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Marianne Millon (Traducteur)Alfonso Ruano (Illustrateur)
EAN : 9782748505542
32 pages
Syros (25/01/2007)
4.03/5   63 notes
Résumé :
Sujet de cette rédaction qu'un militaire demande à faire aux élèves de la classe de Pedro, jeune Chilien : "Ce que fait ma famille le soir"...On en comprend vite le but réel.

Source : Escales en littérature de jeunesse.


Antonio Skârmeta est né à Antofagasta, au Chili, en 1940. Il est l'auteur de romans et de nouvelles qui ont reçu de nombreux prix et ont été traduits dans vingt-cinq langues. Son roman Une ardente patience a été ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Quelle belle découverte, cet album, La rédaction ! Je connaissais Antonio Skarmeta surtout pour son roman Une ardente patience. Je savais qu'il avait écrit d'autres oeuvres mais pas qu'il en avait réalisées pour la jeunesse. Et pas qu'une seule, non. Et même celles-là, elles font preuve de maturité. Et c'est le cas de cet album. Après tout, il a bien gagné le Prix du livre de jeunesse sur la tolérance (décerné par l'UNESCO) en 2002.

L'intrigue de la rédaction se déroule dans un pays quelconque qui n'est jamais mentionné. Peut-être est-ce le Chili, le pays d'origine de l'auteur, qui a dû fuir la dictature ? Dans tous les cas, c'est un pays hispanophone si on se fie aux noms et prénoms des différents personnages. L'Espagne et plusieurs pays sud-américains ont subi leur lot de dictateur au 20e siècle. Sans doute ce manque de repère est intentionnel, afin que n'importe qui puisse s'y reconnaître, pour prétendre à une certaine universalité.

Le jeune Pedro Malbran est un enfant comme les autres, qui partage sa vie entre l'école (il est en CE2) et le football. Mais quelque chose l'intrigue : ses parents écoutent tard le soir la radio, on y entend des commentaires sur leur pays, des propos qu'on préfère ne pas dire ouvertement mais plutôt entendre en secret. Les choses en restent là jusqu'à ce que le père de son copain Daniel se fasse amener de force par des soldats. Gulp ! Pedro fait le lien entre cette arrestation et le fait que dorénavant son père mette le volume de la radio au plus bas. Et si on lui enlevait son père ? Il se passe quelque chose d'inquiétant, quelque chose dont ses parents ne veulent pas lui parler (pour la sécurité de tous) alors il doit essayer de rassembler lui-même le puzzle. Angoissant, terrifiant, même si le garçon n'arrive pas à mettre tous les mots sur la situation ni sur comment il se sent.

Le lendemain, un militaire intimidant fait son apparition en classe et leur demande d'écrire une rédaction. le sujet ? « Ce que fait ma famille le soir » À en donner des frissons. Et s'il raconte que ses parents écoutent en secret des émissions de radio où l'on parle en mal du pays et du chef d'état ?

Les plus jeunes lecteurs n'auront peut-être pas tout saisi, n'auront peut-être pas compris que cette histoire se déroule dans une dictature, au mieux, les pleurs de la mère, tous ces militaires et l'arrestation d'un simple épicier feront naitre en eux un sentiment de malaise. Ceux-là, ils ne verront pas venir le possible drame. Les lecteurs plus habiles ou matures, eux, oui. Ils se demandent si le jeune Pedro fera sa rédaction tel que demandé. Sans précisions de ses parents, qui ont tenu à le maintenir dans l'ignorance, dans l'innocence, comprend-il un peu les enjeux ? Peut-être même seulement à un niveau instinctif ?

Le suspense est maintenu jusqu'à la fin, presque jusqu'à la dernière ligne. du grand art ! Bravo à Antonio Skarmeta. Il réussit à nous faire réfléchir sur la dictature, sur la façon dont vivent et survivent les gens ordinaires dans de telles conditions. Et sur les enfants qui la subissent et qui ne le devraient pas ! Bref, un sujet dur mais, malheureusement, encore d'actualité à bien des endroits dans notre monde.

Mention spéciale pour l'illustrateur Alfonso Ruano. Je ne peux pas dire qu'il a réalisé le genre de dessins qui me plaisent le plus mais, étrangement, je les trouve appropriés pour cette histoire. Il a évidemment su prendre l'essentiel du roman, son cadre (le début des années 1970) et l'atmosphère qui s'en dégage, à la fois l'innocence de la jeunesse et le malaise du monde des adultes qui prend le dessus tranquillement.
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Pedro est un petit garçon de neuf ans qu'on pourrait qualifier d'ordinaire : il aime jouer au foot et ses copains. Rien de bien extraordinaire jusqu'ici, mais voilà, Pedro vit au Chili sous le régime militaire du Général Pinochet.
Et dans ces conditions, l'évènement le plus anodin peut prendre des proportions dramatiques...

L'élément qui va bouleverser sont quotidien et mettre en tension tout le récit, c'est l'arrivée d'un militaire dans son école. Il dit venir simplement pour leur donner un sujet de rédaction. Rien d'extraordinaire dirions nous a priori, à ceci près que le lecteur comprend vite que cette rédaction a pour unique but de faire dénoncer les parents «anti-patriotes» par leur propres enfants.

