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Critique de finitysend


10 ans après l'indépendance d'une planète jadis sous la dépendance de l'humanité , son ancien administrateur colonial revient en visite privée de découverte et de redécouverte .

Il est à la recherche de souvenirs , et il veut aussi découvrir du neuf , en essayant de porter un autre regard sur ce monde et ses habitants tellement singuliers , qu'il croyait pourtant bien connaître .

Ce roman plonge le lecteur dans une ambiance postcoloniale très caractéristique de ce genre de textes .

En effet , le lecteur découvre d'anciens colons qui sont restés et en même temps , il découvre aussi leurs motivations à rester sur ce monde évacué par le plus gros de l'espèce humaine .
L'auteur tente de découvrir leurs passés , leurs souvenirs , leurs présents , le murmure des médisances passées et ce que semblent être devenus leurs idéaux ou plus simplement leurs péchés mignons ....

Le voyageur fait aussi la découverte d'une planète très étrangère ( de nouvelles régions qu'il ne connaissait pas ) , une faune et une flore tout à fait curieuse , le plus souvent déroutante et définitivement variées et autre .
Il semble y avoir deux espèces intelligentes sur ce monde , deux espèces diamétralement différentes , aux liens culturels serrés , plus que génétiques .

Les Sulidorors sont bipèdes et ils ont des mains , alors qu'ils semblent pourtant moins intelligents que les Nilidorors , quadrupèdes sans mains , mais qui possède pour leur part , une culture et un langage infiniment plus riches que leur voisins de palier qui néanmoins coopèrent volontiers avec eux .

Le visiteur curieux et nostalgique qui nous guide , souhaite également découvrir une cérémonie religieuse des Nilidorors , La Renaissance .
C'est la cérémonie centrale d'un véritable culte à mystère .
Notre voyageur voyage donc tous le longs de ce roman pour découvrir cette cérémonie et plus généralement , pour approfondir cette culture , qu'il culpabilise de ne pas avoir estimé à sa juste valeur , en son temps .
Il souhaite ressentir beaucoup de ce qui lui a échappé naguère du fait de ses anciens préjugés ou de ses erreurs de jugement d'alors .

C'est incontestablement le thème de la route versus contexte post colonial . Une époque où toutes les parties présentes sont transformées par le passé , par le présent et par les séquelles du passés ainsi que par le temps qui continue d'avancer, alors que l'histoire continue naturellement d'être en marche ..

Les personnages se croisent , plus ou moins , les uns façonnant les autres , au grès de leurs perceptions qui occasionnellement s'entremêlent , s'ajustent , qui se pondèrent , qui éventuellement se confrontent et s'opposent avec une certaines acrimonie, assez modérée généralement dans ce texte agréable et modéré .
Ce que l'on perçoit généralement du réel n'est souvent que le fruit de ce qui est déjà en nous-même et nous croyons ainsi fréquemment voir des choses qui sont souvent , en fait , autres que telles que nous les voyons .

Certains personnages sont empêtrés dans ce qu‘ils croient , savoir , aimer ou voir , au point qu'ils se perdent quelquefois , à des degrés divers dans une réalité qui devient relative car elle flotte au grès des regards et des observateurs , comme au grès des souvenirs avérés , tangibles , étayés ou bien simplement construits selon des filtres savamment opaques et souvent réducteurs .
Cela peut perdre ces personnages et même quelquefois leur couter la vie .

Ce texte n'a par ailleurs rien d'onirique et d'évaporé , au contraire , il est bien « terrien « car très concret et très pragmatique .
Les personnages sont solides , ce monde aussi est solide et il est aussi véritablement dépaysant et étranger ..


Donc voici , un vrai planète opéra assez riche , mais relativement contemplatif , on est loin du thriller effréné .
Cependant il y a quantité de choses à découvrir et à connaitre dans cet longue route ( assez brève finalement si on raisonne en nombre de page ) .

C'est enfin et pour finir , un texte modérément optimiste et assez édifiant .
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