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EAN : 9782253941828
240 pages
Le Livre de Poche (08/03/2023)
  Existe en édition audio
4.08/5   110 notes
Résumé :
"Je compris en rencontrant Achille, le vieux pastre, que jusqu'ici ma route m'avait conduit seulement vers les illusions du monde moderne où l'on découvre tout ce que les hommes croient qu'il leur arrive, alors qu'ils ne sont que des enfants perdus sur la Terre qui les porte. " Après un drame familial, Etienne quitte la ville, ses repères, et son poste de cadre dans une banque. C'est par hasard, et après un long périple jusqu'à un hameau de Lozère, qu'il rencontre A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Un très beau roman de Christian Signol ayant pour cadre un des plus beaux endroits au monde, le causse, le Causse Méjean très certainement, son nom n'étant pas cité dans le livre, mais à proximité immédiate de Florac, ce ne peut être ailleurs que sur cet immense causse, austère, fascinant où chaud et froid alternent, où le ciel est immense, jour et nuit, avec toutes ces constellations que le berger du roman, Achille, connaît par coeur.

Le narrateur, c'est Etienne, blessé de la vie, trentenaire qui va, alors que ses pas ne le menaient nulle part rencontrer l'octogénaire, Achille, ainsi que Louise, nouer une relation sentimentale avec eux, partager durant quatre saisons leur quotidien, au milieu des brebis, de la nature aux dimensions extraordinaires, parmi les herbes, les fleurs, les pierres, toutes les merveilles du causse. En compagnie de ce couple improbable, il découvre la vraie vie, loin des tumultes parisiens, des mails, sms et autres nuisances qui n'existent pas sur le causse.

L'écriture de Christian Signol pourrait paraître naïve, et son histoire peut-être gentille, ce n'est pas ma perception. J'ai rencontré une vraie simplicité sous sa plume, une réelle capacité à exprimer les faits de la vie tels qu'ils sont, à décrire aussi bien le silence du causse que celui d'Achille, le berger qui ne parle qu'à bon escient, pour affirmer des certitudes indiscutables.

Signol décrit toute la richesse du causse, de ses fleurs si variées au printemps, de ses pierres grises ou blanches, de son ciel changeant au fil des saisons, de ses vents tempétueux ou brises légères, de ses orages pouvant devenir meurtriers.

Il décrit aussi des relations humaines empreintes de naturel et de simplicité, d'une confiance qui s'installe peu à peu au sein de ce trio, de sorte que chacun y va de ses confidences auprès d'Etienne, lui-même finissant par leur dévoiler sa douleur qu'ils vont soigner inconsciemment, parce qu'ils sont là, au bon endroit, au bon moment, tout simplement.

J'ai connu quelques-uns de ces bergers du causse, très comparables à Achille, je pense particulièrement à l'un d'eux qui accompagnait ses brebis sur le Causse noir et qui n'était allé durant sa vie guère plus loin que Millau mais qui possédait en lui l'immensité du causse, largement suffisante, alors pourquoi aller plus loin?
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Avec Christian Signol, écrivain de terroir, point de surprise. On sait qu'il va nous emmener au coeur du Quercy, sa région natale qui inspire son oeuvre de ses mystères sauvages, ses odeurs et ses habitants attachés à leur terre.
Là où vivent les hommes se déroule aux environs de Florac, sur un causse où la nature est reine et les saisons rythment la vie de ses habitants. La vie est rude, c'est ce que va découvrir Étienne, venu là par hasard, chassé de Paris par ce deuil qui lui a fait perdre le goût de la vie. C'est une histoire de ruralité mais aussi de rencontre, celle d'Étienne et d'Achille le vieux berger. L'homme âgé, usé par des années de labeur, a gardé une âme pure. Il prend soin de ses brebis sa seule famille et connait bien les étoiles, surtout lune qu'il vénère, l'étoile du berger.
La nature, que l'on voit changer au cours des saisons, est d'une beauté rude. Et cette plongée dans ce pays encore sauvage où survit un pastoralisme soucieux de la nature va éloigner Étienne de ses chagrins.
« C'était comme des retrouvailles, une rencontre avec un pays oublié, revenu à moi d'un temps lointain mais précieusement ressurgi et qui me faisait signe »
Bien sûr, l'intrigue est sans surprise. Entre Louise, la vieille dame qui accueille Étienne comme le fils qu'elle n'a pas eu, et Achille qui s'ouvre peu à peu et transmet son savoir au jeune homme, on devine bien avant eux cette affection pudique mais sincère qui va leur permettre de guérir les blessures que la vie leur a infligées.
L'écriture de Christian Signol et à l'aune de l'histoire, elle est sobre et sincère et il n'est jamais aussi convaincant que lorsqu'il nous parle de cette nature magnifique dans sa rudesse : « Une lumière fauve constellée de feuilles déchues embrasa le causse, dans les derniers éclats d'un soleil blessé qui désormais montait moins haut dans le ciel. L'air mouillé d e la rosée de la nuit sentait la résine des pins et le miel acide des buis. »
J'ai retrouvé les paysages traversés lorsque que je randonnais sur les chemins de Saint-Guilhem et de Stevenson. Une belle plongée dans le causse


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Le sujet de l'histoire a été déjà lu. En effet, la résilience suite à un deuil a nourri bon nombre d'ouvrages littéraires. La fuite physique et psychologique face à un traumatisme, un regard différent porté sur sa vie, l'impossibilité de continuer à mettre ses pas dans ceux parcourus hier avec l'être aimé, voilà autant de tristes facettes abordées régulièrement dans la littérature.

