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Critique de lozere


New York 1947, le roman s'ouvre sur une scène de dîner chez Boris Makaver, homme d'affaires âgé qui a fui le ghetto de Varsovie quelques années auparavant. Les convives autour de lui sont tous des proches ou des amis juifs exilés à New York, dont nous allons suivre à un moment donné la trajectoire.
Cette première soirée au terme de laquelle Anna Makaver quitte son mari Sebastien Luria pour une vieil ami de sa famille, Grein, lance l'un des fils conducteurs du récit, c'est-à-dire les liens qui se font et se défont entre la quinzaine de personnages, et toutes les réflexions qu'entrainent et déterminent les choix de chacun. Grein ne cessera ainsi d'hésiter entre trois femmes, Leah son épouse, Anna fille de son ami Makaver qu'il a connu enfant, et Esther, qui est sa maîtresse depuis douze ans. le docteur Malogrin hésite à reprendre sa femme et sa fille, parties vivre avec un officier nazi pendant la guerre...
Ombres sur l'Hudson peut faire penser à Manhattan Transfert de Dos Passos, notamment dans la construction du récit qui s'attache à une constellation de personnages qui entretiennent des liens plus ou moins étroits, qui disparaissent, ou réapparaissent au détour d'une conversation entre deux personnages. le moteur des personnages restent cependant leur rapport à la judaïté, et à la Shoah : comment et pourquoi vivre après les camps ? Les réponses comme les personnages sont multiples, souvent excessives, et toutes relatives, qu'il s'agisse de la religion, de la passion, du mensonge, de la perte de soi.
Ayant lu ce roman il y a près d'un an, le sentiment que j'en garde est celle d'une grande instabilité des trajectoires, de relativité des choix, qui changent à chaque instant (ce qui paraissait évident la veille parait saugrenu le lendemain), de passages également où l'on s'ennuie devant tant d'indécision qui ressemble parfois à du caprice. C'est sans doute ce qui en fait un grand roman où, comme les personnages, on s'accroche au moindre sursaut de vie, même si c'est encore une illusion.
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