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Critique de Arakasi


Nous sommes à l'orée du XXVIIIe siècle au sein du Retz, un immense empire galactique s'étendant sur des milliers de mondes, et sept pèlerins sont en marche. Ils se rendent sur Hypérion, planète aux mille secrets où se dressent les mystérieux Tombeaux du Temps et où rôde le mythique Gritche, divinité sanguinaire qui déchire de ses griffes métalliques les fidèles assez imprudents pour s'aventurer jusqu'à son domaine. Rien ne rassemble ces sept pèlerins, ni le rang, ni l'âge, ni la position sociale, mais de leur périple dépend l'avenir du Retz tout entier (ou du moins est-ce ce que semble penser l'Eglise gritchienne qui les a conviés à cette dangereuse quête). Un seul point commun semble les réunir : tous se sont rendus sur Hypérion à un moment donné de leur existence – eux ou une personne proche – et ce voyage a transformé leurs vies à jamais.

Le pèlerinage jusqu'aux Tombeaux du Temps durera sept jours. Afin d'être davantage à même d'affronter le Gritche, les sept pèlerins décident de conter chaque soir après dîner leurs histoires respectives. C'est le père Hoyt, prêtre catholique à la foi brisée, qui débutera. Il sera suivi du colonel Kassad, ancien héros du Retz et criminel de guerre, puis de Martin Silenus, le poète trois fois centenaire, de Sol Weintraub « le juif errant », de Brawne Lamia, la belle et redoutable détective privée… Histoire d'amour, histoire familial, récit policier, intrigues politiques – les récits des voyageurs sont aussi variés et différents que les origines de leurs narrateurs, mais au-dessus de toutes ces histoires planent l'ombre angoissante du Gritche et les même inquiétantes questions : pourquoi ont-ils été choisis ? Qu'est exactement le Gritche ? Et que se passera-t-il quand les portes des Tombeaux du Temps s'ouvriront à leur arrivée, conformément à la mythologie de l'Eglise gritchienne ?

Il m'a fallu un certain temps pour m'attaquer à « Hypérion », pourtant considéré comme le chef-d'oeuvre de Dan Simmons et accessoirement comme un pilier de la littérature de science-fiction, et ceci pour une raison très simple : la science-fiction me gonfle. N'y voyez là aucune critique contre le genre en général et seulement une réaction tout à fait subjective : les voyages multidimensionnels m'indifférent, les délires high-tech m'ennuient à mourir et les séances de surf dans le cyber-espace me tapent sur les nerfs, tout simplement. Il existe, bien entendu, quelques exceptions à cette indifférence, comme la très plaisante saga « Vorkosigan » de McMaster Bujold et les « Fondation » d'Asimov, mais elles sont peu nombreuses.

Et pourtant… Et pourtant, force est de reconnaître que certains livres dépassent les genres et séduisent malgré tous les aprioris du monde. « Hypérion » fait indubitablement partie de ces romans d'exception : grâce à sa construction originale et à ses personnages nuancés, il est parvenu à me plaire et même à m'émouvoir malgré toutes mes réticences. La pluralité des récits permet à l'auteur d'aborder de nombreuses thématiques – religieuses, politiques et même poétiques, si si ! – et apporte beaucoup de richesse et d'originalité au récit, lui évitant de tomber dans les poncifs de la science-fiction classique. Preuve, s'il en est besoin, qu'il ne faut bouder aucun genre littéraire, sous peine de passer à côté de plaisantes surprises. Avis donc aux amateurs !
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