La 4ème de couverture m'avait donné très envie de découvrir cet univers de dark fantasy, et si la lecture fut extrêmement plaisante elle n'en reste pas moins mitigée.
L'histoire se déroule sur l'île d'Isulgaar, 31 ans après le cataclysme qui a coupé toute communication entre le royaume du nord, appelé Norwal et gouverné par le roi Warkhan, et le sud constitué de l'Austriem dont la population en déclin s'est réfugiée dans la capitale Riem. Tandis que dans le nord florissant, un proche du roi fomente un complot pour le renverser, dans le sud, les habitants, menacés par la famine, décident de se soulever contre le Norwal.
Les chapitres alternent les points de vue entre le Norwal et l'Austriem, où les deux personnages emblématiques, le roi Warkhan et le forgeron Asphodel, rêvent chacun d'une neige noire aux propriétés apparemment aussi magiques que prophétiques.
Je trouve d'ailleurs ces passages oniriques parmi les plus réussis du roman, ainsi que la scène se situant dans le dernier tiers du livre et dépeignant l'éveil d'entités surnaturelles. Les descriptions qu'en donnent l'auteur sont tellement immersives et poétiques qu'elles en deviennent envoûtantes tout en marquant l'esprit... d'autant plus que le mystère d'un tel phénomène reste entier !
J'ai également beaucoup aimé la mythologie inventée par l'auteur qui s'intègre parfaitement à l'histoire.
Néanmoins, je suis restée comme extérieure à l'histoire et n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, tant ils sont nombreux et tant les événements s'enchaînent rapidement. On a l'impression que l'auteur ne traite qu'en surface les intrigues en allant à l'essentiel ! J'aurais aimé qu'il prenne le temps de nous décrire plus en détails cet univers intrigant et de développer davantage la psychologie des personnages. Si bien que certaines décisions paraissent prises hâtivement (par, exemple, celle de l'exode) ou que certaines réactions des personnages ne collent pas forcément à leur personnalité (je pense à Shaäl, décrit comme un sage mais qui approuve le meurtre d'un homme, fut-il tyran, page 79). Dans le même temps, on a droit à une longue description sur les règles d'un jeu de dés, parfaitement inutile selon moi, alors que certains problèmes se règlent un peu trop facilement (comme l'offre d'un poste important à l'un des révoltés, page 315).
Mais mes plus grandes réserves vont à deux passages du livre : la première concerne la scène de l'exécution, qui est tellement détaillée et sur une telle longueur que le coeur m'a manqué, me faisant lire en diagonale ; la 2ème se rapporte à la scène pédophile, particulièrement pénible car elle ne nous épargne aucun détail, nous plaçant dans une position voyeuriste très inconfortable (j'aurais préféré qu'elle soit suggérée, ce qui n'aurait rien enlevé à l'horreur de la situation)...
Pour conclure, une lecture en demi-teinte, certes agréable mais qui me laisse malheureusement sur ma faim ! Malgré quelques passages d'une très grande beauté, le récit souffre de quelques facilités narratives un peu trop expéditives et aurait mérité de faire le double de pages afin de donner plus d'épaisseur à l'intrigue et de profondeur aux personnages. Cette impression s'explique par le fait que cette histoire a été à l'origine écrite sous forme de nouvelle. En dépit de ces réserves, certains phénomènes décrits dans l'histoire ont suffisamment titillé ma curiosité pour me donner envie de découvrir la suite.
Concernant l'édition, j'ai lu ce roman sous format ePub, et je déplore quelques fautes d'orthographe ainsi que l'absence de sommaire (qui aurait été bien utile pour revenir sur certains passages).
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