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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Regardez-nous danser, observez-nous exulter nos joies, nos colères et nos chagrins où nos gestes et nos postures savamment désordonnés traduisent notre violence domptée.

Maroc, années 60-70. Pays émergent, enfantement patriotique d'une mosaïque vivante de réussite et de défaite, d'amour et de désillusion, d'espérance et de désespoir.
C'est la vie qui s'écoule, rude, et qui draine les rébellions familiales, les luttes politiques et les ambitions professionnelles. C'est le temps qui passe, intense et dense, sombre et injuste.

Leïla Slimani écrit avec ses tripes qui ont digéré des cornes de gazelle, rugueuses et sucrées, grumeleuses et fondantes.
Dans son deuxième opus du « Pays des autres » la vie se croque goulûment à chaque page en restituant avec ferveur la douceur perdue d'un pays fracturé par la folie furieuse des hommes et la docilité bafouée des femmes.

Amine et Mathilde symbolisent la réussite sociale et leurs enfants Aïcha et Selim incarnent la jeunesse turbulente assoiffée d'aventures et d'envies d'ailleurs. Mehdi, Selma et Sabah personnifient les révoltes, les dérives et les adhésions par complaisance ou par force de leur condition. Tous traduisent à merveille l'ambiance suffocante pour les uns et bienfaisante pour les autres d'un Maroc amplement corrompu et outrageusement répressif.

Ces romans habiles et forts rejoignent la démarche des extraordinaires trilogies de Pierre Lemaitre. Ils sont également de l'envergure d'une saga à la E.E. Schmitt où constamment l'on s'éduque et jamais l'on s'ennuie.
Néanmoins, les anecdotes distillées au fil de l'histoire qui viennent par petites touches parfaire la complexité des caractères et des moeurs de la famille Belhaj et de ses proches demeurent les plus attendrissantes et les plus bouleversantes.

Merci Leïla, votre apparence de brindille vous donne l'élégance d'un roseau mais vos écrits ont la force et l'ampleur d'un chêne dont les racines puisent la créativité et la ténacité dans la détermination et l'énergie de votre terre.


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Leila Slimani poursuit sa saga familiale centrée sur une famille mixte au Maroc, les Belhadj, avec « Regardez-nous danser« , le second tome tout aussi réussi du « pays des autres. » Si vous avez apprécié le premier tome, à coup sûr, vous serez envoûté par sa suite écrite, avec le talent désormais coutumier de Leila Slimani. Dans sa façon de manier les mots, de décortiquer, avec une analyse d'une rare finesse, la psychologie des personnages, l'écroulement d'un monde qui en son sein porte les fruits d'un futur qui déchante pour le Maroc, Leila Slimani n'a pas son pareil. Je pense qu'elle se rapproche d'une certaine Marguerite Duras. La situation d'Amine et de Mathilde a considérablement évolué après des années de labeurs et de sacrifices, l'exploitation devient enfin rentable et même mieux, puisque Amine accède à la nouvelle bourgeoisie. Cette réussite de façade, masque en réalité les affrontements qui secouent le couple, leurs divergences. Amine est coupable d'adultères tandis que Mathilde s'enferme de plus en plus dans un monde de chimères. Mais il reste leurs enfants qui sont leur fierté, surtout Aïcha qui est l'enfant préférée de son père et qui mène de brillantes études de médecine en France. Pour faire plaisir à Mathilde mais surtout pour rendre fière et heureuse Aïcha, Amine décide de construire une piscine dans la propriété. Leur fils ne connaît pas la même réussite dans les études tandis qu'il devient un jeune homme et non plus un enfant. de désirs en dérives, le tout dans un Maroc en pleine ébullition entre modèle patriarcal, autoritarisme du pouvoir du roi, traditions ancestrales, archaïsmes et de l'autre, les mouvements hippies, des années 1960-1970, les tentations de vivre selon les codes de l'Occident, les deux modèles se confrontent et le Maroc se déchire. Librement inspiré de sa propre famille, on retrouve dans l'écriture de Leila Slimani, la même justesse dans sa capacité à embrasser une époque tout entière dans sa complexité. Elle ne sombre jamais dans la caricature et nous laisse libre, nous lecteurs, d'interpréter les péripéties du récit. On ne s'ennuie jamais et on s'attache une nouvelle fois aux personnages du roman. Une belle réussite et je n'ai plus qu'une hâte, découvrir le troisième tome de cette fresque familiale.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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La seconde génération des Belhaj prend son envol
Dans ce second volet de sa trilogie, Leïla Slimani raconte la périodes des années 1960-1970. Ces années de plomb durant lesquelles les enfants d'Amine et Mathilde Belhaj vont s'émanciper.

