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Critique de laudou92
Le plaisir de retrouver la narration bien construite, solidement ancrée dans son décor imaginaire, caractéristique de l'art et de l'aisance de Silverberg. le sujet n'est pas sans rappeler le Printemps d'Helliconia, je ne sais pas qui a l'antériorité d'Aldiss ou de Silverberg… Il ne fait pas de doute que le roman de Silverberg est plus banal. Mais à part une tendance à tirer à la ligne (notamment en rendant systématiquement compte des états sentimentaux des protagonistes, dont il faut bien dire qu'on se moque grandement), il offre une lecture plaisante. A l'épopée du « Peuple » sortant des ténèbres d'une longue (trop longue pour être crédible ?) période de glaciation et partant à la conquête de la « Grande Planète » s'ajoute le mystère opaque et stimulant des origines de ce peuple, et de l'histoire réelle de la planète avant le cataclysme. Ce mystère n'est malheureusement pas entièrement éclairci… mais suffisamment tout de même pour qu'on ne sorte pas trop frustré de sa lecture. Pour les amateurs du genre, cette dernière observation (qui peut éclairer sur les techniques et les ressources de la SF) : Silverberg est champion pour recréer de A à Z tout un monde. On pourrait s'amuser à faire le décompte de tous les noms qu'il est donc obligé d'inventer tout au long de ce roman : des noms propres en quantité, bien sûr, mais aussi des noms pour désigner plantes, animaux, êtres pensants, lieux géographiques, et même celui de « Grande Planète » qui n'est pas, que je sache, le nom d'une planète réelle. Il y a pourtant un mot, un seul ! appliqué à ce monde inventé qui se réfère au monde réel, à notre monde… et c'est le mot « homme » (ou « humain »). La logique aurait voulu que Silverberg baptise aussi à sa façon la race qui dominait la planète pendant l'ère précédente… Il ne l'a pas fait, et c'est en réalité une des clés du suspense.
