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Jean-Christophe Salaun (Traducteur)
EAN : 9791022610421
352 pages
Editions Métailié (11/06/2020)
3.65/5   114 notes
Résumé :
Après plusieurs missions humanitaires éprouvantes, Úrsúla accepte de remplacer au pied levé le ministre de la Justice en attendant les prochaines élections.
Elle découvre très vite que son administration n’est là que pour bloquer toutes ses initiatives.
Aussitôt après sa première intervention publique, elle devient la proie d’un cyber-harcèlement menaçant et doit engager un garde du corps. Elle est également poursuivie par un sdf agressif, qui sort d’u... >Voir plus
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Pas facile d'être ministre de l'Intérieur et femme de conviction. Même dans la froide et belle Islande il y a toujours des cinglés pour vous menacer méchamment et vous pourrir la vie. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut que les médias et les réseaux sociaux s'en mêlent. Inutile alors d'essayer de compter sur son entourage. Là comme ailleurs les trahisons y sont nombreuses, Ursula va malheureusement en faire la triste expérience...

Un bon polar rythmé, sans violence physique mais réaliste sur l'attitude délétère de certains hommes vis à vis des femmes de pouvoir. L'excellente série Bergen a donné une vue d'ensemble de la société danoise avec une femme premier ministre en but aux attaques sexistes et aux incidences négatives de sa fonction sur sa vie privée. La nouvelle reine du polar nordique, Lilja Sigurdardottir, qui soit dit en passant mérite bien son titre, fait presque aussi bien avec Trahison, un roman récompensé en 2019 du Icelandic crime fiction Award.

Merci à Babelio et aux Éditions Métailié noir pour cette belle découverte islandaise.
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En même temps que Úrsúla Aradóttir, une héroïne de l'humanitaire, est nommée ministre de l'Intérieur d'Islande, une mère vient se plaindre que sa fille mineure a été violée par un agent de police.

Pour Úrsúla, qui vient de rentrer du Libéria où elle avait été envoyée par Médecins sans frontières à la suite d'une épidémie d'Ebola et d'un séjour dans les camps syriens pour le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, cette promotion importante pose évidemment de sérieux problèmes d'adaptation.

D'autant plus que la nouvelle ministre est une dame ambitieuse qui a un vaste programme d'actions prioritaires, telles raccourcir les délais des procédures administratives par exemple.
En plus, elle a dû assumer sa haute charge quasiment au pied levé vu l'état de santé devenu inquiétant de son prédécesseur et elle ne dispose que d'un an jusqu'aux prochaines élections.

Comme nouveau membre du gouvernement, elle ne passe bien sûr pas inaperçu. Non seulement les journalistes la guettent pour le moindre faux pas, mais il y a pire ! Elle reçoit notamment des messages et menaces d'un détraqué dangereux, aussi bien qu'elle accepte contre son gré les services de Gunnar, chauffeur et garde-corps professionnel.

Dans ce climat exigeant elle doit faire la connaissance de ses nouveaux collaborateurs au ministère, entre autres du galant mais énigmatique chef de cabinet Ódinn, et gérer sa vie privée comme l'épouse de Nonni, qui a laissé sa bonne position à l'université de Genève pour être avec elle et leurs 2 enfants, Herdis et Ari, à Reykjavik.

À côté d'Úrsúla, l'auteure nous présente quelques autres personnages dont nous suivrons les péripéties : Rósa et sa fille violée Katrín Eva ; le flic accusé du viol Jonátan et son épouse Marita ; la femme de ménage Stella, à moitié Mexicaine d'origine et donc très basanée dans cette capitale nordique ; le criminel Pétur Pétursson ; le séduisant journaliste Thorbjörn qui aime bien la nouvelle ministre ; le riche spéculateur Ingimar Magnússon, à l'affût d'un scandale financier, etc.

