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Dans ce livre récit, nous retrouvons des éclats d'enfance de Marie Sizun. Ces éclats sont des pépites d'émotions pour nous, lecteur et nous ne pouvons qu'éprouver beaucoup de tendresse pour Marie Sizun qui nous offre une fois encore un merveilleux moment de lecture.
Les souvenirs évoqués font parfois sourire mais font souvent un creux dans l'estomac , nous revivons par procuration notre propre enfance, même si tout n'était pas exactement pareil même si l'époque n'est pas tout à fait identique. Nous sommes transportés dans son univers, dans son enfance.
Que Marie Sizun ait eu envie d'écrire ce récit est touchant et n'étonne pas car on a déjà eu dans plusieurs de ces romans des bribes de ce qu'elle a vécu auprès de sa mère et son ressenti semble tellement fort qu'il me semble tout "naturel" qu'elle ait éprouvé le besoin de nous en dévoiler un peu plus.
Merci Madame Sizun pour votre générosité.
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" Ce ne serait pas un roman, mais un récit, à peine un récit, un récit interrompu, fait de fragments..." Voilà comment Marie Sizun nous présente, au tout début, ses " Éclats d'enfance".

Parce que les entrées de Paris sont toutes encombrées, en cette fin de vacances, l'auteure décide de passer par la porte des Lilas, où , petite fille, elle habitait et où elle n'avait jusqu'ici pas eu le courage de retourner.

Elle retrouve quelques odeurs, des bribes de souvenirs mais c'est ensuite chez elle , en suivant sur le plan les rues de son quartier, le 20ème arrondissement, que peu à peu l'enfance ressurgit.

Chaque chapitre est ainsi consacré à un lieu du passé, à des anecdotes souvent révélatrices le symbolisant.

Une enfance d'une tristesse douce, d'une beauté cruelle, que l'on retrouve par touches dans ses romans. Une enfance, parcellaire, vue comme à travers un kaléidoscope, mais dont Marie Sizun rend si bien la résonance, le parfum, la tonalité. La petite fille solitaire, à la mère trop mélancolique, dont le père est parti, nous la voyons parcourir la rue de Belleville ou le passage de Tourelles, nous l'accompagnons dans ses promenades rêveuses, ses pensées déjà pleines de maturité.

L'écriture est particulièrement belle, sensible et fine. En créant une légère distance entre elle et celle qu'elle nomme" L'enfant", l'auteure se réapproprie le passé à sa façon, et surtout écrire ce livre lui a permis de faire la paix avec " ce qui était autrefois intolérable".

" Les tendres et cruels fantômes de l'immeuble de briques rouges, j'ai simplement eu envie de les prendre dans mes bras, de les rassurer, de les réchauffer, de leur redonner vie. Une autre vie"

Je trouve qu'elle y est pleinement parvenue. Un récit fort émouvant, qui éclaire l'oeuvre de l'auteure.
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♫ J'ai eu tort je suis revenue dans cette ville au loin perdue
Où j'avais passé mon enfance ♫

Marie Sizun est revenue, bien des années plus tard dans le quartier de son enfance.
Dans le XXème, près de la porte des Lilas.
A petits pas elle y est revenue, craintive.
Sur un plan elle a retrouvé les rues où elle déambulait enfant.
A chaque rue, des éclats lui reviennent.
Des éclats de joie, de peur, de tristesse, d'innocence, de bonheur........
Tous ces sentiments mêlés, accompagnés du sourire triste de sa mère aimante, de l'absence du père, du petit frère maintenant mort.
C'est beau l'enfance, mais ce n'est pas toujours le bonheur absolu, loin de là.
Des éclats nous en restent, nous reviennent, ravivant des joies et des douleurs.
Que j'ai aimé arpenter toutes ces rues avec l'enfant.
L'atmosphère des années cinquante avec toutes ses boutiques, ses marchands ambulants.
Les jeux sur le trottoir.
On ne voit plus d'enfants jouer sur les trottoirs.
Nostalgie d'une époque.

♫Oh mes printemps, oh mes soleils, oh mes folles années perdues
…........
C'est fou, tout, j'ai tout retrouvé
Hélas ♫

Toute cette lecture, tout ce voyage dans le temps de l'enfance de Marie Sizun, je les ai faits avec la chanson de Barbara en tête.
En même temps des éclats de ma propre enfance me revenaient.

