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Citations sur Les jours de l'arc-en-ciel (13)

[Le Ministre de l'Intérieur à Adrian Bettini, qui vient de refuser de diriger la campagne électorale du "oui à Pinochet":]
- Mais votre conduite, maintenant, n'a rien de moral. Il n'est pas déontologique de repousser une offre en raison de divergences politiques. Imaginez un médecin qui refuse de soigner un malade parce qu'il est son ennemi politique. Diriez-vous qu'il agit selon les codes de la déontologie?
- Si le malade s'appelle Pinochet, franchement oui, monsieur.
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- Il règne au Chili un mécontentement et une colère contre Pinochet, et cette grogne est majoritaire. Mais le problème est que ce sont les indécis d'aujourd'hui qui seront la clé de ce plébiscite.
- Il y a encore des indécis au Chili, après quinze ans de terrorisme?
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En revanche, pour [Laura], Aristote et Shakespeare ne valent pas un clou. La seule chose qui lui plaît chez Hamlet c'est quand Polonius lui demande ce qu'il lit et que le prince lui répond : «des mots, des mots, des mots». Pour Laura, toute la culture universelle s'exprime en mots, et les mots ne sont que des chèques sans provisions. Selon elle, tout le monde n'a que le mot démocratie à la bouche, or elle dit qu'il suffit de regarder ce qui se passe au Chili. Sa philosophie : vivre intensément le moment présent, parce que de toute façon, ils n'hésiteront pas à vous tuer. Conclusion, elle veut dès maintenant quitter le lycée et se mettre à travailler.
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Dans quelques minutes, les cartes seront distribuées. Le sort en est jeté ; Adrián Bettini. Ce dont a accouché ton esprit créatif sera accessible à tout le Chili. Ne sois pas négatif. Pense que les gens qui voteront pour le non sont nombreux. Presque la moitié du pays. Ceux-là sont convaincus. Ils ne bougeront pas de leur position. Que tu aies fait la campagne du oui ou la campagne du non, ils s'en fichent. Ce qui te concerne, ce sont les gens qui ont peur qu'on les filme à l'intérieur des urnes, ceux qui ont peur qu'on les poignarde en train de remplir leurs bulletins de vote, les indécis qui craignent le chaos et le désordre si les militaires se retiraient. C'est pourquoi, Adrián Bettini, tu dois primo les encourager à aller voter, secundo à voter non. Ne les renvoie pas au passé. Le passé est lourd pour tout le monde. Fais-leur envisager un avenir, donne-leur un air pur. Fais-leur voir quel sera le visage du Chili sans le dictateur à sa tête. Sans la terreur de mourir. Un pays sans égorgements.
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Le secrétaire adjoint Cardemil annonça que le non l'avait emporté. Cinquante-trois pour cent des votes.
Les journalistes, oscillant entre l'extase et l'incrédulité, cherchèrent le ministre de l'Intérieur et ne le trouvèrent pas.
Finalement, Pinochet consentit à avoir une conversation avec eux. Habillé en civil et fardé, il énonça son verdict devant des douzaines de cameramen du pays et de la presse mondiale: "Les juifs, eux aussi, ont recouru un jour à un plébiscite. Ils ont dû choisir entre le Christ et Barrabas. Et ils ont choisi Barrabas."
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Il ressentait une telle aversion devant l'apathie politique des Chiliens qu'il se demandait si le suicide du président Allende avait eu un sens dans un pays aussi pusillanime. Que restait-il de l'énergie des années soixante-dix ? Des tonnes de scepticisme, un poids mort qui empêchait de s'envoler.
À la télé, il n'y avait que des émissions de jeux, des variétés avec des muses sur le retour, des boléros dégénérés à paillettes, et des nouvelles annoncées d'une voix guindée, comme l'asphaltage d'une rue de la commune de Ñuñoa.
Et de la pub.
Jusqu'au vertige. Résidences, soutiens-gorge, jeans, crayons pour les lèvres, lait chocolaté, parfums, crédits bancaires, oreillers, supermarchés, lunettes, cartons de vins, billets pour Cancún, écoles privées supérieures. Les spots publicitaires étaient de loin bien meilleurs que les feuilletons télévisés et les numéros de chanteurs en vogue.
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Nous ne vivons pas dans le monde des idées platoniques. Dans la réalité, le Bien se mêle au Mal.
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C'était le couronnement de toute sa vie.
Que quelqu'un d'autre s'occupe de l'avenir. Lui, lui seul voulait maintenant savourer le présent.
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- J'admets que ton argument est bon. Malgré tout, il y aurait encore une autre raison de ne pas accepter.
- Dis-moi ?
- Pinochet a bombardé le pays de publicité pendant quinze ans, et à moi, on ne m'octroie que quinze minutes à la télé. C'est le combat de David contre Goliath.
- Adrian ?
- Oui ?
- Qui a gagné ?
- Qui a gagné quoi ?
- La bataille de David contre Goliath.
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[Le publicitaire Bettini vient d'accepter la campagne publicitaire pour le camp du non]
- Monsieur le sénateur, j'ai trouvé la traduction chilienne du mot japonais hara-kiri : c'est oui !
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