Un après-midi, nous effectuions une série d’opérations plus ou moins difficiles. L’enfaon, lui, observait toujours la sombre forêt à travers la fenêtre. Soudain la maîtresse lui a demandé :
– L’enfaon, si tu n’apprends pas à calculer, comment feras-tu pour trouver un jour un travail ?
Il a soupiré :
– Je ne comprends pas vos calculs, maîtresse. Pour vous, par exemple, 1 + 1 font 2. Pour moi, 1 + 1 font 1. Ça fera toujours 1.
– Tu te trompes, a répondu la maîtresse. 1 + 1 font 2.
L’enfaon a pivoté sur sa chaise et a répliqué :
– Je suis un mélange d’humain et de cerf, deux espèces différentes. Et pourtant je suis 1. Vous voyez bien que 1 + 1 font 1. Je sais que c’est difficile pour vous, maîtresse, de comprendre. Vous essayez de m’aimer tel que je suis. C’est pour ça que je reste ici. Uniquement pour ça. Mais si vous m’obligez à voir le monde comme vous le voyez, je partirai.
Et puis, est-ce que papa aurais compris si je lui avais dit que j'étais tombée amoureuse ? L'amour, ça fait des bulles dans le cœur. Ça allume des lucioles dans les yeux. Ça soulève le vent dans les cheveux. Ce jour-là, tous les autres étaient bien peignés sauf moi qui avais de la folie dans les mèches. C'était le vent de l'amour.
Quelque chose me rongeait à l'intérieur. Ça me faisait tellement mal qu'il m'arrivait de souhaiter ne plus être amoureuse. J'aurais voulu que maman lessive mon cœur. Un bon lavage, un bon essorage, quelques heures sur le fil à linge pour faire tomber les dernières gouttes d'amour, et je serais repartie avec un cœur tout neuf, comme avant, quand je n'avais pas encore rencontré L'enfaon.
Si tu posais ton oreille sur mon cœur, tu entendrais le chant d'un ruisseau qui s'écoule doucement vers toi, une seule de ses gouttes pourrait t'inonder de bonheur.
Marie
J'ai besoin qu'on m'aime pour donner le meilleur.
Ça me faisait tellement mal qu'il m'arrivait de souhaiter ne plus être amoureuse. J'aurais voulu que maman lessive mon coeur. Un bon lavage, un bon essorage, quelques heures sur le fil à linge pour faire tomber les dernières gouttes d'amour, et je serais repartie avec un coeur tout neuf,
À la fin du premier trimestre , l’enfaon et moi n ‘avions toujours pas franchi la distance qui nous séparait . Il demeurait solitaire et sauvage. Un jour, des garçons se sont amuses à s’adresser sur leurs téléphone portables des images d’homme étranges trouvés sur internet. C’étaient des peintures provenant de grottes préhistoriques. Les silhouettes portaient des cornes sur la tête comme l’enfaon. Certains élèves ont alors commencé à se moquer de lui en l’appelant « le sorcier ». Il semblait ne pas accorder d’importance à ces méchancetés. Pourtant je sentais combien ce surnom le blessait .
Il apprennent par tête, moi j'apprend par parce que j'ais besoin qu'on m'aime ❤️
Thomas
"Mon cœur était incendié. Il n'y avait pas de pompiers pour éteindre ça. C'était un vrai désastre. Je l'aimais réellement…"
Il cachait ses secrets sous des montagnes de souffrance.