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Critique de ecceom


Maigret coule une retraite bien méritée, au fin fond du Loiret.
Il décide de mettre à profit le temps dont il dispose désormais, pour aller occuper les rond-p...pour écrire ce qui ressemble à des mémoires.
Il revient ainsi sur le Maigret issu de l'imagination de Simenon qui selon lui, ne correspond pas à la réalité, bien plus prosaïque et ennuyeuse. Il reproche ainsi à l'auteur d'avoir enjolivé les enquêtes, tu les planques interminables, les visites de garnis, les dizaines de kilomètres parcourus...bref, le quotidien du flic.

Il nous décrit son parcours : départ de province, études, entrée par hasard dans la police, premières années à arpenter les trottoirs de la capitale...jusqu'au Graal, la nomination comme Inspecteur à la Brigade spéciale.
Maigret récuse le rôle de héros et le roman s'achève sur une ode au métier obscur mais noble, de fonctionnaire.

Les belle-mères ont parfois du bon.
Comme l'indique Simenon dans ses Mémoires intimes, c'est parce que belle-maman (il vient juste de divorcer de Régine puis de se remarier dans la foulée avec Denise) qui passe un peu de temps avec eux, est une bavarde impénitente, que l'auteur, incapable de se concentrer avec ce babillage incessant, décide d'écrire un sujet facile, sans intrigue.
C'est ainsi que naissent ces "Mémoires de Maigret" écrites entre le 19 et le 26 septembre 1950 (oui, vous avez bien lu : 8 jours !) à Lakeville, au Connecticut.

Simenon n'avait guère de considération pour les romans faisant intervenir ce Commissaire qui allait pourtant grandement contribuer à sa gloire (et infliger aux téléspectateurs, de longues séances d'ennui avec un Jean -je ne suis qu'une moue molle-Richard).
Ce roman présente pourtant de l'intérêt.

D'abord, il donne de l'épaisseur au personnage de Maigret en complétant les éléments de la vie du Commissaire, certains entièrement nouveaux, d'autres disséminés çà et là de l'oeuvre.
La rencontre de Maigret et de sa femme, la perte de leur enfant délicatement évoquée...autant de détails qui donnent du corps et humanisent ce personnage fictif.

Ensuite, Simenon utilise assez brillamment et avec beaucoup d'humour, une astuce littéraire consistant à brouiller la frontière entre l'auteur et sa créature. S'exprimant à la première personne, Maigret s'adresse au lecteur pour rétablir certains faits. C'est donc le "vrai" Maigret, qui corrige quelques excès de plume du jeune Sim (pseudonyme utilisé par l'auteur à ses débuts), si sûr de lui-même, si apparemment désinvolte (mais qui deviendra pas moins son ami).

Une oeuvre atypique, mais conduite avec brio. Simenon s'amuse, ce n'est pas si fréquent.
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