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Critique de Totophe17


Florent Silloray nous entraîne sur les traces de son grand-père, prisonnier de guerre au cours de la seconde guerre mondiale. Au décès de son aïeul, Florent récupère un carnet rédigé par son grand-père. C'est un petit carnet en moleskine, rédigé à la mine de plomb. Roger raconte sa drôle de de guerre et sa captivité, en France et en Allemagne.

Roger était maraîcher près De Nantes. Il est mobilisé au début en septembre 1939 et rejoint son régiment. Il va nous raconter ses classes, ses occupations. Roger note tout ce qui concerne son quotidien. Quand il partira au front, il fera de même. C'est une véritable mine que son carnet, on y trouve le quotidien des soldats, leurs occupations, leurs loisirs, leur nourriture, leur boisson.

Florent Silloray part sur les traces de son grand-père à la recherche du passé de celui-ci, à la recherche de ce passé dont il a très peu parlé. Mais pourquoi parler quand on a tout écrit ? Grâce au carnet de Roger, aux notes de celui-ci, grâce à ses descriptions, grâce aux photos qui accompagnent ce petit carnet, Florent est en quête. Il va chercher les lieux en France mais aussi en Allemagne.

Roger parle de ses conditions de détention. Il n'épargne aucun détail sans faire du misérabilisme. Il décrit ses relations avec ses camarades et avec ses geôliers. Roger explique ce qu'il vit, ce qu'il ressent mais jamais sans se plaindre.

Florent Silloray nous permet de revisiter la période de la drôle de guerre avec les états d'âme des soldats mais aussi de la population. Il nous entraîne sur les routes de l'exode. Florent nous invite dans l'univers de l'armée française en déroute, dans ce qu'ont vécu nos soldats défaits et leurs conditions de détention.

J'ai beaucoup aimé le graphisme et les couleurs choisi par Florent Silloray pour évoquer le parcours de Roger : ces couleurs sépia font un peu penser à des photos d'autrefois. Comme beaucoup d'auteurs et d"illustrateurs qui alternent entre des temps passés et des temps présents, Florent Silloray met en couleurs son parcours sur les lieux parcourus par Roger. J'ai trouvé le graphisme de Florent Silloray très "humain" : le carnet de Roger est un reportage et l'album de son petit-fils est un reportage hommage.

J'ai trouvé cette BD très sensible et très intéressant car évoquant un aspect de la seconde guerre mondiale peu ou pas traité. Ce n'est pas la première fois que je lis une BD ou un roman où un petit-fils part sur les traces du passé de sa famille. C'est parfois une nécessité pour comprendre d'où l'on vient. C'est aussi symptomatique d'une époque où nous ne sommes pas toujours assez à l'écoute des anciens. Certains ont beaucoup de pudeur à parler de leur vie, de leur parcours. Parfois au décès d'un grand-père ou d'une grand-mère, quand on découvre certains documents, on découvre des pans d'histoires oubliées. On découvre des secrets de famille.

Il ne faut pas oublier de s'attacher aux témoignages de nos anciens. Né au Mali, surnommé "Le Sage de l'Afrique", Amadou Hampâté Bâ est l'auteur du célèbre proverbe : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. » Ne l'oublions pas.

Merci à Florent Silloray de nous avoir permis de partager le destin de soldat vaincu de Roger.




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