C'est par ce jeu de regards pervers et une histoire en apparence très simple - car vue par les yeux du petit garçon - que l'auteur nous montre l'omniprésence de ce régime autoritaire dans le quotidien du citoyen chilien lambda.
De plus les illustrations complètent le récit, offrant un regard supplémentaire.
Quant à la chute... un super clin d'oeil ! Tout l'art de la nouvelle est parfaitement maîtrisé.

Lu en espagnol, le récit ne comporte pas de difficulté lexicale ou grammaticale insurmontable et peut très bien être lu par des lycéens, dès la fin de la seconde.


Challenge Globe-trotteurs 2019
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Le message de cet album est fort. Un militaire, d'un pays sous dictature, demande à une classe de CE2 une rédaction avec pour thème « Ce que fait ma famille le soir ? » Un vrai dilemme pour Pedro. Doit-il raconter que ses parents écoutent la radio, encore plus en sourdine depuis que le père de son ami a été arrêté ? Va-t-il être un enfant qui dit la vérité ou déjà un petit adulte qui va protéger sa famille ? La fin est inoubliable.
Antonio Skármeta est aussi l'auteur de Il postino, le facteur, film que j'ai adoré.
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La Rédaction d' Antonio Skármeta, illustré par Alfonso Ruano a reçu le prix Versele 2005, et est soutenu par Amnesty International.

Le regard d'un enfant se pose sur un sujet sérieux, la dictature. L'angoisse, la terreur s'empare de Pedro, héros de ce récit. Ce jeune garçon voit des militaires priver de liberté son entourage.

Lorsqu'on demande à Pedro de rédiger une rédaction, l'enfant décrit avec ses mots son quotidien, qui évolue vers un manque de liberté.

Même si La Rédaction est couronnée par de nombreux prix, Antonio Skármeta n'est pas arrivé à captiver mon attention.
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« La rédaction » de Antonio Skärmeta, illustré par Alfonso Ruano est incontestablement le plus poignant album jeunesse qui existe dans le monde de la littérature. Ce livre a reçu le « Prix du livre jeunesse sur la tolérance » décerné par L'UNESCO en 2002 et ce dernier est sélectionné par le Ministère de l'Education Nationale. Réaliste, puissant, ce récit délivre par des mots les maux du Chili en prise avec la dictature. Fluide, le style contemporain calque l'horreur en filigrane dans chaque lettre de cet album hors du commun. Pedro, héro hyperbolique de ces pages mémorielles comprend d'emblée la gravité des verbes parler et contrer. le silence est une force face à la dictature. Les militaires viennent un certain jour dans la salle de classe de Pedro afin de demander aux enfants de faire une rédaction sur le déroulement des soirées avec leurs parents. Pedro comprend. Sa rédaction sera des plus conventionnelles. Cacher aux militaires la vérité pour éviter de voir ses parents devenir les prisonniers de la gente militaire ,puis torturés ou assassinés. Les illustrations explicites, expressives, renforcent les lignes de l'auteur chilien. Ces dernières sont empreintes d'une telle force authentique que le récit frappe de plein fouet le lecteur. Nombreux, en plein champ, en arrière- plan les signes de la dictature sont percutants. Incontournable, majeur, primé maintes fois cet album signe d'une plume de maître la plus belle rédaction qui soit allouée en hymne libertaire. « Bon, dit son papa il va falloir acheter un jeu d'échecs, on ne sait jamais. »On ferme le livre avec l'envie furieuse d'apprendre à jouer aux échecs, tant le symbole qui s'y trouve emporte la palme vers la douceur des plus belles libertés qui soient au monde. Cet album, tragique par les faits, renforce aussi l'idée juste, que les enfants grandissent très vite dans un monde en folie.
Voici l'album à lire dans sa vie au moins une fois.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Papa, tu es contre la dictature ?
L'homme regarda son fils, puis sa femme, et tous deux se regardèrent à leur tour. Alors le père baissa et releva lentement la tête, en acquiesçant.
- Toi aussi, ils vont t'emmener en prison ? demanda Pedro.
- Non, dit son père.
- Comment est-ce que tu le sais ? demanda l'enfant.
- Tu me portes bonheur, petit, répondit-il en souriant.
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Je suis petit, mais intelligent et rapide. Chez toi, la seule chose rapide, c'est la langue.
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Les enfants ne sont contre rien. Les enfants sont simplement des enfants. Les enfants de ton âge doivent aller à l'école, beaucoup travailler, jouer, et être gentils avec leurs parents, dit sa maman.
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le jour de anniversaire,Pedro reçut un ballon.Il protesta,parce qu'il en voulait un en cuire blanc et noircomme ceux dans lesquels tapaient les footballeurs profesionnels.

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Le jour de son anniversaire, Pedro reçut un ballon. Il protesta,parce qu'il en voul
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Video de Antonio Skármeta (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Antonio Skármeta
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As-tu bien lu "La rédaction"?

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