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Critique de sabine59



" Ce ne serait pas un roman, mais un récit, à peine un récit, un récit interrompu, fait de fragments..." Voilà comment Marie Sizun nous présente, au tout début, ses " Éclats d'enfance".

Parce que les entrées de Paris sont toutes encombrées, en cette fin de vacances, l'auteure décide de passer par la porte des Lilas, où , petite fille, elle habitait et où elle n'avait jusqu'ici pas eu le courage de retourner.

Elle retrouve quelques odeurs, des bribes de souvenirs mais c'est ensuite chez elle , en suivant sur le plan les rues de son quartier, le 20ème arrondissement, que peu à peu l'enfance ressurgit.

Chaque chapitre est ainsi consacré à un lieu du passé, à des anecdotes souvent révélatrices le symbolisant.

Une enfance d'une tristesse douce, d'une beauté cruelle, que l'on retrouve par touches dans ses romans. Une enfance, parcellaire, vue comme à travers un kaléidoscope, mais dont Marie Sizun rend si bien la résonance, le parfum, la tonalité. La petite fille solitaire, à la mère trop mélancolique, dont le père est parti, nous la voyons parcourir la rue de Belleville ou le passage de Tourelles, nous l'accompagnons dans ses promenades rêveuses, ses pensées déjà pleines de maturité.

L'écriture est particulièrement belle, sensible et fine. En créant une légère distance entre elle et celle qu'elle nomme" L'enfant", l'auteure se réapproprie le passé à sa façon, et surtout écrire ce livre lui a permis de faire la paix avec " ce qui était autrefois intolérable".

" Les tendres et cruels fantômes de l'immeuble de briques rouges, j'ai simplement eu envie de les prendre dans mes bras, de les rassurer, de les réchauffer, de leur redonner vie. Une autre vie"

Je trouve qu'elle y est pleinement parvenue. Un récit fort émouvant, qui éclaire l'oeuvre de l'auteure.
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