AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4

sur 37 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pas trop saignant est un court ouvrage absolument percutant, déployé au moyen de chapitres concis mais gorgés d'une rage athlétique et d'un grand coeur. L'auteur confesse un récit fragile -parce que l'on sent qu'il nous échappe- et fugace : le·a lecteur·rice est isolé, sans pour autant être rejeté, et devient bel et bien le·a témoin d'une course vers deux antipodes, la vie et la mort, réconcilié autour d'un même désir, celui d'être libre. La plume de Guillaume Siaudeau, poétique vigoureuse, dévoile alors une cavale démente, aux pétales délicates, un conte doux-amer qui vient, non sans humour, écorcher quelques anomalies de la société. Le·a lecteur·rice butine alors un peu de mélancolie mais surtout beaucoup de tendresse dans ce récit qui est une véritable fracture temporelle, un arrêt dans le temps qui constelle le cerveau du·de la lecteur·rice en d'innombrables étoiles d'affection.
Lien : https://eprisedeparoles.word..
Commenter  J’apprécie          210
Un livre si beau, si intense, qu'il est difficile de s'en remettre, de s'en libérer... Un livre qui résonne, qui vous cingle... Mais un livre qui fait rêver, qui donne de l'espoir, une chance, une brèche !

Quel tour de force de mêler tant de poésie et de puissance dans un ouvrage si court. Guillaume Siaudeau épate par sa maîtrise de l'émotion et de l'authenticité de son récit et de ses personnages. On s'attache, on s'inquiète, on rit, on sourit, puis on respire...

Un petit trésor que cet écrit.
Commenter  J’apprécie          62
Et voilà encore un roman bien trop court à mon goût (135 pages) : il est tellement bien qu'on ne veut pas le lâcher !

Pour son troisième roman, Guillaume Siaudeau nous embarque dans l'aventure folle de Joe. Joe ne supporte plus de travailler dans un abattoir, d'entendre la mort des animaux. Il souffre dans son âme et sa chair. le seul moyen de supporter son existence est de venir régulièrement à l'hôpital pour subir des injections qui le soulagent momentanément. Un jour, son infirmière préférée, Joséphine, n'est pas là pour lui faire son shoot. Cet événement va être le déclencheur d'une décision soudaine : stopper cette vie de massacres, retrouver une liberté. Là où certains démissionneraient simplement, lui s'enfuit avec un camion, six vaches et Sam, un petit orphelin qui vit chez des gens peu fréquentables. Les voilà embarqués dans une folle aventure, traqués par la police mais aidés par deux personnages : Jacques et Robert.

Mais que peut bien faire Joe avec six vaches, un enfant et un mal-être à surmonter ?

Ce roman, découpé en trois parties, possède de nombreux thèmes que j'affectionne : le mal-être qu'on cherche à enfouir au plus profond de soi, à dissiper du mieux qu'on peut, en silence ; le souhait de recouvrer une liberté aussi infime et éphémère soit-elle ; se retrouver, être en accord avec ses idées même si elles vont à l'encontre de la pensée collective. Guillaume Siaudeau nous offre un superbe anti-héros, un homme solitaire, un peu à la marge car d'une sensibilité à fleur de peau. On s'attache à ce personnage discret, amoureux de son infirmière, attaché à un petit gamin à la vie difficile, et surtout complètement vidé par une vie non choisie. L'auteur fournit aussi de beaux personnages secondaires, l'ami Jacques et le vieux Robert, qui les aident dans leur fuite. On s'amuse de la vision cruelle qu'il donne des policiers. Je ne vous parle même pas de la fin, une fin comme je les aime et qui fait écho à un magnifique film.

Le tout est servi d'une très belle plume.
J'ai reçu un beau shoot de littérature, sans intraveineuse, sans infirmière, mais qui m'a apporté un arc-en-ciel de plaisir. Un roman que je ne peux que vous inciter à dévorer, à point.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
Commenter  J’apprécie          50
Merci une fois de plus aux éditions Alma de nous faire partager un petit bijou (et merci à Masse Critique !). Il faudrait que je mette la totalité du livre en citation, tant ce roman est truffé de pépites littéraires, délicates et émouvantes.
Joe travaille dans un abattoir. Un matin, il décide de ne pas reprendre le travail après son jour de congé et fait même mieux : il vole une bétaillère et ses six vaches vouées à une mort cruelle (mon coeur de végétarienne a fait un bond de reconnaissance), passe prendre Sam, un petit garçon pour lequel il s'est pris d'affection, placé chez des Thénardier 2.0, et direction le Sud et la liberté.
La morosité et la violence du quotidien, un vide existentiel, allégés par un shoot hebdomadaire et légal de drogues dignes d' "Orange Mécanique", la prise de conscience d'un métier ingrat, la volonté de sauver un petit garçon tout en se sauvant soi-même : un road trip digne de Thelma et Louise, mais avec des vaches et un p'tit bonhomme. Autant dire que j'ai dévoré "Pas trop saignant"...
Commenter  J’apprécie          40
Un style alerte et poétique,
une ambiance douce-amère,
une générosité débordante,
un livre qui fait rire ET réfléchir,
Une pépite!