Si je ne puis révéler, bien entendu, la nature et l'objet de la "trahison" du titre, je vous propose un mot sur la particularité des noms islandais. Dans mon billet récent du thriller d'Eva Björg Ægisdóttir "Girls Who Lie" j'avais déjà signalé qu'en Islande les noms de famille n'existent pas. Selon son sexe un nouveau-né prend le prénom d'un de ses parents suivi de "son" ou "dóttir". Aussi bien que dans le bottin téléphonique les abonnés sont listés par leur prénom. On peut trouver ainsi le numéro de la Première Ministre sous la lettre "K" de Katrín Jakobsdóttir et donc pas sous le "J".

Ce système manque peut-être de flexibilité pour les jeunes parents qui souhaitent donner à leur rejeton un prénom exotique comme les prénoms polynésiens Areiti et Keanu, mais les professeurs du Comité des prénoms veillent sur l'authenticité islandaise de ceux-ci.
Notre excellence Úrsúla a d'ailleurs l'intention de dissoudre ce Comité.

Si j'ai lu plusieurs thrillers de sa compatriote homonyme Yrsa Sigurdardóttir, parmi lesquels "Bien mal acquis", "Je sais qui tu es", "The Silence of the Sea"..., "Trahison" a été mon premier roman de Lilja Sigurdardóttir.

Je dirais que l'oeuvre de Lilja est probablement plus littéraire, tandis que l'oeuvre d'Yrsa plus captivante, mais l'Islande peut en tout cas se vanter d'avoir 2 Sigurdardóttir munies d'un beau talent.

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Ursula plutôt habituée à l'humanitaire, se voit proposer de remplacer un ministre provisoirement. Une vraie opportunité. Elle va très vite comprendre que sa place est dangereuse et qu'on va lui mettre des battons dans les roues dans ce qu'elle veut entreprendre. Elle va vouloir s'intéresser à une affaire et ça ne va pas être simple. Place pas si idyllique et à qui peut-elle faire vraiment confiance ? Dans ce milieu, il faut être blindé et comprendre que tous les coups sont permis pour tenir.
Je pense que ce livre reflète parfaitement le monde sans concession du monde politique et sûrement d'autant plus pour une femme. Pourtant pas fan habituellement des livres se déroulant dans le monde politique, Lilja Sigurdardottir m'a conquise par le réalisme, la fluidité du style, le suspense, la tension qui monte progressivement. Vous l'aurez compris j'ai passé un agréable moment.
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Ursúla est une fille bien. Brillante, engagée dans les causes humanitaires, elle a deux enfants et un mari aimants. Peu connue en politique, c'est du sang neuf pour le ministère de l'Intérieur islandais qui en a bien besoin.

On lui fait fête, dans les premières heures qui suivent sa prise de fonction, elle se familiarise avec son nouvel environnement, son chef de cabinet, son assistante, la femme de ménage, Gunnar aussi, qu'elle refuse tout d'abord comme chauffeur, désireuse de rester simple.

Et puis, les premiers dossiers difficiles commencent à fissurer sa résistance. Car, quoiqu'elle ne se l'avoue pas, on ne revient pas indemne d'une confrontation avec les zones de guerre de Syrie, du Libéria et surtout d'avec Ebola. Et le climat de tension, d'hostilité sourde qui pèse sur Ursúla, ses relations interlopes avec la presse, ses difficultés conjugales et son passé douloureux n'aident en rien.

Surtout que ça commence à se compliquer sérieusement.

