Etrange livre... Jules
Maigret se souvient... Comment le pauvre a dû finalement, en désespoir de cause, "entrer dans la police"... (alors qu'il aurait dû "faire docteur" !)... comment il a travaillé d'abord - comme stagiaire - "sur la voie publique"... puis dans les gares (Ambiance glaciaire à la Gare du Nord !)... puis aux "Garnis"... puis à la "Brigade Spéciale" (promotion à plus haut risque létal...)... Sa rencontre avec le jeune journaliste
Simenon (une vraie tête-à-claques !)... Mia surtout comment il a rencontré la future Louise
Maigret (qui n'a rien d'une Louise de Rênal, comme on sait !)... et comment sa belle-famille regrettait que Louise n'ait pas rencontré un ingénieur des Ponts & Chaussées... Aussi, ce qu'était ce Paris des voitures de police tirées par les chevaux, aux sabots résonnant très fort dans les rues pavées arpentées par l'alors si jeune (et fluet)
Maigret...
Comment
Maigret a "épaissi" (physiologiquement et professionnellement), aussi !
Grâce à son narrateur ( ' ttention, c'est Jules
Maigret qui raconte...),
Simenon décrit son propre pesonnage comme un sacré c... horripilant, pas mal frimeur et imbu de lui-même (mais que Mme
Maigret tolère et finalement aime bien...), sorte de gandin parasitant la vie du pauvre commissaire, et truffant volontiers ses "récits" d'inexactitudes ! C'est que Jules
Maigret aime plutôt l'exactitude (L'a raison !!!). Savoureux jeu de miroirs. J'aime cette (rare) modestie simenonienne...
Pas mal de nostalgie.... Franchement, c'est attachant ! Plein de sève, de "petits détails vrais", d'humour...
Ecrit en 1 à 2 semaines en 1950 (mention finale : "Meung-sur-Loire, le 27 septembre 1950").
Point de méchant criminel (en général, toujours "plein aux as") à traquer, pour cette fois-ci... Juste de jolies tranches de vie d'un obscur fonctionnaire du 36 Quai des Orfèvres, à déguster, page après page...