♫ ♫ Il ne faut jamais revenir au temps caché des souvenirs
du temps béni de son enfance
Car parmi tous les souvenirs, ceux de l'enfance sont les pires
Ceux de l'enfance nous déchirent
….....
Pourquoi suis-je donc revenue, et seule au détour de ces rues
J'ai froid j'ai peur le soir se penche
Pourquoi suis-je venue ici, où mon passé me crucifie
Et ne dort jamais mon enfance ? ♫♫
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Séduite par l'écriture de Marie Sizun lorsque j'avais lu "la femme de l'allemand", je vois sur un présentoir de la Médiathèque "éclats d'enfance" qui me fait signe.
Nostalgie, nostalgie et quelle mélancolie douce se dégage de l'évocation de ces instants à la fois infimes et inoubliables de la petite enfance que l'auteure résume par "amour, solitude, effroi".
Un petit air de Modiano dans la litanie des souvenirs rattachés aux rues de Paris, mais la comparaison s'arrête là.
Elle à Paris, moi en province, nous avons connu la vie sans télé, la cour où se rassemble les gosses du quartier, le lait vendu en vrac dans un bidon métallique, la marchande de bonbons dans sa boutique poussiéreuse à deux pas de l'école, la gentille maîtresse que l'on aime et la revêche qui nous fait un peu peur.
Je me demande comment les jeunes générations peuvent percevoir ce roman plein de saveur, eux pour qui le poinçonneur du métro et la plateforme du bus relèvent de la préhistoire
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Marie Sizun, que j'ai découvert récemment avec "Le père de la petite", nous livre ici des bribes d'enfance à la frontière entre le XIXème et le XXème arrondissement de Paris.

Le parti pris de l'auteure est intéressant, en ce qu'il qu'il adopte comme trame des points de repères géographiques (les lieux et rues du quartier). A chaque lieu son souvenir, son "éclat", comme une brisure de miroir qui révèle une partie de l'histoire.

L'histoire, c'est celle de l'enfant. Cette fillette dont on suit les pérégrinations spatiales et spirituelles pendant une dizaine d'année.
Le ton est distant, le récit est fait à la troisième personne, comme si la distance protégeait l'auteure de ses propres souvenirs. Malgré cette distance, cette analyse quasi froide, le lecteur s'attache à cette enfant (tout comme il s'est attaché à "la petite" précédemment). Ce récit replonge le lecteur dans ses propres souvenirs d'enfance, quand bien même le contexte (géographique et social) est différent.
On plonge ici, à travers les souvenirs fugaces de cette enfant, dans la vie du quartier au sortir de la seconde guerre mondiale. C'est un Paris populaire, quelque peu "provincial" qui prend vie dans ces rues, ces squares, ces commerces, ces transports ....

Marie Sizun avait certainement besoin d'écrire pour consolider ses "éclats", et bien tant mieux pour le lecteur qui prend un réel plaisir à les partager.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Loin des drames et souffrances familiales évoquées dans d'autres livres, l'auteur se consacre à faire revivre des souvenirs d'enfance heureux, ceux attachés à l'école, au quartier du nord de Paris près du périphérique où la fillette découvrait des passages envahis d'herbes folles, à l'animation de la rue de Belleville et ses distractions sages pour une enfant solitaire. Sensibilité, pudeur, justesse, chaque mot à son poids et cette traversée des moments insouciants du passé entraîne avec elle le lecteur.
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Ceux qui fréquentent mon blog régulièrement savent que Marie Sizun est une romancière pour laquelle j'ai un attachement particulier, en tant qu'écrivain mais également en temps que personne. Je l'ai rencontrée trois fois avec le même bonheur. J'ai lu les quatre livres qu'elle a publiés et je lirai certainement les suivants.

Lors de notre dernière rencontre, Marie avait commencé l'écriture d'Eclats d'enfance, elle en avait brièvement parlé. Je savais en commençant ma lecture, que j'allais y trouver des souvenirs d'enfance déjà évoqués partiellement dans ses deux premiers romans, notamment dans « le père de la petite », la petite, c'était un peu elle. Dans Eclats d'enfance, nous retrouvons l'enfant que fut Marie Sizun, mais cette fois dans un récit. La romancière nous propose une promenade dans son quartier d'autrefois situé dans le 20ème arrondissement de Paris. Elle évoque, au fil des lieux visitées, des « éclats d'enfance » . Nous comprenons que sa jeunesse a été douloureuse, suite à la séparation de ses parents, peu de temps après le retour de captivité de son papa, prisonnier en Allemagne pendant la guerre. Elle s'est construite malgré tout, aidée par ce qu'elle puisait à l'extérieur de l'appartement familial. de ce qui se passait à l'intérieur, elle fait le choix de ne pas en parler.

« Qu'est ce qu'une enfance ? Ce temps étrange, marginal, secret, infiniment personnel, inconnu des parents, ce temps où l'on devient soi, où l'on se met à voir, à entendre, à penser. Envie de raconter cela. de retrouver cela.