Mais ici, vous arriverez en Lozère, comme Étienne, sur ces hautes terres rocailleuses piquetées de petites touches colorées par les fleurs de mai, dans la grande solitude du causse. Vous y verrez Achille, dans sa cape de berger, surveillant attentivement ses brebis avec l'inestimable aide d'Hector, son border collie. Il suffit d'un ordre bref et, d'une efficacité sidérante, il ramène une brebis imprudente. Une invite à s'abriter d'une averse et Étienne suit Achille qui a plutôt l'habitude de se cacher des promeneurs estivaux afin de ne pas perturber son troupeau, ni sa solitude.
Le berger vit dans un hameau de deux âmes, du côté de Florac, et Louise, la propriétaire du troupeau, vous ouvrira sa maison dont le mobilier en bois brut exprimera toute la rusticité de son intérieur.
Étienne demandera à y rester deux ou trois nuits, pour endormir la douleur loin de Paris où elle est apparue si brutalement. Pourquoi ne pas rester un peu ici, dans cette immensité ondulante ? Les jours se feront finalement mois, saisons, toute une année sabbatique…

D'une plume tout en simplicité, Christian Signol dessine merveilleusement cet univers montagneux, ses dolines, ses pruneliers en fleurs, ses orages d'été dont le tonnerre ébranle tout le causse rendant les brebis nerveuses et tremblotantes. Alors que les oiseaux survolent le causse, il nous montre les brebis qui broutent activement, enivrées par cette herbe fraîche après le fourrage de l'hiver.
Côté humain, l'histoire ne s'encombre pas non plus d'éléments alambiqués mais laisse toute sa place à la simplicité d'une relation qui s'installe. Achille, même loin des hommes, diffuse son instinct terriblement humain. Inutile d'être éloquent pour saisir la gravité des maux, sa perception de l'autre aide Étienne, y compris dans ses silences. Les confessions s'éveillent tout doucement.
Avec humilité, une solidarité et une entraide réciproque vont naître entre Louise, Achille et Étienne. Chacun sera à tour de rôle un soutien pour l'autre.

Ici, comme Étienne, j'ai trouvé que tout était réconfortant. Les petits soucis du troupeau, la musette et son casse-croûte, le pain beurré, le vin coupé d'eau, l'odeur puissante de la bergerie. Les préoccupations sont aux antipodes de celles qui occupaient la vie citadine d'Étienne. Son propre étonnement devant ces deux sortes de vies, ces deux univers si diamétralement opposés montre que des choix existent encore. Notre narrateur s'éloigne d'un monde dans lequel la souffrance est trop vive pour se laisser revenir à la vie dans un monde plus naturel. Mais pour combien de temps ? Juste celui de refaire surface ? Est-ce envisageable sur le long terme ?

Ce petit livre apaise, délivre auprès d'Achille un autre enseignement. Une vie simple. Et si c'était ça, la liberté ?
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Quel plaisir de lire ce roman apaisant et de se laisser emporter en pleine nature, sur les hautes terres du Causse (Méjean) en Lozère.

Etienne, la trentaine, jeune cadre parisien travaillant dans la finance, vient de fuir la capitale, "la foule, le bruit et la fureur du monde". Bouleversé par un drame familial, brisé, meurtri, il a roulé au hasard, sans s'arrêter et découvre avec stupéfaction "un univers qui lui était totalement étranger : la vastitude primitive et sauvage d'un causse, ses dolines et ses avens, ses fleurs aux couleurs aiguisées par vent, sa sauvagine secrète, ses oiseaux libres, sa solitude et son silence."

Sur ce causse, dans un hameau isolé, loin de tout, vivent et s'activent Louise, une fermière déjà âgée, propriétaire d'un troupeau de brebis, et Achille, plus très jeune non plus, le pâtre, qu'elle emploie depuis plus de trente ans, entièrement dévoué à sa tâche. Les soins prodigués aux bêtes dans les pâturages ou la bergerie, rythment leur vie et les saisons.

Ces trois personnages, ces trois blessés de la vie, vont se rencontrer de manière fortuite, apprendre à se connaître, s'apprivoiser, s'entraider et au fur et à mesure s'apporter beaucoup mutuellement, toujours dans le respect de l'autre.

