Deuxième lecture de vacances avec billet rapide.
Il s'agit de mon premier roman de
Maigret. J'avais lu un court recueil de nouvelles qui m'avait bien donné envie il y a quelques années. le résultat est positif bémol.
J'ai bien aimé l'ambiance de Concarneau sous la tempête (m'a donné envie de visiter), l'atmosphère glauque de l'Hôtel de l'amiral, les journalistes qui, par leurs articles, soufflent sur les braises de la psychose qui s'empare peu à peu de la ville et le maire qui crise et veut que l'on désigne un coupable, quel qu'il soit. Face à tout cela,
Maigret reste aussi serein qu'un bloc de marbre. Rien ne l'ébranle. L'expérience probablement. le pauvre inspecteur Leroy qui l'assiste ne lui sert que de bras et de jambes supplémentaires, interdiction de penser (il essaie si peu).
Mais d'un autre côté, la lecture dans
le train ou en fin d'excitantes journées de vacances était souvent soporifique, une vraie berceuse. Bon, j'ai déjà vu des
Maigret à la télé et je ne m'attendais pas à l'inspecteur Harry, mais on a beau être prévenu…
Plus embêtant, l'absence totale de pénétration des personnages. On est incapable de savoir ce que les personnages pensent. Même
Maigret. Surtout
Maigret. le narrateur déclare même à un moment « il est impossible de deviner les pensées de
Maigret ». Un bloc de marbre inaccessible donc. Cela induit une absence totale d'indications sur la façon dont son cerveau fonctionne, comment il associe et corrèle les événements, comment lui viennent ses intuitions. C'est très frustrant. J'ai conscience cependant que cela participe à l'ambiance qui m'a plu.
Simenon ne sème pas d'indices qui pourraient faire participer le lecteur à l'enquête. Ce dernier n'est donc pas mieux loti que le journaliste ou l'inspecteur Leroy. Impossible de reconstituer ne serait-ce qu'une partie du récit qui est dévoilé au dernier acte.
Cette lecture était donc une expérience intéressante et pas désagréable, mais je ne suis pas sûr de retenter
Maigret. A moins qu'on me dise que certaines affaires sont menées différemment.