝚖𝚒𝚜, 𝙾𝚗 𝚗𝚎 𝚌𝚑𝚘𝚒𝚜𝚒𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚜𝚊 𝚏𝚊𝚖𝚒𝚕𝚕𝚎. 𝙿𝚛𝚘𝚟𝚎𝚛𝚋𝚎 𝚏𝚛𝚊𝚗ç𝚊𝚒𝚜 "

Leyla, ou plutôt Tequila Leila a fait son choix : ce sera ses amis et ceux-ci lui seront fidèles jusqu'au bout dans
[ 10 𝘮𝘪𝘯𝘶𝘵𝘦𝘴 𝘦𝘵 38 𝘴𝘦𝘤𝘰𝘯𝘥𝘦𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘤𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 é𝘵𝘳𝘢𝘯𝘨𝘦. 𝘌𝘭𝘪𝘧 𝘚𝘩𝘢𝘧𝘢𝘬 ]

10 minutes et 38 secondes, c'est paraît- il , le temps que met l'eau à bouillir dans une casserole ! Mais c'est surtout le temps que Leila va mettre à profit pour nous parler de sa vie passée. Car c'est le temps qu'il lui reste à " vivre " avant que tout s'éteigne dans son corps.

De la Turquie, je ne connaissais que les loukoums ! C'est pourquoi j'ai été très vite attirée par la magnifique couverture mais aussi par le résumé ; je n'ai jamais lu un roman écrit par une auteure turque mais je compte bien rattraper ce retard. Car j'ai eu un petit 💙 pour celui-ci.
Une belle histoire, riches en dialogues réalistes, avec de belles descriptions d'Istanbul et des détails historiques. Un roman que j'ai lu tranquillement, en prenant mon temps. Je voulais le déguster . L'histoire de 6 parias, des rejetés par leur famille et par la société turque. Elif Shafak en dresse leur portrait, expliquant le pourquoi de leur marginalité mais sans jamais porter un jugement. Contrairement au régime turc...
Car l'autrice est à nouveau accusée de propos obscènes par le pouvoir en place... Elle n'avait pas pu aller assister aux obsèques de sa grand-mère ! Trop dangereux pour elle.

Beaucoup de sujets abordés : la pédophilie, la montée de l'intégrisme religieux, l'intolérance et certaines orientations sexuelles, du trans à l'homo. Une auteure dont je vais m'empresser d'ajouter ses autres romans à ma petite PAL.

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Istanbul vient du grec médiéval et signifie « vers la cité ». « Istanbul, la ville où finissaient par aboutir tous les mécontents et tous les rêveurs. » comme nous le dit l'autrice.
Leila Tequila fuit sa famille, avec pour compagnons de voyage son envie de liberté, les remords, la honte…Elle finira par atterrir dans un bordel, faire la connaissance de transsexuelles, rencontrer l'amour, et se faire assassiner et jeter dans une benne à ordures. Peut importe au final qui l'a tuée. Là n'est pas le propos du roman.
Un roman divisé en trois parties :
- L'Esprit : ce sont les 10 minutes et 38 secondes qui appartiennent encore à Leila après qu'elle ait cessé de vivre… ce moment ou les souvenirs les plus marquants de sa vie vont affluer et elle va les faire revivre en nous présentant les personnages qui ont façonné sa vie et ses cinq amis : Sabotage Sinan, Nostalgia Nalan, Jameelah, Zaynab122 et Hollywood Humeyra. Et puis il y a D/Ali, ce turc qui a vécu dans plusieurs pays et qui a toujours été un étranger, partout, toujours… Un artiste peintre qui avait une passion pour l'Art et la politique.
- le Corps : une fois que son corps a été retrouvé, le cheminement qu'il a dû parcourir et la manière dont les cinq amis ont réagi pour lui accorder une sépulture digne de leur amitié et que le cadavre ne passe pas de la benne à ordures au cimetière des Abandonnés.
- L'Ame : ce qu'elle devient une fois délivrée de la vie /mort terrestre
C'est un roman sur la ville d'Istanbul, sur la Turquie et les mentalités qui s'y côtoient, sur la famille, sur l'amitié, sur la place de la femme, la place de la religion, les dérives de la société, le changement de la société du fait de la montée de l'Islamisme, sur la dignité, sur la difficulté d'assumer son amitié ou ses relations avec des prostituées ou autres individus qui ne sont pas acceptés par la société
C'est aussi un sublime portrait de femme, enfin de femmes devrais-je dire et des personnages extrêmement attachants.
Une fois encore un coup de coeur pour cette autrice turque exilée.
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Ce roman est aussi beau qu'il est triste. Il est empli de sagesse et de poésie.
Magnifiquement écrit, on ne peut que se laisser porter par Tequila Leila et ses amis.
Comment ne pas être sensible aux personnages décrits avec justesse. La douceur et la vulnérabilité de chacun nous transporte et nous transperce au plus profond.
La condition des femmes en Turquie est abordée, celle des prostituées et des gens en marges de la société. le regard qu'ils portent ainsi que celui que la société porte sur eux.
Entre croyance et religion, entre passé et présent, nous voyageons dans un autre monde.
Amour, amitié, humanité.
Partage, entraide, soutien.
Beauté, joie, rencontre.
Ce roman est un véritable coup de coeur.
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