Là où vivent les hommes est un très joli roman, le premier que je lis de Christian Signol, dont j'ai lu de nombreuses critiques élogieuses. Je l'ai beaucoup aimé. Il est plaisant, apaisant, chaleureux. Il n'évite pas certains clichés romanesques ; dès les premiers chapitres on devine et on espère le dénouement. Mais l'auteur parle de la nature et du monde rural avec tellement de passion, de sensibilité et de poésie, qu'on s'en imprègne avec un très grand plaisir.

Ode à la nature, à la beauté, à la liberté, à la simplicité... cet ouvrage est une invitation à se remettre en question et à réfléchir sur les vraies valeurs et le sens à donner à sa vie.

Comme le disait Etienne, en première page du roman :
"Il m'avait fallu attendre l'âge de trente ans pour renoncer à tout ce qui jusque là paraissait important, essentiel, indispensable, même le superflu : tout ce qui nous encombre, et que l'on finit par porter comme un fardeau qui vous écrase, en mesurant sa dérisoire vanité."

#Challenge illimité des Départements français en lectures (48 - Lozère)






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Quel plaisir ! Un livre qui vous réconcilie avec vous-même, avec le monde, la nature et même les hommes. Un livre qui vous aère l'esprit (et en ce moment on en a besoin). Un livre sans tueur en série, ni enquête angoissante ou énigmes en tout genre. Je m'explique. 
Étienne, 30 ans, cadre bancaire, vient de subir le plus violent des deuils et il fuit. Il fuit sa souffrance,  la ville, les siens, les souvenirs. Il abandonne tout, il part, loin. Et presque par hasard, il se retrouve sur le causse en Lozère. Terre inhospitalière diront certains. Et c'est tout le contraire.  Il y rencontre Achille un vieux berger, lui aussi un homme blessé,  et Louise une vieille femme qui va le loger chez elle. A eux trois dans un hameau isolé, ils vont s'aider, panser les plaies les uns des autres presque sans paroles. Étienne va redécouvrir la vie "normale" et la simplicité loin de la folie des villes.
Le roman s'étend sur une année, sur 4 saisons devrait-on dire plutôt parce que la nature, les fleurs, les animaux en font le décor. Une ode à cette région belle et austère, à ces gens accueillants et taiseux, à la vie de ces "fainéants de bergers", au silence... Étienne ne va pas se reconstruire, il va se retrouver. 
Ça n'est certes pas le scénario le plus original du siècle mais ça fait un bien fou. Un récit paisible et humain, la nature qui s'offre pas toujours facile, l'amitié qui soigne l'esprit et, même si la mort et ses douleurs ne sont pas loin, ce livre est plein de vie.
On n'a qu'une envie, trouver Achille et Louise, ce hameau, et puis oublier le reste du monde, vivre là et travailler en sachant pourquoi. Et... 
... respirer en gardant le troupeau des étoiles par une nuit d'hiver claire et glaciale...
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Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Moi qui avais toujours couru après le temps, je découvrais dans l’immobilité forcée une pesa qui me faisait mesurer le poids de la vie soudain arrêtée, la conscience d’être vivant uniquement pour soi, la pensée profonde d’exister sans rien avoir à faire d’immédiat
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Comme si l’essentiel,précisément,trouvait sa juste mesure dans ce que l’heure présente offrait de menus plaisirs, une satisfaction adaptée à l’existence étroite mais parfaitement maîtrisée qu’il menait
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Sous un ciel plein d'étoiles, la terre, les pierres, les bêtes, les arbres et les plantes allaient renaître chaque printemps dans d'autres matins, d'autres lumières et des hommes poursuivraient leur route dans l'innocence de ceux qui lèvent encore la tête vers le ciel -- des hommes dont je faisais partie, désormais, après avoir le seul vrai paradis qui existe encore : celui où les seuls prix pratiqués sont ceux qui permettent des retrouvailles avec les secrets oubliés, mais dont l'écho, répercuté depuis le coeur profond de notre mémoire, demeure vivant en nous depuis le plus lointain des âges.
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Les brebis accueillirent cette petite pluie avec un plaisir évident, sans rechercher le moindre abri. Elles ne se pressaient pas, broutaient l'herbe rase que l'eau du ciel paraissait avoir fait reverdir, par un de ces miracles que les bêtes accueillent toujours sans s'étonner.
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Je sais aujourd’hui qu’il peut rester muet une journée entière, ou répondre à peine aux questions qu’on lui pose, sans jamais prendre de lui-même la parole. Il est assez riche intérieurement pour se satisfaire du monde qui l’entoure, préférant suivre des yeux le vol majestueux des milans qui hantent ces solitudes auxquelles il a voué sa vie, ou s’absenter dans la contemplation du magnifique bleu des muscaris que le printemps fait surgir de la roche, ici, dans un miracle éblouissant de vie.
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Vidéo de Christian Signol
Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/une-famille-francaise-9791035414382/
Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2258/9791035414382/une-famille-francaise
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