Quel plaisir de retrouver la famille Belhaj pour le second volet de la fresque historico-familiale imaginée par Leïla Slimani. On rassurera d'emblée ceux qui découvriraient leur histoire avec ce second volume, il peut se lire indépendamment, d'autant que la romancière dresse en ouverture la liste des personnages et leur biographie jusqu'aux débuts de ce second tome.
Nous voilà donc dans les années soixante, après l'arrivée au pouvoir d'Hassan II. Si la période la plus chaude du jeune État indépendant est désormais passée, elle n'en est pas moins délicate, la sécurité étant l'obsession du monarque qui va installer les années de plomb. Et en parlant de chaleur, l'image qui ouvre le roman est celle d'une pelleteuse qui vient creuser la piscine dont Mathilde a longtemps rêvé pour pouvoir se rafraîchir et que Amine, son mari a longtemps refusé d'installer. le patron ne voulant pas offrir le corps de son épouse en maillot de bain à la vue de ses ouvriers. Mais l'Alsacienne a finalement eu le dernier mot. Après les années passées à construire et à développer le domaine, il est peut-être temps de jouir des fruits de leur labeur. C'est ce que Selim, le garçon de la famille se dit aussi, peu enclin à se retrousser les manches, à l'inverse de sa soeur Aïcha, partie en France pour y suivre des études de médecine. À Strasbourg, dans la région natale de sa mère, elle va s'investir entièrement dans sa formation et réussir brillamment avant de regagner Meknès.
Pour elle, comme pour son frère, la grande question dans ce pays en pleine mutation reste désormais l'amour.
Leïla Slimani montre parfaitement comment mai 68 et plus encore le mouvement hippie viennent imprégner la jeunesse marocaine. Et quand le premier homme pose le pied sur la lune, tout le monde se prend à rêver et à se dire qu'après un tel exploit, on va pouvoir relever tous les défis. Selim va vouloir goûter à ces promesses en partant pour Essaouira. Aïcha, quant à elle, ira travailler dans une clinique de Rabat. Et au moment où le pouvoir, après l'attentat dont est victime Hassan II, durcit son régime et entend «nettoyer les rues» de ses opposants, la seconde génération des Belhaj parle de désir, de conquête, de sexe. Des relations se nouent, pas forcément celles qu'auraient voulues leurs parents, mais qui permettent à la romancière de nous montrer les contradictions et les aspirations de la jeunesse dans un pays où la modernité côtoie la grande misère. C'est du reste là que réside toute la force de Leïla Slimani : partant des choses les plus intimes, elle nous explique mieux que ne le ferait une thèse d'histoire les mutations et les contradictions du Maroc avec ses fortes inégalités sociales et ce choc des générations.



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Leïla Slimani nous propose avec Regardez-nous danser la suite de cette fresque familiale et largement inspirée de ses grands-parents et parents. Douze années après le premier volet, que l'honnêteté (et ma liste de livres "Lus") me pousse à confesser que je n'ai pas lu, le récit est centré sur les enfants de Mathilde et Amine : Aïcha et Selim. Alors que L Histoire avance à grands pas vers 1969, Mathilde, la jeune alsacienne amoureuse et prête à s'installer de l'autre côté de la Méditerranée est devenue une femme parfois frustrée, souvent inquiète pour/par ses enfants et incessamment trompée par son mari. Amine, lui, est parfaitement installé dans la société bourgeoise de Meknès, efficace propriétaire terrien et un convaincu de l'importance de la monarchie marocaine.

