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Critique de kielosa



En même temps que Úrsúla Aradóttir, une héroïne de l'humanitaire, est nommée ministre de l'Intérieur d'Islande, une mère vient se plaindre que sa fille mineure a été violée par un agent de police.

Pour Úrsúla, qui vient de rentrer du Libéria où elle avait été envoyée par Médecins sans frontières à la suite d'une épidémie d'Ebola et d'un séjour dans les camps syriens pour le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, cette promotion importante pose évidemment de sérieux problèmes d'adaptation.

D'autant plus que la nouvelle ministre est une dame ambitieuse qui a un vaste programme d'actions prioritaires, telles raccourcir les délais des procédures administratives par exemple.
En plus, elle a dû assumer sa haute charge quasiment au pied levé vu l'état de santé devenu inquiétant de son prédécesseur et elle ne dispose que d'un an jusqu'aux prochaines élections.

Comme nouveau membre du gouvernement, elle ne passe bien sûr pas inaperçu. Non seulement les journalistes la guettent pour le moindre faux pas, mais il y a pire ! Elle reçoit notamment des messages et menaces d'un détraqué dangereux, aussi bien qu'elle accepte contre son gré les services de Gunnar, chauffeur et garde-corps professionnel.

Dans ce climat exigeant elle doit faire la connaissance de ses nouveaux collaborateurs au ministère, entre autres du galant mais énigmatique chef de cabinet Ódinn, et gérer sa vie privée comme l'épouse de Nonni, qui a laissé sa bonne position à l'université de Genève pour être avec elle et leurs 2 enfants, Herdis et Ari, à Reykjavik.

À côté d'Úrsúla, l'auteure nous présente quelques autres personnages dont nous suivrons les péripéties : Rósa et sa fille violée Katrín Eva ; le flic accusé du viol Jonátan et son épouse Marita ; la femme de ménage Stella, à moitié Mexicaine d'origine et donc très basanée dans cette capitale nordique ; le criminel Pétur Pétursson ; le séduisant journaliste Thorbjörn qui aime bien la nouvelle ministre ; le riche spéculateur Ingimar Magnússon, à l'affût d'un scandale financier, etc.

Si je ne puis révéler, bien entendu, la nature et l'objet de la "trahison" du titre, je vous propose un mot sur la particularité des noms islandais. Dans mon billet récent du thriller d'Eva Björg Ægisdóttir "Girls Who Lie" j'avais déjà signalé qu'en Islande les noms de famille n'existent pas. Selon son sexe un nouveau-né prend le prénom d'un de ses parents suivi de "son" ou "dóttir". Aussi bien que dans le bottin téléphonique les abonnés sont listés par leur prénom. On peut trouver ainsi le numéro de la Première Ministre sous la lettre "K" de Katrín Jakobsdóttir et donc pas sous le "J".

Ce système manque peut-être de flexibilité pour les jeunes parents qui souhaitent donner à leur rejeton un prénom exotique comme les prénoms polynésiens Areiti et Keanu, mais les professeurs du Comité des prénoms veillent sur l'authenticité islandaise de ceux-ci.
Notre excellence Úrsúla a d'ailleurs l'intention de dissoudre ce Comité.

Si j'ai lu plusieurs thrillers de sa compatriote homonyme Yrsa Sigurdardóttir, parmi lesquels "Bien mal acquis", "Je sais qui tu es", "The Silence of the Sea"..., "Trahison" a été mon premier roman de Lilja Sigurdardóttir.

Je dirais que l'oeuvre de Lilja est probablement plus littéraire, tandis que l'oeuvre d'Yrsa plus captivante, mais l'Islande peut en tout cas se vanter d'avoir 2 Sigurdardóttir munies d'un beau talent.

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