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Critique de Wyoming


Un très beau roman de Christian Signol ayant pour cadre un des plus beaux endroits au monde, le causse, le Causse Méjean très certainement, son nom n'étant pas cité dans le livre, mais à proximité immédiate de Florac, ce ne peut être ailleurs que sur cet immense causse, austère, fascinant où chaud et froid alternent, où le ciel est immense, jour et nuit, avec toutes ces constellations que le berger du roman, Achille, connaît par coeur.

Le narrateur, c'est Etienne, blessé de la vie, trentenaire qui va, alors que ses pas ne le menaient nulle part rencontrer l'octogénaire, Achille, ainsi que Louise, nouer une relation sentimentale avec eux, partager durant quatre saisons leur quotidien, au milieu des brebis, de la nature aux dimensions extraordinaires, parmi les herbes, les fleurs, les pierres, toutes les merveilles du causse. En compagnie de ce couple improbable, il découvre la vraie vie, loin des tumultes parisiens, des mails, sms et autres nuisances qui n'existent pas sur le causse.

L'écriture de Christian Signol pourrait paraître naïve, et son histoire peut-être gentille, ce n'est pas ma perception. J'ai rencontré une vraie simplicité sous sa plume, une réelle capacité à exprimer les faits de la vie tels qu'ils sont, à décrire aussi bien le silence du causse que celui d'Achille, le berger qui ne parle qu'à bon escient, pour affirmer des certitudes indiscutables.

Signol décrit toute la richesse du causse, de ses fleurs si variées au printemps, de ses pierres grises ou blanches, de son ciel changeant au fil des saisons, de ses vents tempétueux ou brises légères, de ses orages pouvant devenir meurtriers.

Il décrit aussi des relations humaines empreintes de naturel et de simplicité, d'une confiance qui s'installe peu à peu au sein de ce trio, de sorte que chacun y va de ses confidences auprès d'Etienne, lui-même finissant par leur dévoiler sa douleur qu'ils vont soigner inconsciemment, parce qu'ils sont là, au bon endroit, au bon moment, tout simplement.

J'ai connu quelques-uns de ces bergers du causse, très comparables à Achille, je pense particulièrement à l'un d'eux qui accompagnait ses brebis sur le Causse noir et qui n'était allé durant sa vie guère plus loin que Millau mais qui possédait en lui l'immensité du causse, largement suffisante, alors pourquoi aller plus loin?
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