Leurs deux enfants prennent au fur et à mesure la première place dans le récit. Alors qu'Aïcha mène de brillantes études de médecine à Strasbourg, son frère tâtonne un peu plus et rate ses études. Pourtant, l'une et l'autre poursuivent une trajectoire similaire : ils sont pris dans les tourments de leur époque et sont tiraillés entre le modèle traditionnel dans lequel ils ont été élevés et l'appel de la modernité. Ils sont balayés par 1969, par la vague de hippies qui viennent s'installer au Maroc et tout ce qu'ils amènent : libération des moeurs, des corps et des idées. Selim part sur les routes, se retrouve au bord de l'extinction à Mogador, aux bons soins d'une femme inconnue. Il s'en va dans le "paradis des hippies", vit sa vie de roots, sur sa route oui, et disparait du livre. Aïcha, bien que toujours aussi sérieuse, s'émancipe, saisit les revendications de ses contemporains sans pour autant s'y mêler, revient au Maroc et aime comme elle l'entend.

Il est pourtant difficile de dire que Sélim et Aïcha sont les moteurs de leur histoire. Les ruptures que ces deux protagonistes marquent à chaque fois dans leurs propres récits interviennent parce qu'ils sont mus par d'autres personnages. Aïcha est bouleversée par la rencontre avec Mehdi, le jeune communiste plein de fougue politique, d'ambitions et de romantisme. Ce dernier n'est qu'amour pour la jeune femme, pourtant fille d'un riche propriétaire, le stéréotype du bourgeois qu'il conspue. Sélim, lui, est d'abord confronté à la passion, interdite, avec sa tante Selma, puis avec Nilsa, une hippie qui le mène vers ce nouveau monde, riche de sexe, drogue et cheveux sales. Mehdi est au carrefour entre une riche vie intellectuelle sous haute surveillance et une vie au service d'un régime répressif et d'un modèle de société conservateur qu'il déteste, mais qui apporte tous les conforts possibles. Selma est déchirée entre la révolte contre cette société qui lui a imposé sa vie et toutes les richesses que cette société, justement, peut lui apporter, lorsqu'elle s'y soumet.

Les bouleversements du Maroc et du monde sont donc incarnés dans ces personnages secondaires, qui vont, viennent, changent le cours de la vie d'Aïcha, de Sélim, et au final, deviennent eux-mêmes des points de vue principaux. J'aime comment Leila Slimani mêle finement l'histoire de ses personnages au scope plus large de la modernisation du Maroc. A travers ses personnages, on voit ce Maroc en proie aux inévitables tensions entre société traditionnelle et volonté de modernité. Les bouleversements du monde sont dépeints avec ces mouvements hippies, issus de 1969. L'autrice dépeint aussi ce Maroc corrompu et corrupteur, autoritaire et répressif, meurtrier pour rappeler les quelques pages d'Omar (l'un des frères d'Amine), cynique et pétri de ses profondes inégalités sociales. L'histoire familiale est fondue dans l'histoire du pays, c'est fait sans concession et c'est fait avec grande finesse.

Ce n'est pas le genre de lecture qui m'attire d'ordinaire mais ça a été une expérience enrichissante : je me méfierai davantage des types en imperméable beige qui se promène avec un petit chien dans les bras. Bon, en vrai, je retournerai volontiers suivre la prochaine génération, qui s'annonce encore moins joyeuse, selon Leila Slimani, mais intéressante aussi, car plus proche de notre époque.
Bon, et maintenant, on va faire une cure de SF, parce que le Maroc, c'est joli, y'a des oliveraies et la vallée du Bouregreg, qu'on peut voir depuis ces hauteurs de Rabat, mais ça manque de vaisseaux spatiaux qui font pan-pan.

Merci à Babelio et Gallimard pour la jolie rencontre organisée avec Leila Slimani, c'était fort intéressant d'écouter l'autrice parler de la construction de son livre.
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Encore meilleur que le premier tome. Ici ce sont les enfants de Mathilde et Amine que l'on suit : Aicha devient docteur après avoir passé plusieurs années en France. Selim lui peine à trouver sa place et va prendre le large.
J'adore les personnages et leur évolution et les personnages secondaires ne sont pas en reste.