C'est carré, efficace. Des chapitres courts, un entrelacs d'intrigues et de sources de suspens qui maintiennent le rythme sans aller flirter avec l'improbable. Assez de verglas pour qu'on s'y croit. Bref, un bon thriller qui fait le job.
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Première lecture de l'auteur islandais Lilja Sigurdartottir , j'ai beaucoup aimé ce roman qui est très différent me semble - t - il des polars nordiques .
Ici pas de tueur psychopathe mais une jeune femme Ursula , mariée , maman comblée , qui a passé quelques années à travailler en Syrie au Liberia dans l'humanitaire et qui se lance dans la politique pour être plus disponible pour ses proches .
Dès ses premiers pas en politique , elle se rend compte d'une chose, c'est que ce travail est semé d'embûches , elle qui croyait être blindée par ses difficiles missions à l'étranger , se retrouve propulsée dans une ambiance où tous les coups sont permis .
Qui est cet SDF qui lui fait peur et qui au fil du temps semble vouloir la protéger ?
Arrivera - t - elle à résoudre cette délicate affaire de viol qu'une maman désespérée lui demande de reprendre ?
Pour le savoir plongez dans ce polar original , vous ne le regretterez pas .
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Úrsúla Aradóttir. L’article annonçait qu’elle venait d’être nommée ministre. Elle ne pouvait quand même pas avoir grandi à ce point… Et pourtant, aucun doute, il s’agissait bien d’elle. Une fois encore, il fut envahi de l’étrange sensation que la vie des autres se déroulait en ligne droite tandis que la sienne tournait en rond. Il tira son carnet de sa poche. Il s’apprêtait à noter ces quelques réflexions sur le temps lorsque son regard se posa sur l’homme à côté d’Úrsúla sur la photo. Tous deux souriaient en fixant l’objectif. Ses yeux à elle étaient pleins de vie et de joie, comme ils l’avaient toujours été, tandis que ceux de l’homme étaient glacials. Le regard le plus froid du monde. Il continua d’observer la photographie sans comprendre comment Úrsúla, devenue ministre, pouvait ainsi lui serrer la main. Serrer la main du Diable en personne.
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Les gens qui ont de l’argent ont toujours des amis ... Et ceux qui ont énormément d’argent ont de très bons amis.
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Le chef de cabinet lui tendit un petit flacon de désinfectant pour les mains. - N'aie pas peur de l'utiliser en toute occasion. Durant le mois qui vient, tu vas devoir serrer plus de mains que tu ne l'as fait de toute ta vie, et la grippe vient de faire son retour. En souriant, elle s'empara du flacon dont elle versa quelques gouttes dans sa paume avant de lui proposer à son tour. Ils se frottèrent les mains quelques secondes. L'odeur douce et légèrement mentholée du produit rappela à Ursula à quel point elle était en sécurité ici: aucun germe ne résisterait à un simple désinfectant à base d'alcool. Au Liberia, ils devaient se laver les mains à l'eau de Javel.
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Bah... le prénom n'a aucune importance, marmonna-t-il en sortant. Il n'y a que le regard qui compte. Les yeux disent tout ce qu'il y a à savoir d'un homme.
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L’espace d’une seconde, elle sentit renaître en elle l’étincelle qu’elle avait si souvent perçue quand il lui souriait ainsi. Il était de plus en plus beau à mesure que les années passaient, et il ne faisait aucun doute qu’il vieillirait bien. Un peu de gris dans ses cheveux sombres ou sa barbe ne le rendraient que plus séduisant. Elle voyait bien à quel point il attirait le regard des autres femmes, et lorsqu’ils sortaient, lorsqu’ils se mêlaient à la foule, elle était fière d’être son épouse. Mais cette étincelle s’accompagnait invariablement de la culpabilité qui imprégnait tous leurs échanges depuis qu’ils étaient revenus vivre en Islande. Il lui demandait régulièrement ce qui n’allait pas. Qu’ils soient chez leur conseiller conjugal ou seuls à la maison, elle ne pouvait dire à voix haute qu’elle ne ressentait plus rien à son égard ni envers les enfants, qu’elle savait qu’elle les aimait mais ne parvenait pas à l’éprouver réellement. Elle ne pouvait pas dire qu’elle ne ressentait pour eux que la tendresse qu’elle éprouvait pour les gens en général. Qu’elle aimait les gens, qu’elle avait de l’empathie pour eux, qu’elle voulait les aider, eux trois compris. Mais qu’au-delà de ça… rien, à vrai dire.
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Video de Lilja Sigurdardottir (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lilja Sigurdardottir
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