Tuer les zombies, c’est mon travail et ma mission. Comme tout le monde, ça me fait du bien de me sentir utile. Mais surtout…
Plus je tuerai de zombies, moins mes amis auront à combattre. Ils me haissent, mais moi je n’ai pas cessé de les aimer.
Vivez comme si vous deviez mourir demain...parce que ça pourrait bien vous arriver.
Je me détourne, mais Ali me retient par le bras.
- Je te préviens, Frosty : tu as intérêt à être gentil avec
elle, sinon demain je porterai tes testicules en boucles d‘oreilles.
- Et toi, si tu oses me tendre une deuxième fois un traquenard de ce genre, je me servirai de tes ovaires comme porte-monnaie.
Elle ricane et me pousse gentiment de l’épaule.
- Tu serais mignon avec un porte-monnaie, mais si tu oses toucher à mes ovaires Cole te coupera la main.
- Je suis prêt à prendre le risque.
- A toi de voir.
Il croise les bras.
- Oh ! J'ai peur, princesse.
Pour toute réponse, elle m'envoie deux coups de poing dans le nez. Je m'effondre en hurlant de douleur, le visage en sang.
- Oups, murmure-t-elle. Désolée. Ma main est partie toute seule.
Je tente de réprimer un sourire.
- Les deux fois ?
Vivez comme si vous deviez mourir demain... parce que ça pourrait très bien vous arriver.
C’est un vrai combattant, qui ignore la pitié et le pardon.
J’ai lu dans son regard qu’il avait envie de me tuer, mais il ne m’a pas touchée. Pourquoi ?
Quand il m’a reconnue, ses doigts ont tressailli d’impatience, prêts à m’étrangler. Ses yeux si bleus, froids comme la glace, ont regardé mon cœur, comme pour lui commander d’arrêter de battre. Il se dressait devant moi, plein de fierté et de rage, le visage et les cheveux maculés de sang et de liquide en putréfaction, avec le regard d’un tueur en série qui projette de découper sa victime avant de la stocker dans son congélateur.
Tel un mort-vivant sortant de son antre, je sors lentement de mon lit. J’ai mal aux yeux, mes tempes battent douloureusement, un animal à fourrure a élu domicile dans ma bouche et y a fait ses petits avant de mourir. Je me dirige vers la salle de bain dans l’intention de me brosser les dents avec un gallon d’eau de Javel, quand je prends soudain conscience que je ne suis pas chez moi.