Nous sommes dans les années 1968 au Maroc et arrivent les premiers mouvements hippies qui heurtent la mentalité traditionnelle du pays. Instabilité, menace d'attentats contre le roi, la situation du pays est vraiment bien expliquée.

J'espere vite qu'il y aura un dernier tome pour découvrir les années plus moderne et la suite de la saga familiale.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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J'aime les fresques familiales magistrales, les histoires longues, qui se déroulent sur plusieurs générations, ce sentiment de retrouver des personnages devenus familiers entre chaque tome. Mes souvenirs du Pays des autres gardent Mathilde en tête : femme blonde aux larges épaules, qui ne renonce pas à son histoire et sa liberté mais qui peine à se faire une place au Maroc, en tant que française mais surtout en tant que femme.

Vient ensuite Amine, frêle, bourreau de travail, qui ne renonce pas à ses ambitions, celui pour qui le regard des autres a tant d'importance.

Puis, Salma seul électron libre d'une fratrie qui aime la rigueur, le sérieux et les coutumes.

Enfin, Aïcha, la petite sauvage dont les premières années présagent déjà une difficulté à trouver ses racines dans le pays qui l'a vue naître et Selim, le petit dernier, dont j'attendais que les contours se dessinent.

Dès les premières pages, je retrouve les odeurs des tajines de Mathilde, celle des vergers d'Amine, celle des cheveux emmêlés d'Aïcha. Je suis enfin arrivée. C'est aussi l'odeur de l'été qui me happe, celle des terres et des hommes assoiffés, celle de la volonté de tout un pays qui se soulève. Cette liberté offerte à l'indépendance qui brûle parfois les ailes, mais qui ouvre le champ des possibles. Mathilde et Amine sont désormais les observateurs d'un monde qui tente d'évoluer. Selma tente de se libérer de ses chaînes. Aïcha se cherche et se construit.

Ce tome réserve des surprises au niveau de la narration. Tout va très vite, comme une volonté de transcrire ce moment où l'on regarde derrière soi et que l'on comprend que tout nous a échappé. Que les années ont défilé au rythme des pages qu'on a dévorées.

Leïla Slimani brille lorsqu'il s'agit de raconter le laid, le honteux, le tragique. C'est pour moi l'écrivaine naturaliste du siècle et cette fresque sera celle de toute une génération, et plus si affinités.
Lien : https://litteralfr.webnode.f..
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Dans la suite du Pays des autres, les personnages ont grandi, vieilli, et c'est un plaisir de les retrouver. le domaine d'Amine et Mathilde est enfin prospère et ce second volume s'attache plutôt à la génération suivante. Aïcha étudie la médecine à Strasbourg et revient au Maroc en 1968, Selim fait connaissance avec le mouvement hippie, sexe, drogue et rock'roll, et Sabah, la nièce dont personne ne veut, est reléguée dans un pensionnat pour jeunes filles. La vie suit son cours, les histoires d'amour s'en mêlent et l'histoire politique du Maroc perce aussi derrière le décor de l'orangeraie familiale pour influencer les destins des jeunes personnages. L'atmosphère de l'époque semble particulièrement bien rendue, les personnages, autant que le pays, sont attachants et les pages se tournent toutes seules. le style fluide et les petite chapitres rendent l'ensemble dynamique et on est surpris que ce soit déjà fini, tant l'envie est grande de continuer à parcourir cette histoire pas si lointaine.
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Ce roman est le 2eme tome de la trilogie ‘le pays des autres'. le lire sans avoir lu le 1er est possible car Leila Slimani a eu la pertinence d'inclure un index où la biographie des personnages principaux permet de connaitre qui est qui, de plonger aisément dans la saga de la famille BELHAJ. Chapeau !