C'était le tracé des rues qui me la racontait, cette histoire. Qui m'aidait à me la raconter, qui en était le support. le fil d'Ariane »

« Alors, les tendres et cruels fantômes de l'immeuble de briques rouges, j'ai simplement eu envie de les prendre dans mes bras, de les rassurer, de les réchauffer, de leur redonner vie. Une autre vie.
Leurs secrets, leurs mystères, ils les garderaient, je les respecterais. Mais j'écrirais leur histoire, une histoire plus vraie que la vraie vie, que leur vraie vie, que la mienne. Une histoire qui dirait ce que nous n'avions pas su dire ».

Marie raconte avec amour le quartier populaire dans lequel elle aimait déambuler. Les souvenirs qui remontent à la surface sont parfois anodins, pas toujours. La vie n'était pas simple pour cette petite fille dont la maman n'était pas comme celle des autres. Elle évoque aussi un petit frère un peu fragile. Je ne connais pas les lieux qu'elle décrit mais j'ai beaucoup aimé les imaginer, tout comme l'ambiance si particulière des années d'après-guerre. C'est une promenade pleine d'émotions, mais apaisée toutefois.

Bravo Marie, cette fois encore vous nous offrez un beau livre…

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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En ces temps estivaux, j'ai envie de revenir vers celles ou ceux que je n'ai pas lus depuis trop longtemps. Marie Sizun, dont j'ai à plusieurs reprises apprécié la plume et la délicate manière de parler discrètement d'elle dans ses romans.
Eclats d'enfance n'est pas un roman, mais un récit dans lequel elle choisit de se révéler, par petites touches, par des anecdotes avec pour fil d'Ariane les moments lumineux de son enfance.
Si on devine aisément qu'elle n'a pas toujours été facile, ses jeunes années sont émaillées de rêves, d'instants heureux, d'innocence qui masquent la douleur d'une vie familiale chahutée.
Nous sommes dans le Paris du début des années 50 ; un quartier pauvre du nord-est parisien ; celui des bidonvilles, des commerces nombreux, des rues pavées, du poinçonneur des Lilas…C'est dans ce quartier que l'enfant se construit, apprend.
Marie Sizun ne se met pas en lumière ; elle n'adopte pas le ‶Je″, mais la troisième personne, une forme d'autre, à la fois elle et plus tout à fait elle. Cela donne un récit distancié, tout en délicatesse, et en retenue, une évocation touchante d'un monde révolu.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Ici il ne s'agit pas d'un roman mais d'un récit autobiographique. Marie Sizun est née dans le 20è arrondissement. Elle habite toujours Paris mais n'est pas retournée sur les lieux de son enfance. Un jour par hasard elle y passe et les sentiments mêlés qu'elle éprouve lui donnent envie d'écrire sur cette enfance et surtout sur ce quartier. Ses souvenirs, c'est par le biais des rues et des lieux qu'ils lui reviendront. On n'entre presque pas dans la grande bâtisse en briques rouges où elle habitait, en revanche on parcourt les rues environnantes de manière aléatoire, non-chronologique, de manière à faire ressurgir ces "éclats d'enfance", ces souvenirs qui apparaissent à l'évocation d'un nom, d'un lieu.


Par cercles concentriques, l'auteur redécouvre les endroits qu'elle a explorés avec sa mère, son père, puis seule, et ces endroits ont une telle charge émotive qu'ils lui permettent de retrouver précisément des moments forts. Les nombreuses séances de cinéma avec sa mère. Les trop rares promenades avec ce père absent pendant la guerre, puis absent complètement. L'odeur du métro, les retours de l'école par le raccourci ou par le grand chemin, les anecdotes de l'enfance,...


C'est avec beaucoup de retenue que Marie Sizun évoque son enfance. Sans jamais dire "je" (c'est "elle" ou "tu"), elle réussit pourtant à faire passer une incroyable émotion dans ce récit. Dans ces années de l'immédiat après-guerre, l'enfant découvre avec stupeur les bidonvilles à quelques centaines de mètres de chez elle, le cimetière du Père-Lachaise, la place des Fêtes sans fête,...Ses premiers émois, ses angoisses, ses découvertes nous parlent car nous avons tous un lieu d'enfance qui a été essentiel pour nous. Je pense que ce livre ravira ses lecteurs et sera pour les autres, comme pour moi, une belle porte d'entrée dans son univers.

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Regarder derrière soi. Marcher dans sa mémoire. Se souvenir. Constater les oublis. Monter des marches, grimper dans un autobus, s'asseoir dans l'herbe, courir, être une petite fille. À nouveau. Tel est ce que propose Marie Sizun avec Éclats d'enfance. Un voyage dans un Paris qui a changé, mais dont les traces indélébiles étreignent encore son coeur. Une expédition au pays de l'enfance où elle se regarde et se raconte.

Un récit touchant, extrêmement touchant. Aussi inoubliables que La femme de l'Allemand et le père de la petite.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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