Voilà ce que je voulais dire au sujet de ce livre qui a dès le matin ensoleillé ma journée, je voulais dire "Bravo" à Guillaume Siaudeau, c'est toujours un émerveillement de découvrir une plume de cette qualité!
Commenter  J’apprécie          30
Le récit est extrêmement court, mais ponctué d'une poésie d'une incroyable intensité ! Ces quelques pages sont particulièrement réjouissantes dans leur façon de réenchanter le quotidien et la lecture a été un immense plaisir.
Lien : https://encresetcalames.word..
Commenter  J’apprécie          30
Court et beau roman. Beau autant dans l'histoire que dans la manière de la raconter. Guillaume Siaudeau use souvent d'images, fait appel à notre imagination :

"La perfusion est composée de plusieurs couches distinctes de liquide, chacune de couleur différente. Elle ressemble à un arc-en-ciel qu'on aurait mis à plat, et c'est au tour du liquide jaune de faire son job. Chaque couleur est censée soigner un symptôme spécifique, et le jaune a pour vertu de redonner un peu de moral aux troupes. Il faudra attendre la verte pour que le noeud dans l'estomac soit complètement défait, et la rose pour que les pulsions suicidaires s'éteignent complètement. Il restera enfin aux couleurs orange, bleue et mauve à s'occuper des dernières instabilités physiques et psychiques, jusqu'à la dernière goutte." (p.20)

Ces images, nombreuses, donnent une poésie certaine à ce roman, de la mélancolie et un soupçon d'irréalité dans une situation pourtant bien réelle. Tout au long du livre, on y croit, mais reste en nous la sensation que Joe peut vivre un rêve...

Construit en petits chapitres, plein de belles phrases que je ne peux citer ici, il serait fort dommage de les sortir du contexte du chapitre entier, on en perdrait le sel et la poésie, cet ouvrage est un délice, une douceur à déguster ; ça ne prendra pas trop de temps, puisqu'il ne fait que 133 pages, mais restera en vous un sentiment d'avoir lu un roman qui bouscule et émeut. Pourtant, rien de larmoyant, il est mélancolique et joyeux, triste et plein d'espoir, sans oublier un zeste d'humour, notamment lorsque Guillaume Siaudeau parle des forces de l'ordre : "Dix tasses de café vides attendent d'être remplies près d'un panier de croissants. Qui s'est déjà risqué à travailler le ventre vide sait que c'est une belle connerie. Un homme bien nourri en vaut deux. Certains même parviendront peut-être à décupler l'effet d'un croissant, jusqu'à valoir trois hommes. Tout ça n'est qu'histoire complexe de morphologie et d'absorption des sucres." (p.98)

Une très belle plume que celle de Guillaume Siaudeau, j'aime beaucoup son roman, le ton de son écriture qui use de poésie et de considérations on ne peut plus naturelles dans une même phrase, voire même met de la poésie dans ces considérations naturelles. Il a écrit deux autres romans chez le même éditeur, Alma, aux titres qui me laissent en penser le meilleur, mais que je n'ai pas lus : Tartes aux pommes et fin du monde (2013) et La dictature des ronces (2015).
Lien : http://www.lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          30
Roman tendre, doux, mélancolique et poétique. Suite à cette phrase entendue lors d'un reportage :
"Faut se réveiller, la vie est trop courte. le courage fait pas bon ménage avec la vieillesse, alors tant qu'on a encore toute sa tête et toutes ses guibolles, faut se mettre un bon coup de pied au derrière"
Joe décide de quitter son job aux abattoirs et vivre librement.

Je n'ai pas pour habitude de donner des citations, mais en voici 2 qui m'ont plu.
"Il attend patiemment que la boule dans sa gorge dégomme les quilles dans son ventre"

"Le jour n'est pas encore tout à fait là. Une partie de lui est arrivée tandis que l'autre essaie tant bien que mal d'en découdre avec la nuit"


Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (59) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}