Qu'il est loin le temps ou Amine l'indigène marocain et Mathilde l'Alsacienne, mariés à la fin de la 2eme guerre mondiale, s'installaient dans une ferme pauvre, hostile, dans la région de Meknès. Ils n'avaient rien, subissaient les humiliations et les sarcasmes, mais se serraient les coudes et s'aimaient dans un Maroc conservateur, traditionnaliste, marqué par la montée du nationalisme pour se libérer du joug de la France coloniale.

Années 1960. le Maroc est un pays indépendant où il est permis de rêver à un avenir radieux.
À la télévision, le roi avait déclaré : « L'intégrité morale est le secret de toute réussite. » Et le pays entier avait éclaté de rire.
Les colons d'hier sont remplacés par des nouveaux, l'armée, la bourgeoisie locale, la famille royale et sa cour, sous le régime autoritaire du roi Hassan II. Avec une plume tranchante et courageuse, Leila Slimani peint un tableau peu reluisant mais tellement vrai de la période post-coloniale du Maroc, qu'on pourrait extrapoler à tous les pays nouvellement indépendants des années 1960. Chapeau !

Les BELHAJ font partie de la nouvelle bourgeoisie. Amine bouffi d'argent et d'orgueil, est indifférent à la misère qui l'entoure. Ses infidélités fissurent son mariage.
Mathilde, la quarantaine, se sent vieille, abîmée, inutile. le meilleur de sa vie est passé.
Les parents s'effacent peu à peu au profit de leurs 2 enfants ; ces derniers habitués à l'abondance, à la vie facile, ne connaissent rien à leur pays. Leila Slimane dilue l'histoire des BELHAJ dans celle du Maroc d'une façon MAGISTRALE.
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Voici le deuxième tome de la saga de Leïla Slimani qui s'inspire en partie de la vie de sa propre famille.
Le premier tome, le pays des autres, débute à la fin de la deuxième guerre mondiale par la rencontre d'un soldat marocain, Amine, et d'une jeune fille alsacienne, Mathilde. Ils vont s'aimer et s'établir au Maroc, ce sont les deux personnages fondateurs de ce roman.
Le deuxième tome débute plus de 30 ans plus tard, le temps d'une génération. le personnage central, Aïcha, leur fille revient au Maroc, alors qu'elle poursuit ses études de médecine en Alsace.
Je me suis plongée dans les premiers tomes avec plaisir. Je ne vous raconterai pas l'histoire, je n'ai pas le talent de Leïla Slimani évidemment ! A aucun moment, je n'ai trouvé un mot de trop, un passage inutile ou une expression redondante. Son écriture simple, touche juste et décrit parfaitement les instants qu'elle veut nous faire découvrir. Elle ne se lance pas dans des descriptions banales et interminables pour décrire le temps qui passe. Elle ouvre des fenêtres, dans le récit, qu'elle nous expose avec de nombreux détails concrets et précis.
L'histoire suit naturellement l'histoire du Maroc et la vie des personnages de cette famille Belhaj au sens large : grand-mère, parents, frères et soeurs, oncles et tantes, cousine … Chaque membre représente une petite partie de la société et permet à l'autrice de décrire les sujets qui lui sont chers.
Elle croise la grande histoire, le protectorat puis l'indépendance du Maroc, le mouvement de mai 68 avec le destin de chaque personne : la condition de la femme, le rôle des études dans l'émancipation, l'évolution de l'agriculture…
Dans ce deuxième tome, on saisit la fracture entre la génération de Mathilde qui est restée malgré tout, dans l'ombre de son mari avec celle d'Aïcha qui s'éloigne du milieu familial et social qui était le sien. Mathilde, dit d'ailleurs : « Je ne t'aurais pas reconnue »…
Je n'attends qu'une chose …le troisième tome !
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Avec "Regardez-nous danser", je poursuis la saga familiale ébauchée dans "Le pays des autres".
Dans ce deuxième tome, on retrouve Mathilde et Amine devenus des nantis et on découvre la vie de leur enfants, en particulier celle d'Aïcha qui consacre le succès de ses parents.
Sur fond de conquête de l'indépendance du Maroc et de politique répressive d'Hassan II, Leila Slimani propose un roman au style élégant, vivant, captivant.


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